Chapitre 70 : 1975 : Quel Black ? Telle est la question

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Il ne put répondre, Marine arrivait déjà à leur hauteur.

— J'aimerais vous présenter Walburga Black, annonça-t-elle. Walburga est une vieille amie de Meredith.

Attends, si c'est la mère de Sirius et que Meredith est la grand-mère de Mona et compagnie, quel âge avait Mme Flippante quand Sirius est né ? Pire, à quel âge a-t-elle dû copuler pour que... beurk, non, je suis désolée, à partir d'un certain âge, ce genre de choses devrait être interdit.

— Bonjour, saluèrent Peter et Mona en chœur.

— Tu es donc Peter, l'un des amis de mon fils Sirius, dit Mme Black d'un ton hautain.

— Oui, admit-il.

— Et toi, tu es Mona, une fille très sympathique d'après ce que me racontent mes fils.

Mona retint un froncement de sourcil. Sirius la trouvait sympathique ? Elle se souvint bien vite que c'était l'une des clauses de son chantage.

— Lequel de mes fils préfères-tu ? demanda Mme Black sans détour.

Avec lequel préfères-tu te marier ? Le Mangemort qui va bientôt mourir ou le futur prisonnier qui se fout de ta gueule ?

— Je ne saurais dire, hésita Mona. Je connais mieux Regulus, je pense.

— Tu pourrais pourtant préférer Sirius. En plus, c'est un bon ami de Peter, cela faciliterait les choses.

Mona écarquilla les yeux.

Fais-toi passer pour folle, elle ne voudra pas d'une dingue comme bru. Je ne sais pas moi, miaule, imite ta chouette, dis que tu adores les rognons, le foie et la cervelle de porc. Débrouille-toi sinon tu vas te retrouver avec une alliance au doigt sans comprendre comment elle est arrivée là.

— Walburga ! s'écria Meredith en apparaissant auprès du groupe. Il me semblait bien t'avoir aperçue.

— Meredith ! Cela fait vraiment longtemps.

— Très, répondit-elle avec un sourire crispé.

Heureusement que Mémédith est là pour te sauver.

— Je faisais connaissance avec ta petite-fille, dévoila-t-elle. Qui sait, elle pourrait imiter sa grand-mère et épouser un Gryffondor ?

Wohoho ! Non mais ça va pas d'annoncer directement les choses comme ça ! Et que fais-tu de mon factice cœur ? Espèce de future vieille crieuse de tableau !

Mona fut prise d'une quinte de toux, elle s'excusa d'un geste et commença à reculer.

— Pardonnez-la, demanda Peter tandis qu'elle s'éloignait. Elle est un peu souffrante en ce moment. On étudie beaucoup en extérieur durant nos cours de soins aux créatures magiques. Elle a dû prendre froid.

C'est dingue comme il peut être sympa avec sa cousine... quand ses potes ne sont pas dans le coin. Étrange, ça ressemble vachement à l'attitude d'un traître, enfin moi je dis ça, je dis rien.

Mona remercia intérieurement Peter et fila se cacher près d'un bosquet où elle put continuer de tousser sans problème. Du coin de l'œil, elle observa sa grand-mère entraîner la mère de Sirius et Regulus à l'écart.

— Qu'est-ce qui t'arrive ? demanda la voix inquiète de Magda.

— J'ai avalé de travers.

— Pourquoi as-tu quitté si soudainement tes grands-mères et Mme Black ? corrigea Magda.

Parce qu'elle n'avait pas envie d'être la future Madame Black, et on peut la comprendre en voyant cette vieille peau.

— Pour éviter de leur postillonner dessus, expliqua Mona, un brin caustique.

— Lequel des fils Black préfères-tu ? demanda Magda sans détour.

— Mais pourquoi tout le monde me pose cette question ? s'irrita-t-elle.

— Il faut que nous sachions vers lequel te diriger.

— Aucun, révéla Mona.

— Aucun ? répéta Magda, déçue. Pourtant, Sirius...

— Encore moins lui.

— Donc tu préfères Regulus ! s'écria-t-elle triomphante.

— Non, enfin si, mais ce type est un idiot, il est gentil, mais il... il... il est trop facile à embobiner.

— Oh, dit Magda. Effectivement, ce ne serait pas un bon parti. Dans ce cas, je vais te présenter à Mme Mulciber.

HHHHiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !

Elle commença à s'éloigner lorsqu'un petit cri de panique venant de sa fille la fit stopper.

On a dû crier en même temps ! On est synchrones, vraiment. De plus, c'était le même cri strident, le même cri... féminin... Oh purée, je crie comme une fille !

— Je préférerais encore Sirius Black à Mulciber.

Moi aussi, même s'il va finir en prison et disparaître derrière un voile.

— Il va pourtant falloir que tu trouves quelqu'un qui te convienne.

Mona se demanda soudain si la mère de Bertram Aubrey était ici.

Non, elle n'est pas ici, ni celle de James, ni celle... des autres mecs pour qui tu as le béguin ! Non mais !

— J'y penserai, mentit Mona.

— Bon, on va y aller, déclara Magda après un instant.

— On rentre ? demanda Mona avec espoir.

— Bien sûr que non. Marine organise un repas de famille.

Évidemment, la vieille biquette devait organiser un repas pour fêter sa nouvelle veuvitude ! Non, ça n'existe pas ce mot, mais je suis le narrateur de Mona, vous vous souvenez ? Je suis le type qui invente des mots et qui fait des interruptions de texte sans arrêt. Je fais aussi des avances rapides, comme ça : >>>>>>>>>

Mona se retint de pousser un long soupir de soulagement lorsque tout le monde fut convié à quitter la table pour rejoindre d'autres pièces plus confortables. C'était la dernière étape avant le départ. Dans le salon, Mona nota une petite différence dans la décoration : sur le portrait d'Augustin, un ruban noir entourait un coin du cadre. Elle se rendit alors compte que, malgré son enterrement, on avait peu parlé du défunt. Mona attendit que tout le monde soit plus ou moins installé pour choisir sa propre place. C'est alors qu'elle vit le groupe d'enfants se former, elle se pressa vers un canapé juste à côté d'eux. Elle n'aimait pas particulièrement leur compagnie, mais leur présence avait le don d'éloigner toute personne ennuyeuse, comme Marine, Edgar... Augustin... Mona sursauta. Lui, il ne l'embêterait plus à présent.


Un jour, Mona Moon sera une rebelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant