Chapitre 68 : 1975 : Gaufre, pancakes, Muffins

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– Fidel, répéta Hugh. D'accord. Quelqu'un d'autre ?
– Non, à première vue, notre famille est en bonne santé.

Je me dois de faire une petite éclipse dans le texte. Oui, je sais, j'en fais souvent, mais que voulez-vous, j'adore ça ! Les Moon ont beau être en bonne santé, cela ne veut pas dire que certains d'entre eux ne pourraient pas mourir. Non, mais je dis ça parce que si vous imaginez que la mort d'Augustin n'est qu'une exception, dites-vous que non, en fait. Parce que... ben, parce que voilà. Je ne vais pas vous raconter la suite non plus, faudrait pas pousser.

Mona arriva la première devant la porte du professeur McGonagall. Hugh étouffait un bâillement tandis que sa grande sœur toquait à la porte.

– Entrez, ordonna la voix de l'enseignante.

Mona ouvrit la porte, le professeur et Peter se tenaient près de la cheminée.

– Bien dormi ? demanda-t-elle.
– Oui, répondit Mona tandis que Hugh étouffait un nouveau bâillement.

Mona fit un petit signe de la main à Peter, il leva la tête en guise de réponse.

– Bien, dit McGonagall. On ne va pas lambiner, cela ne sert à rien. Pettigrow, allez-y le premier.

Il prit une poignée de poudre de cheminette et s'avança un peu plus près de la cheminée. Juste avant d'entrer dans l'âtre, il se tourna vers ses cousins.

– À tout à l'heure, lança-t-il.

Mona acquiesça et ne put s'empêcher de sourire.
Tu souris pourquoi ? Parce qu'il a prononcé quatre mots dans ta direction ? T'es pathétique, ma pauvre fille, c'est un con, reconnais-le.
Peter jeta la poudre à ses pieds. Quelques secondes plus tard, il avait disparu.

– À qui le tour ? demanda l'enseignante.
– À Terence, répondit aussitôt Mona. Hugh ira entre nous.

Terence se tourna vers sa sœur, visiblement peu content qu'elle prenne seule des décisions si brusques. Il s'avança cependant vers le pot qui contenait la poudre. Hugh l'imita l'instant d'après. Mona paniqua légèrement de voir son jeune frère entouré par les flammes, mais il prononça parfaitement sa destination et disparut. Mona s'avança alors vers la cheminée et prit de la poudre.

– Bonne journée, professeur, dit-elle.
– Oui... commença l'enseignante.

Ne lui réponds pas "à vous aussi", elle va à un enterrement à la base.

– Saluez Meredith pour moi.

Mona redressa la tête, acquiesça et entra dans l'âtre.

– Rue de Constantinople ! dit-elle.

Mona tourna sur elle-même dans les flammes vertes. Après quelques secondes, elle vit le salon de ses parents devant ses yeux. Mona sortit de l'âtre et avança vers sa mère qui se tenait entre ses deux frères.

– Bonjour Mona, dit-elle.
– Bonjour mère, répondit Mona.
– Votre père est parti travailler, dévoila-t-elle. Il nous rejoindra plus tard.
– J'ai faim, dit Hugh.
– Tutic vous a préparé à manger.
– On peut manger dans la cuisine ? quémanda Mona avec espoir.
– Non, répliqua Terence. On n'est pas des domestiques. On mange dans la salle à manger.
– La table est déjà prête dans la salle, coupa Magda.

En même temps, c'est logique, tu fais la cuisine dans la cuisine et tu manges dans la salle à manger.

Ils s'avancèrent vers la salle à manger. Tutic, l'elfe de la maison, était en train de déposer une corbeille pleine de viennoiseries sur la table.

– Tutic ! s'écria Mona en se précipitant vers l'elfe de maison.
– Bonjour, mademoiselle, répondit-il avec un grand sourire.
– Tu nous as préparé quoi de bon ? demanda Mona en s'agenouillant pour se mettre à la hauteur de l'elfe.
– Les gaufres préférées de Hugh, les pancakes préférés de Terence et...

Il ralentit légèrement le ton pour faire monter le suspense.

– Des muffins au chocolat et aux noix.

Mona poussa un cri de joie. Après quelques secondes, elle se tourna vers sa mère et ses frères installés à table. Ils regardaient Mona avec désapprobation. Mona se racla la gorge, se leva et vint s'installer à table.
Ta mère ne doit pas du tout être vexée de voir que tu es si contente de revoir Tutic. C'est à peine si tu lui as dit bonjour.

– Comment se passent vos cours ? demanda Magda une fois que tout le monde fut correctement attablé.

Hugh répondit en premier. Lorsque ce fut le tour de Mona, elle parla principalement de ses cours de sortilège. C'était le seul moment de la semaine où elle parvenait à rapporter des points à sa maison.

– Et toi, Terence ? J'ai encore reçu un avertissement la semaine dernière, dit Magda. Quand cesseras-tu de hurler dans les couloirs ?
– C'est pas de ma faute, se défendit-il. C'est cette gourde d'Irène Clay ! Elle est insupportable.
– Tu dois pourtant bien t'entendre avec elle, dit Magda. Son père occupe un haut poste au ministère et ses oncles pourraient nous aider.
– Je sais, dit Terence. C'est pour ça que je fais des efforts et que j'essaye d'améliorer notre relation. Mais rien n'y fait, elle est profondément agaçante. Pire que Mona.
– Hé ! râla Mona. Moi, je m'entends merveilleusement bien avec Irène, alors elle ne dira pas trop de mal sur notre famille malgré le déshonneur que nous apporte Terence.

Vengeaaaaaaaance !
Elle adressa un petit sourire à son frère qui semblait sur le point d'exploser.

– Moi aussi j'aime bien Irène, déclara soudain Hugh. Lorsque je dois parler à une personne de la liste, j'adore la choisir. Je n'ai pas besoin de meubler la conversation, elle s'en charge pour nous deux.

Magda adressa un sourire bienveillant à son fils cadet. Mona ne put s'empêcher de ressentir une pointe de jalousie. Terence, qui fixait son pancake, semblait dans le même état.

– À quelle heure est l'enterrement ? demanda soudain Mona.
– À onze heures, répondit Magda en remplissant les verres de jus de betterave. J'ai confectionné de nouveaux vêtements pour l'occasion. Augustin était très connu dans la communauté sorcière. Je pense qu'il y aura du beau monde.

Du beau monde ? Genre, y'aura un tapis rouge pour les mener au cercueil ?

– En tout cas, les Malefoy seront là, annonça une nouvelle voix.

Tous les quatre se tournèrent vers Edgar Moon. Il se tenait dans l'encadrement de la porte et toisait ses enfants.

– Tes cheveux sont trop longs, Hugh, dit-il.

Hugh frotta la pointe de l'une de ses mèches entre deux doigts.

– Je les aime bien comme ça, dit-il à voix basse.
– Et les tiens trop courts, Mona, reprit Edgar en ignorant son fils. Tu n'es plus une petite fille, tu dois avoir les cheveux longs.

Mona regarda son reflet dans le grand miroir posé sur le buffet. Ses cheveux lui tombaient juste au milieu de la nuque. Elle les trouvait elle aussi très bien comme ça. Ça ne lui prenait pas trop de temps à les coiffer et leur longueur lui permettait de ne pas aller trop souvent se les faire couper. Terence n'avait reçu aucune remarque, son visage affichait un petit air satisfait.

– Comment sais-tu que Malefoy sera là ? demanda Magda.
– Il me l'a dit à l'instant, répondit Edgar.
– Il va faire affaire avec la famille ? demanda-t-elle avec espoir.
– Non, il vient de refuser une nouvelle fois. C'est limite si je ne lui faisais pas peur en lui proposant cet investissement.

Magda devint pensive.

– Nous n'aurons pas encore de rentrée d'argent ce mois-ci, annonça Edgar.

Magda adressa un vague regard à son époux et replongea vers son muffin aux noix.


Un jour, Mona Moon sera une rebelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant