Mona resta immobile au milieu des escaliers, ne sachant plus très bien si elle montait ou descendait. Elle se souvint des probables recherches de Rogue et reprit sa montée. Arrivée en haut, elle tomba sur Irène.
— Bonjour, jeune fille, dit Irène. Comment vas-tu ?
— Bonjour, madame, je vais bien, répondit Mona.
— J'ai fait de mon mieux pour éviter ton frère aujourd'hui, reprit Irène. Et ce n'était pas facile, j'avais l'impression qu'il faisait exprès de se trouver sur mon chemin.
— Ça lui fait une tare tordue supplémentaire, dit Mona.
Irène se tut un instant.
Et oui, Irène est parvenue à se taire pendant une seconde.
— Ma pauvre, tu dois vivre des instants pénibles, dit-elle. Tu sais que tu peux compter sur moi pour te réconforter.
Elle regarda par-dessus l'épaule de Mona et afficha un petit sourire.
— Merci, dit Mona. Mais ça va très bien.
— Ça tombe bien, dit Irène, parce qu'il y a un septième année super canon qui vient d'entrer dans mon champ de vision.
Elle descendit les escaliers, s'excusant d'un regard auprès de Mona. La Serpentard parvint à rejoindre la bibliothèque, mais Rogue ne s'y trouvait pas, ou plus.
Il a largement eu le temps de récupérer un bouquin et de sortir, je te rappelle que tu t'es cognée à la moitié de Poudlard.
Mona s'arrêta au milieu de la pièce et fronça les sourcils. Est-ce qu'il y avait une chance pour que Rogue fasse ses recherches secrètes ailleurs que dans son dortoir ?
— Un souci ? demanda une voix.
Mona se tourna et croisa le regard de Clive Hunting, le préfet de Poufsouffle.
Dont nous avons fait la connaissance il y a quelques jours, ne me dites pas que vous l'avez déjà oublié !
— Non, répondit Mona en sortant de sa torpeur. Je m'interrogeais juste.
— Au sujet des Patronus ? demanda Clive.
— D'une certaine manière, oui.
— En temps normal, toute la classe s'étonnerait que tu ne parviennes pas à réaliser un sortilège, dit-il.
— En temps normal ?
— Eh bien oui, hésita Clive. L'annonce de la mort de ton aïeul a fait le tour de l'école. C'était un sorcier assez connu il y a quelques années apparemment.
— Oui, répondit Mona vaguement. C'était un excellent financier. Il s'est un peu arrêté de travailler lorsque le reste de la famille a pu reprendre le relais.
Il ne s'est jamais arrêté, il était au chômage technique, c'est pas pareil.
— En tout cas, j'ai hâte de voir ton Patronus, dit Clive.
— Moi aussi, dit-elle. Je me demande si ce sera aussi une biche ?
— Comme Lily Evans ? La probabilité est faible, dit-il. À moins que tu sois amoureuse d'elle.
Ils échangèrent un sourire amusé.
Bon là, si t'as pas pigé pour le "Sevily", c'est que t'es la reine des connes ! Oui, "Sevily", je ne sais pas s'il existe déjà une contraction pour ce couple, mais moi j'aime bien "Sevily". »
— On verra bien, dit-elle.
Clive lui sourit une dernière fois et s'éloigna pour reposer un livre.
Et c'est tout ? Cette scène s'arrête là et t'as pas compris ?
— J'ai faim, déclara Grace une heure plus tard.
— Eh bien, il faut manger.
— Y a pas vraiment beaucoup de choses à se mettre sous la dent dans la salle commune.
Lorcan, assis à quelques mètres de là, se retourna vers les deux filles. Mona ne put s'empêcher de rire doucement.
— Quoi ?
— Rien, c'est juste que Lorcan d'Eath et son ouïe surpuissante n'ont pas l'air de penser comme toi, expliqua Mona.
— J'ai bien peur de ne pas me nourrir de sang, dévoila Grace. Si on descendait ?
— Les portes ne sont même pas encore ouvertes, dit Mona.
— Elles le seront bientôt...
Grace se leva et entraîna son amie avec elle.
— Au fait, dit Mona. Bertram m'a tapoté l'épaule.
— Tu déconnes ? s'écria Grace. Pourquoi ?
— Il voulait m'apporter du réconfort, je pense, dit Mona. Et à la fin, il m'a tapoté l'épaule et il est parti.
Grace écarquilla les yeux et lança un regard jaloux à Mona.
— D'ailleurs, reprit Grace après un instant. Je sais que je ne suis pas douée pour dire ces choses-là, mais si tu as besoin de parler... rapport à... l'enterrement... enfin... tu sais que je suis là.
— Oui, convint Mona. Je l'oublierai difficilement.
Traduction : t'es toujours dans ses pattes.
Elles échangèrent un sourire, puis Grace se mura dans un silence gêné. Mona dut faire des commentaires sur les tenues de chacun de leurs condisciples qu'elles croisaient pour entretenir la conversation. Elles atteignirent le hall où les portes de la Grande Salle étaient toujours fermées. Il y avait une petite dizaine d'élèves qui, comme elles, attendaient l'ouverture. Parmi eux, Gaïden lançait des regards furtifs dans leur direction.
— Nan, mais faut qu'il arrête, murmura Mona à Grace.
— De quoi ?
— Gaïden, il n'arrête pas de regarder par ici. Je devrais peut-être aller le voir et mettre les choses au clair tout de suite.
Grace regarda discrètement dans la direction du Serpentard.
— En fait, reprit Grace, hésitante. C'est peut-être pas toi qu'il regarde.
— Qui veux-tu que ce soit d'autre ?
Grace semblait gênée, encore plus qu'au moment où elle avait proposé son « réconfort » à Mona.
— Il me parle de plus en plus souvent, dit-elle. Il veut qu'on fasse nos devoirs ensemble ou qu'on rejoigne un cours côte à côte.
Mona regarda son amie avec stupéfaction.
Haha ! Que t'as l'air conne maintenant. C'est plus sur toi qu'il flashe, mais sur Grace !
— Oh, dit simplement Mona.
— Oui, répondit Grace, toujours gênée.
Les portes de la Grande Salle s'ouvrirent, laissant entrer le flot d'élèves à l'intérieur.
Jour 6
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Un jour, Mona Moon sera une rebelle
Fiksi PenggemarQui a envie de lire l'histoire d'une gamine pas très drôle, pas très intelligente, pas super canon, pas très causante, pas très spirituelle et sans aucune ambition ? Non, sérieusement, ça vous tenterait, vous ? Quoique, c'est peut-être ça le truc...