Molly se redressa de toute sa hauteur.
– Qu'est-ce que vous faisiez dans le bureau de grand-père ?
– On se renseigne, dit Fabian. Pour savoir où sont nos ennemis...
– Ennemis ? Ennemis de quoi ? Mère vous tuerait si vous vous engagez.
– Augustin a toujours eu de bonnes sources, on n'allait pas les laisser inutilisées.
– Le jour de son enterrement, râla Molly.
– On n'a pas vraiment eu le choix, dévoila Gideon, gêné.
– Mouais...
Les deux hommes rejoignirent le salon après avoir salué Mona.
– Ne dis rien à personne, supplia Molly. Gideon et Fabian vont s'attirer des ennuis.
– Je n'en avais pas l'intention, rassura Mona.
Charlie lâcha soudainement la main de sa mère et se mit à courir en direction du salon. Molly se pressa à sa suite. Mona les suivait d'un pas plus calme, de peur qu'on l'associe au comportement étrange de son neveu.
– Qui est-ce qui court comme ça ? demanda Muriel Moon lorsque Mona arriva à sa hauteur.
– C'est Charlie, répondit-elle après une courte hésitation.
– Des enfants, râla Muriel. Toujours des enfants partout.
Des vieux qui râlent contre les enfants. Toujours des vieux partout. Mona acquiesça, ne sachant pas trop quoi répondre.
– Alors, toi tu es la petite Mona ? demanda Muriel. Tu es sortie de Poudlard pour l'enterrement de mon frère ?
– Oui, répondit-elle. Le professeur Dumbledore nous l'a permis, à moi et à mes frères, ainsi qu'à Peter.
– Peter, il est étrange ce garçon-là, commenta la vieille femme. Je ne pense pas qu'il relèvera l'honneur de la famille. Peut-être pourrions-nous compter sur toi, tu seras sûrement la prochaine que je coifferai de ma tiare.
– On verra, répondit Mona en s'enfuyant, craintive devant ce flamand grincheux.
Qui veut une autre tradition à la con ? La vieille Muriel coiffe toutes les Moon de sa tiare lors de leur mariage. Je suis sûre que ça vous dit quelque chose, mais si une certaine fleur avec un certain rouquin... avant une attaque de Mangemorts.
Mona rejoignit sa mère qui lui faisait de petits signes.
– Trouve tes frères, on s'en va, déclara Magda.
– Déjà ? s'étonna Mona.
– Ton père pense qu'il serait plus judicieux de stopper la réunion de famille.
Mona haussa un sourcil, surprise, mais ne posa pas plus de questions, trop heureuse d'écourter la réunion. Elle partit à la recherche de ses frères. Hugh et Peter discutaient près de la cheminée.
– Hugh, on va bientôt partir, annonça Mona. Plus loin, elle vit son père parler à Terence.
Hugh sembla surpris à son tour, mais ne posa pas de questions devant Peter.
– À tout à l'heure, lança Mona à son cousin.
Peter hocha la tête et se pressa de rejoindre ses parents. Si Edgar Moon et sa petite famille quittaient les lieux, toutes les autres personnes pouvaient partir sans craindre d'être impolies.
– NON ! ON NE S'EN VA PAS ! cria une voix.
Hein ? À ce stade, on part, y a des Moon partout. Je vais provoquer une attaque moi.
Tout le monde se tourna vers Fidel. Le premier fils d'Augustin hurlait contre sa femme Greatchen.
– Je dois faire ce que mon père aurait voulu, conserver l'honneur des Moon ! s'écria-t-il en titubant.
En agissant comme un ivrogne ! C'est ce qu'il aurait voulu, c'est sûr.
Mona comprit alors pourquoi son père souhaitait que tout le monde se retire au plus vite. Fidel était déjà bien saoul et apte à faire un scandale.– Maintenant que le patriarche est mort, ils vont tous oublier ce que c'est d'appartenir à une famille aussi prestigieuse que la nôtre. Ils vont tous nous faire honte.
Ça ne serait pas plutôt toi la honte des Moon ? Et puis prestigieuse... C'était quand la dernière fois que le nom des Moon a été cité dans la Gazette du Sorcier ? Aujourd'hui ? Oui bon, mais il aura fallu un mort.
– Père, je vais vous raccompagner, dit Eugène Moon en s'approchant.
– Si tu crois que tu auras plus de chance qu'elle !
Il désigna Greatchen de son index. Elle semblait de plus en plus fatiguée au fil des mois. Mona commençait à ressentir de la pitié pour sa grande-tante.
– Je ne partirai pas sans avoir fini de tous les prévenir ! s'écria Fidel.
Il s'écroula soudain sur le plancher, inconscient. Eugène leva sa baguette et souleva le corps de son père. Casey arriva auprès d'eux. La femme d'Eugène tenait leur fils William dans ses bras. Mari et femme échangèrent quelques mots, puis Casey salua brièvement tout le monde avant de s'en aller par la cheminée en entraînant Greatchen avec elle.
– Je vais aider Eugène, déclara Edgar à sa petite famille. Saluez tout le monde et partez.
Quelques courtes heures plus tard, Mona et Hugh jouaient aux dames sur la petite table du salon. Ce fut à cet instant que le maître de la maison franchit le seuil de la porte.
– Alors ? demanda Magda automatiquement.
– On l'a couché, dit-il. Et endormi. Il pourrait encore s'en prendre à sa femme.
Edgar se posa brutalement sur le canapé et plaça sa tête dans ses mains.
– Quel déshonneur il est devenu. Ça, et ensuite la mort d'Augustin. C'est trop en si peu de temps.
Magda s'installa auprès de lui.
– Après Poudlard, je deviendrai un sorcier respectable et je ferai honneur à ma famille, déclara Terence.
– Y a intérêt, dit Edgar après quelques secondes de silence. Mais cela sera progressif, pas automatique. Il nous faut quelque chose de radical pour rester une famille respectable, il nous faut un beau mariage.
Il se tut et échangea un regard avec Magda. Elle baissa les yeux, l'air accablé, et Edgar reprit la parole.
– Mona, nous te marierons dès ta sortie de Poudlard. Tu peux déjà commencer avec ta mère à faire le tri parmi les prétendants.
Hein ? Non mais ça va pas la tête ? Elle a quinze ans. Tu t'es planté de siècle, gros malin.
Mona ouvrit la bouche, cherchant la réponse la plus appropriée, lorsqu'elle prononça un :
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Un jour, Mona Moon sera une rebelle
FanfictionQui a envie de lire l'histoire d'une gamine pas très drôle, pas très intelligente, pas super canon, pas très causante, pas très spirituelle et sans aucune ambition ? Non, sérieusement, ça vous tenterait, vous ? Quoique, c'est peut-être ça le truc...