Chapitre 88 : 1976 : On attend

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Il posa son sac sur la table et en sortit une quantité de choses qui n'auraient normalement pas pu y tenir.

T'as piqué le sac à Joséphine l'ange Gardien ? vilain garçon. T'aurais dû lui piquer son bon fond.

— J'ai pensé qu'au lieu de couper la queue de salamandre, on pourrait la réduire en poudre, dit Rogue en installant le chaudron.

— Ça ne va pas lui donner une sale odeur ? demanda Mona.

Il se tourna vers elle, perplexe.

— Pourquoi est-ce que tu penses que ça sentirait pire en poudre qu'en morceaux ?

— Ce n'est pas la troisième loi de Golpalott ? demanda-t-elle.

— La troisième... ? répéta Rogue.

Il semblait surpris et ahuri en même temps. Mona a sorti une couille si grosse que ça ?

— La troisième loi de Golpalott stipule que l'antidote d'un poison composé doit être égal à plusque la somme des antidotes de chacun de ses composants, récita Rogue. Où est le rapport avec l'odeur de la queue de salamandre réduite en poudre ?

Effectivement, Mona avait sorti une couille. Pour une histoire de queue en plus...

NON j'ai pas écrit ça ! C'est pas vrai d'abord. 

— Ah d'accord, dit Mona. Vas-y pour la poudre alors.

Ils se mirent à la tâche. Rogue surveillait Mona jusqu'à ce qu'il se demande comment écraser correctement les scarabées. C'est alors que le chaudron déborda violemment, répandant un liquide gris visqueux sur le sol. Rogue jura à voix basse. Ils montèrent précipitamment sur les tables pour éviter d'être touchés par le liquide fumant.

— Qu'est-ce que tu as fait ? demanda Rogue, penché sur une table.

— J'ai ajouté les pétales de rose et l'émail pourri, dit-elle.

— Dans cet ordre ?

— Oui.

Rogue lui lança violemment le manuel d'instructions au visage.

Si tu veux la tuer, je pense qu'il y a plus efficace. 

— Espèce de...

Elle ouvrit le manuel à la bonne page et lut. Elle s'était trompée dans l'ordre des ingrédients.

— Bon, d'accord, dit-elle. J'ai fait une petite erreur. On pourrait peut-être nettoyer la potion et descendre des tables maintenant ?

— On ne peut pas tant que le liquide fume, expliqua Rogue en montrant la fine fumée émise par le liquide.

— C'est une potion de protection, dit Mona. Elle ne devrait pas fumer normalement.

— Sauf quand la salamandre est mise en contact avec des pétales de rose avant l'émail.

Mona acquiesça et s'installa plus confortablement sur la table. Rogue, de son côté, avait déjà sorti sa baguette et s'amusait à dessiner dans les airs.

— Quand tu dis que les Moon sont ruinés... dit-il après un moment.

Ah, ben ce n'est pas trop tôt. Tu es au courant que les lecteurs attendent ta réaction à ce sujet depuis plusieurs chapitres ? Personnage d'origine ingrat !

— Ce n'est pas ce que j'ai dit, mentit Mona.

Tu comptes rattraper le coup en lui faisant croire que ses oreilles étaient bouchées ?

— Si, c'est ce que tu as dit.

— J'ai dit que si notre famille n'entretenait pas de bonnes relations, elle finirait par se ruiner, mentit-elle. Sur le moment, je l'ai mal formulé à cause de ma colère.

Ça peut passer. Tu as bien cogité ton mensonge.

— Tu es au courant que pour cacher ton amitié avec Lily et moi, tu passes la moitié de tes journées à mentir, même en ma présence, rappela Rogue. J'ai appris à reconnaître tes mensonges depuis un moment déjà.

Le mensonge, Rogue a reconnu.

— Tu l'as dit à quelqu'un ? demanda Mona. Ce n'est pas la vérité, mais je ne voudrais pas que de fausses rumeurs circulent à mon sujet.

— Je n'ai rien dit, la rassura-t-il. Et je ne le ferais pas, même si ta famille est réellement ruinée.

Ils restèrent perchés sur leurs tables, impuissants face à la potion fumante. Soudain, la porte s'ouvrit à la volée. Affolés, ils virent Grace refermer le battant.

— Qu'est-ce que tu fais là ? demanda Mona.

— Bloque la porte ! ordonna Grace précipitamment.

Mona sortit sa baguette et obéit à son amie.

— Tu ne sais pas jeter ce genre de sortilège ? demanda Rogue.

— Celui de Mona est bien plus solide, révéla Grace. Personne n'entrera.

— Un professeur n'aura aucun mal à entrer, rappela-t-il. Aussi puissant que soit le sort de Mona.

— Mais Gaïden, non.

— Il t'a pris en chasse ? demanda Mona avec un large sourire.

— Oui, répondit Grace, lasse. Je croyais que j'avais réussi à le faire fuir définitivement. Comment as-tu fait pour l'éloigner, toi ?

— Je suis sortie avec James, révéla Mona.

— Alors c'était pour ça ? demanda soudain Rogue. Je me suis toujours posé la question.

Mona s'apprêta à répliquer, mais son amie la coupa.

— C'est quoi ce truc répugnant ?

Il s'appelle Severus Rogue et il est dans ta classe depuis cinq ans maintenant.

— Une potion de protection concoctée par Mona, répondit Rogue.

— Pourquoi tu l'as laissée faire ?

— Je l'ai lâchée des yeux une seule seconde, se défendit-il.

Mona protesta bruyamment, mais se stoppa en croisant le regard de Rogue. Grace grimpa à son tour sur une table. Le liquide continuait de s'étaler.

— Et sinon, vous attendez quoi ?

— Que la marée monte, répondit Mona.

Un léger sourire se dessina sur les lèvres de Rogue.

Faut qu'il arrête de faire ça, tous les ans il sourit une fois, et tous les ans, il me fait flipper.

— Il faut que le liquide cesse de fumer avant de le nettoyer, expliqua Rogue. Sinon, il pourrait exploser.

— Donc on attend ? supposa Grace.

— On attend, répondirent les deux autres en chœur.

Un jour, Mona Moon sera une rebelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant