Jour 3
— Mais qu'est-ce que j'ai fait pour n'enseigner qu'à des empotés pareils !
Heu... heu... C'est Dumby ! Non... Tradewell... non, on l'a vu hier... heu c'est... heu... Hagrid ! Non, il n'enseigne pas encore... alors c'est heu...
Quoi ? Vous croyez vraiment que je n'ai pas reconnu Sheldon ? Mon prof adoré. C'est grâce à des enseignants comme lui que je suis heureux de ne jamais être allé à l'école.
— Je vous rappelle que vos examens approchent à grands pas...
ARAGORN !
— Alors, faites un effort ! supplia le professeur Sheldon, au bord de l'explosion de nerfs.
Je parie qu'il ne tiendra pas jusqu'à la fin de l'année. Et non, je ne dis pas ça seulement à cause de la malédiction qui repose sur ce poste. Mais un petit peu quand même.
— Reprenons, ordonna-t-il.
Les élèves pointèrent leurs baguettes vers leurs mains respectives pour les rendre insensibles à la douleur. Après avoir lancé le sortilège, ils placèrent leurs mains au-dessus d'une haute flamme. La plupart des élèves retiraient rapidement leur paluche en grimaçant de douleur. Mona maîtrisait ce sort depuis longtemps déjà, mais elle continuait de s'entraîner, suscitant l'agacement chez ceux qui échouaient à l'exercice. Cette situation provoquait un sentiment jouissif chez la jeune Serpentard. Elle pointa sa baguette vers sa main et s'apprêta à jeter le sort lorsque ses yeux tombèrent sur Clive et Suzie échangeant un discret baiser. Elle ne put détacher son regard des deux amoureux et sentit une profonde douleur la transpercer. Elle ferma les yeux avec souffrance et les rouvrit. À nouveau, Clive se pencha vers Suzie. Mona baissa la tête, regarda ses doigts et se souvint du sortilège qu'ils étaient censés préparer. Elle dirigea sa main vers la flamme ; Clive passa son bras autour de la taille de sa petite amie.
Heu... Petite Moon, décroche ton regard d'amoureuse transie et concentre-toi sur ce que tu fais. Je crois qu'il y a un problème.
Mona resta figée, immobile, la main au-dessus de la flamme, songeant à Clive qui n'avait d'yeux que pour Suzie. Tout à coup, Mona sentit une douleur lancinante la parcourir, et elle retira vivement sa main de la flamme. Sa main était rouge, sa chair brûlée à vif. Mona regarda sa main sans comprendre ce qui lui arrivait. Elle aperçut vaguement Grace se tourner vers elle et pousser un hurlement strident qui avait sûrement fait trembler tout le château. Mona remarqua à peine qu'elle était devenue le centre de l'attention. Il lui fallut quelques secondes pour comprendre que Sheldon, arrivé auprès d'elle, lui parlait.
— Que s'est-il passé, Miss Moon ? demanda-t-il, paniqué.
— Je ne sais pas, dit-elle tandis que la douleur devenait de plus en plus lancinante.
L'enseignant le remarqua et jeta un sortilège sur la main brûlée.
— Vous ne devriez plus sentir la douleur à présent, dit-il.
Mais alors, ce prof sert à quelque chose ?
— Non, répondit Mona, qui parvint à retenir les larmes de douleur qui commençaient à embuer ses yeux.
Elle reprit complètement conscience et adressa un léger sourire à Grace, totalement affolée.
— Que s'est-il passé ? questionna l'enseignant.
— Je crois... commença Mona en rassemblant ses souvenirs, que j'ai oublié de jeter le sortilège avant de mettre ma main au-dessus de la flamme.
Ben voyons. On va organiser une collecte de neurones sans traîner.
— Mais pourquoi tu l'as laissée aussi longtemps ? s'écria Grace, effarée.
— Elle n'a pas dû sentir la douleur, expliqua le professeur Sheldon, en sueur. C'est le problème avec les sortilèges d'invulnérabilité. S'ils sont utilisés trop souvent, ils obstruent la communication des nerfs. Vous devez aller à l'infirmerie, un préfet va vous accompagner.
Mona pria intérieurement pour que le préfet choisi ne soit pas celui auquel elle pensait chaque soir avant de s'endormir.
— Monsieur Hunting ! appela l'enseignant.
Raté, tu ne dois pas prier le bon type.
Le Serdaigle s'éloigna de Suzie Green pour ouvrir la porte à Mona.
— Tu souffres ? demanda-t-il une fois dans le couloir.
— Non, répondit Mona. Le sortilège de Sheldon marche bien.
Clive lui adressa un sourire compatissant. Mona apprécia alors que ce soit son nom que l'enseignant ait prononcé. À peine eut-elle cette pensée que le professeur McGonagall sortit d'une salle de classe habituellement vide.
— Bonjour, professeur, dirent les élèves en chœur.
— Qu'est-ce qui est arrivé à votre main, Miss Moon ? demanda l'enseignante, affolée.
— Sortilège d'invulnérabilité, répondit Mona. Ça ne s'est pas bien passé. On va à l'infirmerie.
— Retournez en classe, Monsieur Hunting, ordonna le professeur McGonagall. Je conduirai moi-même Miss Moon.
C'est con, hein ? À croire que ta prière a enfin été entendue... pile au moment où tu changes d'avis. C'est ballot.
— Vous souffrez ? demanda le professeur McGonagall, tandis que Clive repartait en sens inverse.
— Non, le professeur Sheldon s'en est occupé.
Après ce court échange, les deux femmes marchèrent l'une à côté de l'autre sans s'adresser la moindre parole. L'enseignante semblait perdue dans ses pensées, et Mona n'osait pas prononcer le moindre son. Le professeur McGonagall abandonna Mona entre les mains de l'infirmière et repartit.
— Installez-vous ici, ordonna madame Pomfresh en désignant un lit. Je vais chercher de l'onguent.
Elle s'éloigna, et Mona s'installa sur le bord du lit. Elle regarda sa main, qui dégageait une étrange odeur, et pire encore, la douleur commençait à revenir. Mona scruta les alentours, espérant voir l'infirmière. Pourquoi inventait-elle des sortilèges inutiles avec Rogue ? Elle aurait mieux fait d'apprendre à lancer le même sortilège que Sheldon.
Enfin, tu réalises que tes séances de travail avec le Prince des cheveux gras ne te mènent nulle part. Bon, d'accord, ce n'est pas exactement ce à quoi tu penses, mais y'a du progrès.
La douleur devenait de plus en plus vive. Mona allait bientôt hurler si cela continuait. Elle se leva et tourna vivement sur elle-même. Elle remarqua alors un lit entouré d'un rideau qui dissimulait le malade. Soudain, Mona eut l'impression qu'on venait de lui arracher la peau de la main. Elle hurla et tomba au sol. Entre les pieds du lit, elle vit le rideau bouger vivement ; le malade derrière allait peut-être pouvoir l'aider.
— J'arrive, j'arrive ! annonça madame Pomfresh en se précipitant à petits pas.
Elle attrapa le bras non atteint de Mona et la força à se relever. Du coin de l'œil, Mona aperçut un élève retourner derrière le drap tendu. L'infirmière étala l'onguent sur la main de Mona, et la douleur s'estompa progressivement.
— Vous resterez ici jusqu'au dîner, annonça-t-elle, pour que je puisse vérifier que tout va bien.
Mona s'installa à nouveau sur le lit. Elle ne souffrait plus à présent, et une question lui vint alors à l'esprit : pourquoi Remus se trouvait-il derrière le drap ?
Sacrebleu, on dirait bien que t'être brûlée la main a activé quelques synapses. Si tu t'intéresses à ce que fait Remus Lupin, tes aventures pourraient devenir de plus en plus captivantes. D'abord, tu découvrirais que Lupin est un loup-garou. Ensuite, vous vous marieriez, auriez un bébé, une fille, et vous respecteriez la tradition des "M" en l'appelant Mélanie Lupin. Ensuite, votre fille deviendrait... VILAINE !
Quoi ? Je suis le seul à avoir vu le film et à avoir noté que Mary-Lou Berry s'appelle Mélanie Lupin dans le film ? Vous êtes tous des nazes et moi, j'suis trop parfait.
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Un jour, Mona Moon sera une rebelle
FanfictionQui a envie de lire l'histoire d'une gamine pas très drôle, pas très intelligente, pas super canon, pas très causante, pas très spirituelle et sans aucune ambition ? Non, sérieusement, ça vous tenterait, vous ? Quoique, c'est peut-être ça le truc...