Chapitre 76 : 1975 : Théories sur l'amoureuse de Bertram

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Jour 6

Le cours de Mona venait de s'achever. Elle et Grace marchaient côte à côte, discutant pour la énième fois de Bertram qui avait tapoté l'épaule de Mona.

— C'est vrai qu'il n'a pas encore de petite amie, réalisa Grace. Il est peut-être secrètement amoureux et se réserve pour l'élue de son cœur !

Pppppphhhhaaaaaawwwhahaha ! L'élue de son cœur, comme c'est mignon. Non, sérieusement, Grace, tu viens de te foutre la honte toute seule.

— Dans ce cas, pourquoi n'a-t-il pas tenté de sortir avec cette élue de son cœur ? demanda Mona.

Vous avez regardé des dramas coréens ou bien ?

— Parce qu'elle lui paraît impressionnante, raisonna Grace.

— En quoi une fille pourrait-elle lui paraître impressionnante ?

— Parce qu'elle aurait un an de plus que lui, déclara Grace, victorieuse.

Elles échangèrent un sourire.

— En plus, je crois qu'il préfère les blondes, dit Grace. La plupart des amies féminines de son année sont blondes.

— Parce qu'il n'y a que des blondes en quatrième année à Serpentard, fit remarquer Mona. Mais peut-être qu'il n'ose pas parler à cette fameuse fille parce qu'elle est la sœur de l'un de ses meilleurs amis.

Grace se tourna vivement vers elle.

— Purée, c'est pas con, ça, dit Grace pour elle-même.

Et ouais, dans l'cul Lulu, dans l'cul ! Nan, attends... vous rêvez les filles, Bertram n'est pas amoureux de l'une d'entre vous. Enfin, je crois, c'est vrai que c'est un type un peu plus subtil que Wilkes. 

Terence apparut devant les filles, et elles cessèrent aussitôt de parler. Le frère de Mona était essoufflé, il avait couru dans les escaliers.

— Votre cours-là ! dit-il sans préavis. Il est en commun avec les Serdaigle ?

— Oui, répondit Mona.

— D'accord, dit Terence en toussant dans sa manche.

Il s'éloigna et parcourut le couloir en regardant dans tous les sens.

— Il veut encore embêter Irène ? suggéra Grace.

— Elle l'évite, alors il n'a pas dû avoir sa dose ces derniers temps.

Terence, le drogué à la gueulante d'Irène. Une drogue très dure, faudrait lancer une campagne de pub pour prévenir les gens : "Faire une scène à Irène rend tungstène." Comment ça, vous ne savez pas ce que veut dire tungstène ? C'est un métal lourd, rapport au fait que Terence est lourd. Qui a dit que je ne serais pas un bon publicitaire ? Va trouver un synonyme de crétin qui rime avec Irène, toi ! J'offre mon corps à celui ou celle qui trouvera !

— On va à la bibliothèque ? suggéra Grace.

— Non, j'aimerais m'entraîner un peu au Patronus avant le dîner.

— Avec cheveux gras ?

— Si je le croise, je lui proposerai, mais ce n'est pas un sortilège dangereux, ce n'est pas nécessaire.

Pendant qu'elle s'éloignait à la recherche d'une pièce vide, Mona remarqua que Grace devinait de plus en plus souvent qu'elle s'entraînait avec Rogue. Elle s'installa finalement dans la salle que Rogue et elle avaient utilisée la veille. Elle sortit sa baguette et fit de nouvelles tentatives. Au bout d'une demi-heure d'efforts vains, elle buta volontairement contre une table... fixée au sol. Mona se prit le pied dans les mains en couinant de douleur.

— Tu ne devrais pas t'acharner autant, dit une voix.

Mona sursauta et se retourna vivement, angoissée.

— Annonce-toi, dit-elle. Je n'aime pas quand tu apparais alors que je suis en train de m'entraîner à un sortilège, ailleurs que dans un endroit prévu pour.

Il sortit, referma la porte et frappa. Une seconde plus tard, il l'ouvrit et dit :

— C'est le Prince de sang-mêlé.

— C'est mieux, dit Mona en reposant le pied par terre.

— Alors, tu as obtenu un résultat ? demanda Rogue en refermant la porte.

— Non, toujours rien. Mais ma brume est de plus en plus consistante à chaque fois.

Rogue se figea et prit une profonde inspiration.

— C'est parce que la mort de ton arrière-grand-père commence à s'éloigner de ton esprit, dit-il. Tu ne peux pas réussir un sortilège basé sur le bonheur alors que tu es malheureuse.

Mona recula, surprise de l'entendre clairement parler d'Augustin.

— Tu as réussi à en parler, dit-elle. C'est bien.

— J'ai eu du mal, avoua-t-il. Mais comme on est amis... ben tu sais...

— Oui, oui, je sais. Tu serais prêt à me prêter ton épaule pour que je puisse pleurer durant des jours, prêt à m'entendre me morfondre durant des années et tout ce qui va avec.

— Heu... reprit Rogue.

— Je rigole, dit Mona. J'ai déjà pleuré sur l'épaule de Lily, et je me suis morfondue auprès d'elle et de plein d'autres gens. Je n'ai pas besoin de t'ajouter à la liste. Parle-moi plutôt de ta biche.

— Je t'ai dit que j'en parlerais au professeur Sheldon si je réitérais l'exploit durant son cours.

— À d'autres, dit Mona. Alors ?

— C'est vrai que j'ai fait deux ou trois recherches, admit-il après quelques secondes. Mais rien de très fructueux.

— C'est marrant parce que je parlais des Patronus avec Clive Hunting.

— Attends, tu parles des Patronus avec Clive Hunting ?

— Il est préfet, je suis préfète, on se voit donc régulièrement, donc on parle de tout et de rien.

— Logique, dit Rogue après un instant.

— Donc, j'en parlais avec Clive et je sais plus comment, on a suggéré que mon Patronus pourrait être une biche comme Lily. Et il m'a dit que c'était peu probable à moins que je sois amoureuse de Lily.

Screuneugneu ! Il se passe un truc-là, Mona m'avait caché qu'elle avait tout compris ! 


Un jour, Mona Moon sera une rebelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant