Mona passa les grandes portes et se retrouva sur le seuil. Le temps semblait incertain, orageux. Il faisait chaud, mais le soleil était entièrement dissimulé par d'épais nuages. Elle aperçut un groupe d'élèves se dirigeant vers le bâtiment au pied du stade de Quidditch. En pressant le pas, Mona pourrait rattraper James. Elle dévala les marches en vitesse et...
– Mona !
Oh non, mais laissez-la rompre si elle en a envie, y'en a marre maintenant ! Les filles... Non, c'est pas une fille, c'est un mec... Oh pitain, c'est Wilkes.
– Salut, dit Mona par réflexe.
– Je peux te parler ? demanda-t-il.
Non, elle peut pas, déjà parce que t'es pas beau, ensuite parce que t'es gonflant, et puis les lecteurs m'adorent ! Ça n'a rien à voir, mais je voulais le dire. J'en profite pour vous remercier pour tous ces messages d'amour enflammés. Moi aussi, je vous adore, mon public adoré !
Mona regarda tristement James et ses amis disparaître dans les vestiaires.
– Oui, dit-elle.
– Tu es la petite amie de James Potter, dit-il.
– Oui.
– Alors, c'était lui ? Celui dont tu étais amoureuse ?
– Oui.
Ouh la menteuuusssseeee ! Elle est amoureeeeuuuussse ! Ah bah non, pour le coup...
Wilkes acquiesça en serrant les dents.
– Et vous allez rester ensemble combien de temps encore ? demanda-t-il.
– Ben là, une dizaine de minutes encore.
Wilkes acquiesça sans regarder Mona. Puis soudain, il la regarda en comprenant ce qu'elle avait dit.
Faut que ça moooonte au cerveau.
– Et... ensuite ? demanda-t-il.
– Ensuite quoi ?
– Tu vas sortir avec qui ?
Il se pencha, captivé par Mona.
– Je n'avais pas l'intention de me mettre avec quelqu'un d'autre, dévoila-t-elle.
– Mais... et moi ? demanda Wilkes.
Ben toi, tu dégages pour commencer !
– Quoi, toi ?
– Ben oui, j'ai envie de sortir avec toi, déclara Wilkes. C'est mon tour maintenant.
Comme quoi, Mona, t'as bien fait de sortir avec James, ça a bien éloigné Wilkes.
– Mais moi, j'ai pas envie d'être avec toi, s'écria Mona. T'es chiant à pas comprendre !
Il sursauta et recula d'un pas.
– Alors maintenant, t'arrêtes de me gonfler avec ça et tu me fous la paix !
Elle planta là Wilkes et se dirigea vers le stade de Quidditch.
On est en finale ! On est en finale ! On est en finale ! Mona, Mona ! À dégager Gaïden ! On est en finale !
Les joueurs sortaient du vestiaire, Mona accéléra le pas.
– James ! appela-t-elle.
Enfin !
Il s'arrêta, laissant les autres joueurs continuer d'avancer vers le stade, balai sur l'épaule.
– Quoi de neuf, la Cousine ? demanda-t-il tout sourire.
– Tu ne vas pas me croire, Bertram s'est retrouvé avec une tête grande comme une montgolfière.
– Ha... dit James, gêné. T'es au courant ?
– Ça te surprend ?
– J'aurais peut-être pas dû, avoua-t-il. Mais en même temps, c'était tellement tentant. Même Sirius a voulu me retenir... au début.
– Ton ami est assez... comment dire... hésita Mona.
Trop pressé de te rouler une pelle ?
– Protecteur, suggéra James.
– J'aurais dit stupide, mais pourquoi pas, déclara Mona avec un rictus.
– En tout cas, tu es remontée dans son estime. Hier soir, je l'ai entendu dire à Peter que j'aurais pu trouver une petite amie pire que toi.
Ton chantage a l'air de fonctionner, jeune fille.
Mona esquissa un sourire et baissa les yeux vers le sol. Elle resta silencieuse durant de longues secondes.
– Qu'est-ce qu'il y a ? demanda James.
– Tu as jeté un sortilège à l'un de mes amis.
– T'as des vues sur lui, rappela-t-il.
– Et alors ?
– Ben, on sort ensemble, expliqua-t-il.
– Tu crois vraiment qu'après ça je pourrais continuer à sortir avec toi ? apprit Mona d'une voix plate.
Vlan ! T'aurais pu faire ça avec un tout petit peu plus de finesse.
James la regarda fixement sans parler. Après quelques secondes, il déglutit difficilement.
– T'es sûre de ton choix ? demanda-t-il.
– Je n'ai pas vraiment le choix, dit-elle, soudain confuse.
Ils se regardèrent en silence.
– J'ai vraiment fait une connerie, je crois, dit James.
– Oui, dit Mona. Tu n'aurais pas dû gonfler la tête de Bertram.
– Bon, dit James en se redressant. On dit quoi dans ces moments-là ?
– Tu étais mon premier petit ami, dit-elle, coupable. Alors je ne sais pas trop.
– Je crois qu'on dit : « On se quitte bons amis ».
Il avança sa main vers elle, et Mona la serra. Ils échangèrent un sourire, se détachèrent la main et repartirent chacun de leur côté. Tandis qu'elle marchait sur le sentier, Mona baissa la tête pour cacher la larme qui coulait le long de sa joue.
Fin d'une année en 1974.
À suivre : une année 1975.
VOUS LISEZ
Un jour, Mona Moon sera une rebelle
FanfictionQui a envie de lire l'histoire d'une gamine pas très drôle, pas très intelligente, pas super canon, pas très causante, pas très spirituelle et sans aucune ambition ? Non, sérieusement, ça vous tenterait, vous ? Quoique, c'est peut-être ça le truc...