Chapitre 62 : 1975 : Hugh est à Poudlard

86 4 0
                                    


Mona remarqua avec satisfaction que ses sortilèges étaient de plus en plus brillants. Elle était bien plus douée que Clive. Pourtant, le Poufsouffle était l'un des élèves les plus brillants de l'école.
T'as la classe, Mona.

— Eh bien, je crois qu'on a terminé, déclara-t-elle après quelques secondes.

— Attends, je crois qu'il reste une plume sous l'armoire.

— Personne ne la verra, dit Mona, désireuse de partir.

— Personne ? C'est comme ça que tu appelles notre professeur de Défense contre les Forces du Mal ?

Mona sourit légèrement tandis qu'une plume volait juste au-dessus de l'épaisse chevelure blonde de Clive.

Hippie ! Va te coiffer ! On est en 1975 ? Raison de plus !

— Cette fois, c'est bon, dit-il.

— Super, alors bonne soirée, Clive !

Mona descendit de l'estrade, attrapa son sac et sortit. Elle prit la direction de sa salle commune, souhaitant y déposer son sac avant le début du repas. Pendant qu'elle montait les escaliers, Mona se demanda pourquoi il n'y avait pas de garçons comme Clive ou James à Serpentard. Pourquoi les types comme Mulciber ou Wilkes étaient-ils tous envoyés dans la maison des serpents ?
Je t'explique, le bouquin d'où est tirée cette fanfiction appartient à la catégorie "fantasy", et dans la fantasy, les clans des bons et des méchants sont clairement définis. Ici, les Serpentards sont les méchants. Tu es donc une méchante. CQFD.

Arrivée en haut des escaliers, Mona croisa un élève de première année. Il n'était pas très grand pour son âge, ses cheveux bruns tiraient légèrement sur le châtain. Il dégustait des biscuits en quelques bouchées, contenus dans un petit sac pendu à son auriculaire. Les autres doigts de cette main tenaient une lettre dans laquelle le jeune garçon semblait plongé. Lorsqu'il vit Mona, son regard s'illumina.

— J'ai reçu une lettre de félicitations, dit-il.

— Encore ? s'écria Mona. C'est pour ça, les biscuits ?

— Oui, Tutic s'est surpassé, ils sont délicieux.

— Tu m'en donnes un ? demanda Mona.

— Non, dit-il après un instant.

— Même pas pour ta grande sœur préférée ? insista-t-elle.

C'est Hugh ! Je l'avais pas reconnu, il a grandi, le gamin.

— T'es ma seule grande sœur, fit-il remarquer.

— Raison de plus, dit-elle en tentant d'arracher le petit sac.

— T'as qu'à avoir de bonnes notes, comme moi. Mais si tu veux, tu peux lire la lettre.

— Toutes les lettres de félicitations que tu reçois de notre mère sont sensiblement les mêmes. Elle dit quoi entre « nous sommes fiers de toi » et « tu fais honneur à notre famille » ?

— Elle dit que grand-père Augustin est de plus en plus malade.

— Je croyais que ça s'était arrangé, dit Mona en prenant la lettre.

— Apparemment, il a fait une rechute.

Mona fronça les sourcils tandis qu'elle se plongeait dans la lecture de la lettre. Elle s'attarda un instant sur le « PS » de fin, c'était le rappel habituel de la liste de Marine.
Mais oui, je vous ai entendus, je faisais juste semblant. « Mais qui est Augustin ? » C'est l'époux de Marine. Donc c'est l'arrière-grand-père de Mona. Marine et Augustin sont les parents de Meredith, la mère d'Edgar, le père de Mona. Non, c'est pas compliqué ! Bande de pas doués ! Ça s'appelle la famille.

Soudain, Mona sentit un frisson la parcourir. Elle cessa sa lecture, ses yeux se plissèrent de plaisir, ses cheveux et ses poils se hérissèrent. Son corps tout entier frémissait, ses neurones semblaient avoir détalé en même temps qu'un air stupide s'affichait sur son visage. Elle sentit un très léger souffle dans son cou.
Non mais tu nous fais quoi, là ? Ton premier orgasme ?

— Lorcan, ne t'approche pas de ma sœur ! prévint Hugh en fronçant les sourcils.

— Pourquoi ? demanda l'interpellé.

— Et arrête d'utiliser ton charme magique.

— Elle est préfète, ça peut servir, dit-il froidement.

Mona secoua ses idées, les connexions du ciboulot se remirent en place. Elle se retourna brusquement et s'éloigna de Lorcan.

— T'as pas le droit de faire ça, dit-elle avec un ton moralisateur. Je pourrais prévenir le directeur et provoquer ton renvoi.

— Je n'allais pas te mordre, dit Lorcan avec un air sombre.

— Il voulait juste vérifier que ses pouvoirs de vampire fonctionnaient toujours, dit une jeune fille en arrivant derrière lui. Il voulait que je lui prête mes notes sur les trolls, mais son pouvoir ne marche pas sur moi.

— C'est parce que t'es pas une vraie fille, répondit-il.

— Bouh, t'as vérifié ? Salut Mona, ça va ?

Normalement, on dit bonjour en premier dans une conversation. Et le « bouh, t'as vérifié » ? Nan mais c'est quoi ça ? À 11 ans, si c'est pas malheureux. Mona, elle, était bien plus réservée.

— Bonjour, Glenda, répondit Mona. Vous avez déjà commencé les cours sur les trolls ?

— Oui, Hugh a encore été le premier à répondre à toutes les questions !

Hermione, sort de ce corps !

— Tu pourrais me prêter tes notes ? demanda Lorcan à Hugh.

— Ça dépend, tu proposes quoi en échange ?

— Mon amitié éternelle ?

— S'il dit non, ça ne t'empêchera pas de toujours traîner avec lui, fit remarquer Glenda. Refuse, Hugh.

— J'ai plein de cadeaux de fille, je te les donne tous, proposa Lorcan.

— Monstre ! s'écria Glenda, offusquée. Ces filles ont passé du temps à choisir les cadeaux qu'elles t'offriraient. Espèce de... vampire !

— Demi-vampire, j'y tiens. Sinon, ça ferait longtemps que j'aurais goûté à ton sang !

Un vampire ? La mode a encore frappé.

— Porc !

— Et pas à du sang de porc, exactement, rétorqua le demi-vampire.

— Pff, bon j'ai faim, annonça Glenda. On va manger ?

Les deux garçons acquiescèrent. En passant devant elle, Hugh donna à sa sœur le petit sac. Il lui adressa un grand sourire et disparut avec ses amis.
Louches, les amis du petit frère : un vampire et une folle ! Les amitiés incongrues, ça doit être un truc de famille.

Mona plongea la main dans le petit sac. Il était vide.
Hugh, par contre, m'a l'air à peu près normal. Il a même fait une facétie contre Mona... brave petit.

Un jour, Mona Moon sera une rebelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant