Un jour, Mona Moon sera une rebelle

Chapitre 23 : 1972 : Totokondiça

Jour 5

— Bon, alors maintenant les ailes de voile, annonça Rogue.
— Les ailes de quoi ? demanda Mona.

Elle se tenait au-dessus de son chaudron, scrutant les ingrédients étalés sur la table voisine. Severus Rogue se tenait à côté d'elle, guettant le moindre de ses mouvements.

Évidemment, il était plus prudent de ne pas la laisser sans surveillance. Tout le monde se souvenait encore de la fameuse explosion de jeudi, surtout Argus Rusard, qui avait dû tout nettoyer. Le pauvre venait à peine de prendre ses fonctions de concierge, et Mona lui avait malencontreusement montré que le poste risquait d'être de plus en plus pénible. Pas de surprise.

— De voile, répéta Rogue. Ou un Drymonia velitaris, c'est un lépidoptère appartenant à la famille des Notodontidae.
— Hein ?

Je dirais même plus, « hein » ! Suis-je en train de devenir un autre Dupond ?

— Un papillon, si tu préfères.

Un papillon ? Alors c'est ça le Drolemona vélotaré, l'hélicoptère de la famille des Totokondiça ? Mona repéra les ailes de papillon et les plaça dans le chaudron.

— Bon, alors maintenant tu tournes avec une grande cuillère en bois, dit Rogue. Mais pas trop vite.

Mona prit la cuillère et se mit à tourner très lentement la mixture.

— Tu peux aller un peu plus vite quand même.

Faudrait savoir, sois précis sinon elle va faire des bêtises.

— Voilà, là c'est la vitesse parfaite, dit-il. Lorsqu'une recette de potion ne précise pas une vitesse particulière pour mélanger, le mieux, c'est cette vitesse.

Et puis, surtout, ça t'évite de tout renverser ou de provoquer une explosion... enfin, en théorie. Dites-moi, les gens, et si je vous donnais un scoop sur cette histoire ? On parle de mélanger une potion, et bien figurez-vous que Gaspard Singleton, actuellement en troisième année, va inventer dans quelques années le chaudron à mélange automatique. Passionnant, n'est-ce pas ?

— Et maintenant, je fais quoi ?
— Rien, tu dois mélanger la potion pendant un peu plus de cinq minutes.
— Six minutes, quoi, conclut Mona.
— Non, un peu plus de cinq minutes, ça veut plutôt dire cinq minutes et quinze secondes maximum.
— Dans ce cas, pourquoi ce n'est pas indiqué ?
— Bonne question, je le demanderai à l'auteur du bouquin quand je le verrai.

Sevy chou, mais c'est de l'humour ! Quoique ça ressemble plus à du sarcasme... ouais, c'est du sarcasme. Fausse alerte, on retourne à la lecture.

— Pourquoi Sirius Black t'a traité de meurtrière ? demanda soudainement Rogue.

Parce qu'elle va bientôt te tuer, Sevy chou. Et oui, tu ne le sais pas, mais une main magique va sortir du chaudron et t'étrangler.

— Pour rien, dit Mona.

Attention, la main va sortir.

— Il ne t'a pas dit ça pour rien, insista-t-il. Tu l'as attaqué ?
— Non, pas vraiment. Si on va par là, je me suis plutôt défendue. Mais ce n'est pas intéressant. Je devrais ajouter quoi après ?

Et c'est lorsqu'elle ajoutera le nouvel ingrédient que la main va surgir ! AHHAHA !

— De la corne de bicorne, dit Rogue, légèrement déçu.

Ils restèrent là en silence pendant quelques courtes minutes, puis Rogue donna le signal pour ajouter le nouvel ingrédient à la potion.
Attention à la main...
...
...
Ah non... je me suis fait une fausse joie. Mais alors, s'il n'y a pas de main, peut-être que...
ÇA VA EXPLOSER !
...
...
Ah, bah non. Mona, où sont passées tes bonnes habitudes ?

— La potion est finie, annonça Rogue.
— Il était temps, souffla Mona. J'ai l'impression de l'avoir commencée il y a...
— Une heure, dit Rogue en regardant sa montre, le temps moyen pour préparer une potion en cours. Il est vrai que les tiennes sont fichues bien avant la fin du cours.
— Alors ? demanda Mona. J'ai réussi ?
— On va vérifier.

Il sortit une petite boîte d'allumettes de son sac. Elle contenait un cafard que Rogue déposa sur la table. Il versa une goutte de potion sur l'insecte. La tête du cafard commença à enfler grossièrement.

— Ça marche, dit Rogue. Un peu trop d'ailleurs, il devrait s'arrêter d'enfler maintenant.

La tête du cafard mesurait près de dix centimètres de diamètre et continuait de grossir.

— Ce n'est pas normal, ajouta Rogue.

Soudain, la tête de la bestiole explosa, répandant des morceaux de cafard dans toute la pièce.
Je savais bien que ça finirait par exploser.

Rogue et Mona se regardèrent. Des morceaux de cafard s'étaient collés à leurs robes et à leurs visages.

— Où est-ce que je me suis trompée ? demanda Mona avec un truc suspect sur le nez.
— Je sèche.

Note de l'auteur : N'hésitez pas à laisser un commentaire. Je les lis tous