Chapitre 81 : 1976 : Enquête sur Remus

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Irène et Greta s'acharnaient sur ce qui ressemblait à une fiente de dragon.

– Saleté ! hurla Greta.

– Tu vas te décoller !

Mona baissa la tête pour cacher son fou rire.

– On doit bien se marrer à Serdaigle, s'amusa Remus.

Mona acquiesça silencieusement, et tous deux observèrent les deux filles. Pendant qu'Irène retirait une substance étrange de ses cheveux, Mona réalisa que si Rogue apprenait qu'elle avait passé de longues minutes seule avec Remus sans en profiter, il lui en voudrait.

– Comment va ta grand-mère ? demanda-t-elle.

– Mieux, répondit Remus.

Il réfléchit un instant et ajouta :

– Enfin, je crois. Elle doit passer des examens demain matin.

Ben voyons, laissez-moi consulter le calendrier lunaire... mais oui, la pleine lune est demain soir, comme par hasard.

– Justement, mon arrière-grand-mère Marine pourrait bien connaître ta grand-mère. Elle a été surprise d'apprendre qu'elle était malade et s'inquiétait pour elle.

Wouhou ! c'est juste un cri de joie pour célébrer un mensonge hyper crédible.

Le visage de Remus pâlit.

– Eh bien, elle va mieux, tu pourras rassurer Marine Moon, dit-il après s'être raclé la gorge.

– C'est laquelle de tes grands-mères qui a des problèmes de santé, au juste ? demanda Mona. Parce qu'on ne parle peut-être pas de la même.

– Célestine, répondit Remus après un instant. Célestine Lupin.

Mona retint un juron. La seule qui aurait pu être en contact avec Marine était la grand-mère maternelle de Remus.

– Au fait, dit-il brusquement. Tu es douée en sortilège ?

Et la palme du « comment je détourne trop bien la conversation » est attribuée à... Boule de Poil ! On l'applaudit bien fort.

– Je me débrouille, répondit-elle.

– Moi et les autres, on a créé un... un parchemin magique avec différentes fonctions. Et on aimerait en ajouter une pour le protéger.

– Formule mot de passe ? suggéra Mona.

– C'est déjà fait, dit-il. On voudrait quelque chose de plus... subtil, pour désintéresser certaines personnes qui tomberaient malencontreusement dessus.

– Je devrais peut-être le voir, tenta Mona.

– Non, répondit Remus, réticent. C'est un parchemin spécial... mec.

Il avait dit ça d'un ton plus viril, ce qui fit éclater de rire Mona. Il lui fallut quelques secondes, sous le regard gêné de Remus, pour reprendre contenance.

– Donc, dit-elle avec un sourire en coin, donner une personnalité à votre parchemin pourrait être une bonne idée. Il dirait ce qu'il pense être le plus approprié pour éloigner ceux qui ne connaissent pas la formule.

– Une personnalité ?

– Ou plusieurs, répondit Mona. C'est vous quatre Maraudeurs qui créez ce parchemin ?

– Oui.

– Alors, donnez-lui chacun un bout de votre personnalité, de façon à ce qu'il choisisse celle qui sera la plus efficace pour repousser un intrus.

– C'est pas mal, convint-il pensif.

– « Possession et ses dérivés », dit-elle. Chapitre trois. Il y a un exemplaire à la bibliothèque. Vous y trouverez toutes les variantes possibles de ce genre de sort.

Wikipédia ? C'est toi ? Qu'est-ce que tu fous dans le corps de Mona ?

– Merci, dit Remus en sortant une plume et une feuille de papier.

– Personnellement, je vous conseille quelque chose de basique pour éviter les interactions avec d'autres sortilèges appliqués au parchemin.

Vous avez demandé la hotline ? Ne quittez pas. Notre conseiller, qui partage son corps avec Wikipédia, prendra bientôt votre appel.

Les deux Serdaigle, victorieuses, descendirent du toit et tous retournèrent vers le château.

– Pensez à prendre une douche, suggéra Mona.

– D'un coup, j'ai très envie de t'enlacer ! s'écria Irène en ouvrant les bras, prête à fondre sur Mona.

Elle s'écarta et s'élança à toute allure vers le château, poursuivie par Irène.

Mais qu'est-ce que tu fais ? Cours pas comme ça, t'as plus cinq ans ! La honte, p'tain...

Arrivée dans le hall, Irène oublia sa poursuite et fila vers sa salle commune pour éviter de croiser d'autres élèves. Greta l'imita, laissant les deux préfets dans le hall.

– Eh bien, Mona, je te souhaite une bonne soirée, dit Remus.

– À toi aussi, répondit-elle en s'éloignant.

Elle monta les marches pour rejoindre la bibliothèque où Grace l'attendait. Sur la première table qu'elle vit, Rogue et Lily tentaient de déchiffrer le devoir du professeur Slughorn. Elle passa devant eux et rejoignit Grace.

– Tu sors avec Lupin ? demanda aussitôt Grace.

– Non, mais je suis préfète, comme lui.

Grace se raidit un moment puis poussa un soupir. Elle venait de réaliser ce qui s'était passé dans le hall entre Remus et Mona.

– C'est prévu pour quand, la réunion du Club de Slug ? demanda Grace.

– Dimanche soir.

Traduisez : Jour 5.

– Qui d'autre est invité, à part toi ? demanda Grace froidement.

Pas toi, vu le ton de ta voix.

– Aucune idée, répondit Mona. Mais moi, ce que j'attends avec le plus d'impatience, c'est le match de Quidditch, samedi.

Traduisez : Jour 4. Comment ça, vous l'aviez compris sans moi ?

– Ouais, répondit Grace, toujours vexée.

– Je vais chercher mon manuel et on retourne dans la salle commune ?

La blonde acquiesça et replongea dans ses cours. Après quelques recherches, Mona emprunta un lourd grimoire et les deux filles quittèrent la pièce. Dans le couloir, elles aperçurent Dirk Cresswell, un élève de quatrième année de Serdaigle. Il était répertorié sur la liste de Marine et, justement, cela faisait deux jours que Mona n'avait pas entretenu de bonnes relations avec un membre de la liste.

– Tu connais Dirk ? demanda Mona à son amie.

– Vaguement, répondit la Serpentard d'un ton aussi vague que sa réponse.

Ça, c'est de la narration ! Admirez les « vaguement », comme ils sont classe... heu... on va reprendre l'histoire, l'auteur menace de me virer si je ressors encore des phrases qui activent son détecteur de répétitions.


Un jour, Mona Moon sera une rebelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant