Chapitre 5 : 1970 : La traitre au jeu de l'oie

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Jour 6

— Où est le dé ?

— C'est moi qui l'ai, répondit Mona.

Kathy lança le dé et fit avancer son pion sur le jeu de l'oie.

— À toi.

Mona lança à son tour.

— Mes parents trouvent ta famille un peu étrange, lâcha Kathy.

— Mes parents trouvent aussi que la tienne est bizarre ! dit Mona, étonnée.

Et devine qui sont les vrais cinglés dans l'histoire.

— Les gens se trouvent peut-être bizarres entre eux, dit Mona.

— Oui, sûrement. Parce que moi, je te trouve très gentille et je t'aime bien.

— Moi aussi, je t'aime bien, dit Mona.

Mona sursauta, surprise par ses propres paroles. Eh bien, voilà qui pourrait rendre cette histoire un peu plus palpitante. Si tu deviens une amie des moldus dans ta famille de sang-pur, ça pourrait être assez marrant.

— Il faut que je rentre, dit Mona. On se revoit demain ?

— D'accord, à demain Mona.

— À demain Kathy.

Mona rentra chez elle. Bon, ce passage, vous devez le connaître par cœur maintenant : ensuite, il y a le dîner et... une seconde, il y a quelque chose d'inhabituel. Lorsque Mona atteignit le haut des escaliers, elle trouva Terence au milieu du couloir, immobile, la regardant.

— Qu'est-ce qu'il t'arrive ?

— À moi ? Rien, dit-il. Alors, sœurette, tu faisais quoi ?

— Je suis allée grignoter quelque chose à la cuisine, répondit Mona.

— Ne mange pas trop, conseilla Terence.

— Dis tout de suite que je suis grosse !

— Ce n'est pas ce que j'ai dit, rétorqua Terence. Mais je le dis maintenant : tu es grosse !

— Espèce de...

— À table !

Les deux enfants se regardèrent haineusement. Dis donc Mona, tu pourrais peut-être faire fonctionner ton cerveau de temps à autre. Le comportement de Terence ne te semble-t-il pas étrange ?

Hé ho ? MONA ? Elle ne m'entend pas. Et dire que demain, c'est le dernier jour pour cette année. À mon avis, il va se passer quelque chose. Enfin, j'espère, sinon je quitte cette narration pourrie. C'est dur, le job de narrateur.

Jour 7

Notre petite famille Moon était réunie au complet pour le déjeuner, ce qui était rare, notre vieux Ed trouvant presque toujours une excuse pour déjeuner dehors. Mais le dimanche, c'est un peu plus compliqué. L'elfe de maison Tutic avait préparé un succulent poulet. Aucun sujet fâcheux n'avait encore été abordé ; en théorie, ce devrait être un déjeuner aussi ennuyeux que les autres.

On fait avancer rapidement ? ----- Ben ça ne marche pas. ----- Purée, il faut que ça fonctionne, je vais mourir d'ennui !

— Qui en veut encore ? demanda Magda. Edgar ? Terence ? Hugh ?

Mona n'a pas le droit de manger, elle ? Elle n'est pourtant pas bien grosse. Même si c'est toujours marrant de le lui faire croire.

— Non merci, répondit Terence. J'ai une drôle d'envie de vomir depuis hier.

Épargne-nous les détails de ta vie, merci. Nous sommes à table. Enfin, pas moi, mais les autres. Il lança un regard appuyé à Mona. Eh bé ? Mais que se passe-t-il donc ?

— J'ai lu la Gazette du Sorcier, raconta Magda. Ils ont reparlé de cette attaque en début de semaine. Apparemment, Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom l'a clairement revendiquée.

— Le ministère l'a arrêté alors ? demanda Hugh. 

— Ce n'est pas une surprise, dit Edgar en ignorant comme à son habitude son fils. Ils ne sont pas près de l'arrêter, il court toujours et ça risque d'empirer.

— Roh ! couina subitement Magda.

Mais qu'est-ce qu'elle a ? Elle m'a fait peur.

— J'ai oublié de vous dire ! Mazarine marche !

Hein ? Elle nous crie dans les oreilles parce qu'une gamine sait mettre un pied devant l'autre.

— Il était temps, dit Edgar. Elle a quel âge ?

— Un peu moins d'un an.

C'est dans la moyenne. Qu'est-ce qu'il râle, le Ed ?

— Je n'ai pas vraiment parlé à son jeune oncle lors de son anniversaire, regretta Magda. Mais toi Mona, tu lui as parlé ? Comment se passe la vie de Ludovic à Poudlard ?

Un silence. Hé ho ! Mona ! Oui, oui, c'est bien à toi qu'on s'adresse.

— Bien, répondit Mona en rassemblant ses souvenirs. Il était déçu de ne pas pouvoir être nommé capitaine de son équipe de Quidditch dès la rentrée. Le capitaine actuel a encore une année de scolarité à faire. Il espère obtenir le poste l'an prochain.

— Il est super fort Ludo au Quidditch, c'en est surprenant, dit Terence. Comme Mona, elle est aussi surprenante.

Ça veut dire quoi ? Attendez une seconde, hier soir aussi, Terence était bizarre, et son envie de vomir de tout à l'heure date de la veille aussi. Il a chopé la crève ? Youpi. Non, à mon avis, c'est autre chose. Quelque chose d'angoissant pour ma petite Mona.

— Je suis surprenante ? dit Mona, méfiante.

— Oui, tu fais le contraire de ce que tu penses.

D'accord, là, j'ai vraiment peur.

— Ce qui veut dire ? 

— Ce qui veut dire que tu fais le contraire de ce que tu penses.

— Mère, Tutic nous a préparé de l'andouille ? demanda Mona.

— Non, répondit Magda.

— C'est curieux, il y a pourtant une violente odeur d'andouille dans la pièce, dit Mona.

Héhé, ça c'est ma Mona ! Terence la foudroya du regard.

— Vous vous disputez pour quelle raison aujourd'hui ? demanda Edgar.

Oh purée, prévoyez une invasion de sauterelles, la mer qui s'ouvre en deux et tous ces trucs : Edgar a remarqué la présence de ses enfants à table. Si si, je vous jure, relisez un tout petit peu plus haut, il leur pose une question.

— C'est lui qui me cherche, défendit Mona. Il veut m'insulter, mais il ne veut pas me dire clairement quoi. 

— Pourquoi, sœurette ? Il y a une insulte que tu attends qu'on te lance ? Comme « traître » ?

Je n'ai plus aucun doute, il sait.

— Traître ? répéta lentement Mona.

Elle se tut une seconde. C'est le temps pour que les rouages se mettent en place.

— Tu veux me faire chanter ? demanda Mona.

— Non, je n'en avais pas l'intention, dit-il avec un sourire sadique. Père, Mère. Mona joue l'après-midi avec la voisine moldue. Elles sont amies.

TOUS AUX ABRIS !!! COUREZ ! COUREZ !

Un jour, Mona Moon sera une rebelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant