Jour 3
Toutes les valises de Mona étaient prêtes et attendaient en bas de l'escalier. Tout le monde était également habillé, prêt à partir. Il ne restait plus qu'une chose à régler : Dame de Fane. L'animal était mystérieusement parvenu à s'échapper et s'était réfugié dans les cloisons de la maison, refusant d'en sortir.
— Mais enfin, sors de là ! ordonna Edgar, furieux.
La chouette hulula doucement. Edgar, es-tu certain que l'animal comprend ton langage ? Peut-être devrions-nous en douter.
Oui, doutons...
doutons encore...
doutons toujours plus...
Le vieux Ed pointa sa baguette vers le mur.
— Non !!! hurla Magda.
— Quoi ? fit Edgar, soudain inquiet.
— La photo de notre mariage ! couina Magda en montrant un cadre sur le mur.
Edgar y jeta un regard dédaigneux.
Comment il a l'air content de sa cérémonie de mariage le Edgar, ça fait peur.
— Alors je fais comment pour faire sortir cette sale bête ? demanda-t-il, toujours furieux.
Ton idée de faire exploser le mur me semblait pourtant excellente, je trouve.
— Mona peut essayer, suggéra Magda. Après tout, c'est sa chouette.
Mona se recroquevilla sur elle-même. C'est certes la chouette de Mona, le problème c'est que l'oiseau n'est pas au courant.
Sous le regard insistant de sa mère, Mona se rapprocha du mur. — Dame de Fane, appela-t-elle.
— Dame de... commença Edgar exaspéré.
Il s'arrêta et leva les yeux au ciel. Il y a pire... quoique.
— Il faut sortir, le train va bientôt partir, continua Mona.
Je suis sûr que ton pigeon accorde beaucoup d'importance aux horaires ferroviaires.
Le mur resta silencieux.
— Bon, ça suffit, décréta Edgar.
Il retira la photo du mur et la tendit brutalement à Magda. Puis, il leva sa baguette et une explosion retentit. Mona se sentit propulsée violemment au sol. Un nuage de fumée obscurcit sa vue. Lorsque la fumée se dissipa, elle distingua la silhouette sombre de son père, tenant Dame de Fane par les pattes.
— La cage, dit-il.
Mona se précipita vers la cage et la tendit à son père. Il y fourra l'animal sans ménagement.
— On peut y aller ? demanda-t-il à Magda.
Elle le regardait, l'air furieux, serrant Hugh dans ses bras. La photo de mariage gisait au sol, fracassée.
— Tu aurais pu attendre qu'on sorte tous de la pièce ! s'emporta-t-elle.
Edgar agita la main, impassible.
— On peut y aller ? répéta-t-il.
— Pas dans cette tenue ! s'écria Magda.
Il est vrai que la mode « poussière plâtrière » n'est pas vraiment hyper tendance.
Edgar leva sa baguette et la pointa vers sa fille. Une secousse parcourut son corps, puis ses vêtements retrouvèrent leur éclat.
C'est plus efficace que le nouvel Omo, ça.
Edgar réitéra l'opération avec ses fils et Magda. Pour finir, il dirigea sa baguette vers lui.
— On peut y aller ?
Mais qui a branché le vieux Ed sur le mode répétition ?
La petite famille partit donc précipitamment ; le train devait partir dans quelques minutes. Et effectivement, lorsqu'ils arrivèrent sur le quai de la gare, il ne restait plus que des parents qui lançaient des regards attristés vers le train.
Vous croyez que le vieux Ed va verser une larme quand le train s'éloignera avec sa fille ?
— Allez, monte ! ordonna Magda. Il part dans une minute.
Elle l'aida à monter dans le train, Edgar prit chacune des valises qu'il posa juste après elle.
— Écris-nous, dit Magda. Mais pas avec Dame de Faine.
— Fane ! corrigea Mona alors que le train commençait déjà à avancer.
— Au revoir ! dit Magda.
— Et n'oublie pas la liste que ta grand-mère t'a confiée, ajouta Edgar.
— Non, non, je n'oublie pas.
— On se revoit à Noël, dit Magda.
— À Noël ? On ne va pas la revoir avant ? s'étonna Hugh.
— Non.
Et là, le petit garçon va fondre en larmes, ajoutant un peu d'émotion à ce départ précipité.
— Bon, tant pis. Tu me ramèneras un cadeau ? dit Hugh.
— S'il y en a un, j'en veux un aussi ! s'écria Terence.
Le train accéléra, mettant fin à cette tendre conversation, non. Mona regarda sa famille devenir de plus en plus petite à mesure que le train s'éloignait. Elle se retourna, il fallait qu'elle trouve un compartiment de libre. Agrippant ses valises, elle se mit en marche. Si seulement elle pouvait déjà tomber sur un sorcier avec un nom, ça ferait ça de moins sur sa liste. Et puis, une Moon imposait aussitôt le respect. Le premier compartiment qu'elle trouva était plein, elle continua donc sa route ; le second aussi. Le troisième était rempli de jeunes garçons chahuteurs. Seuls deux élèves près de la vitre semblaient calmes ; la jeune fille avait manifestement pleuré. Mona poursuivit sa route, légèrement paniquée. Elle commençait à croire qu'elle ne trouverait jamais de place pour elle et son pigeon... pardon, Dame de Fane. Enfin, elle trouva son bonheur : un compartiment avec seulement deux occupants, dont son cousin.
Et oui, c'est là que l'on va enfin savoir qui est ce fameux cousin.
— Je peux m'asseoir ici ?
— Oui, répondit une voix lente.
— Merci.
— Tu as failli louper le train ? demanda le cousin.
— Oui, on a eu quelques ennuis, avoua Mona. Mais bon, maintenant je suis là.
— Heu... hésita le cousin.
Il réfléchit une seconde et se tourna vers son voisin.
— Je te présente ma cousine, Mona Moon. Elle entre en première année elle aussi.
Mona lui adressa un sourire complice en reconnaissant la technique de présentation de Marine Moon.
— Mona, je te présente Remus Lupin. Il entre en première année lui aussi.
Faut varier un peu là, ta dernière phrase était la même. Le cousin sembla le remarquer et grimaça, l'air mal à l'aise. Mona sortit discrètement la liste de Marine, y jeta un coup d'œil, avant de voir son cousin lui faire un signe négatif de la tête : Remus Lupin ne devait pas y figurer. La porte s'ouvrit brutalement.
— Salut, on peut s'asseoir ? demanda une voix.
— Oui, dit Remus.
Deux garçons entrèrent dans le compartiment et rangèrent leurs valises dans les paniers en hauteur. Mona les regarda plus attentivement. Ils faisaient partie des garçons chahuteurs qu'elle avait vus dans l'un des compartiments.
Mais que font-ils ici ? Ils avaient déjà un compartiment !
— Outch ! s'écria soudain l'un des garçons.
VOUS LISEZ
Un jour, Mona Moon sera une rebelle
FanficQui a envie de lire l'histoire d'une gamine pas très drôle, pas très intelligente, pas super canon, pas très causante, pas très spirituelle et sans aucune ambition ? Non, sérieusement, ça vous tenterait, vous ? Quoique, c'est peut-être ça le truc...