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2.

Gersande se pose dos à la vitre contre les éviers entourés de faïence vert clair. Elle regarde Mallet. Il a un physique avantageux pour un quadra. 

- Ecoute-moi...

- Je vais bien Antoine.

Mallet reste contre la porte. Il cherche ses mots, luttant pour ne pas la regarder.

- Tu sais que je prends un risque énorme à te parler maintenant. Et comme ça. Je ne dois plus me retrouver seul avec toi derrière une porte fermée.

Gersande enfile un pull.

- Alors pourquoi tu le fais ?

- Je m'inquiète pour toi ma puce.

Gersande s'immobilise.

- Ne m'appelle plus comme ça.

Mallet acquiesce.

- D'accord.

Un silence suit.

- Dis-moi ce qu'il se passe.

- Rien.

Elle prend son sac, regarde sous le banc pour vérifier qu'elle n'y a rien laissé. Elle attrape la veste sur le porte-manteau, vérifie que son téléphone y est. Vérifier, toujours vérifier. Mallet l'observe. Elle s'arrête juste devant lui. Il n'a pas bougé.

- Écarte-toi s'il-te-plaît.

- Est-ce que je retrouverai ma Gersande ?

La question lui coûte. Ça se voit à sa tête. Elle ne sait pas comment il va réagir mais elle lui dit la vérité.

- Non.

Ce n'est pas ce qu'il voulait entendre. Il simule un sourire.

- Je serai toujours là pour toi.

Maintenant elle a un pincement au cœur. Il s'efface pour la laisser sortir. Elle passe devant lui sans un mot. Il ne fait pas geste pour la retenir, même lorsqu'il sent son parfum enivrant et qu'il se remémore l'époque où il pouvait sentir son visage enfoui au creux de son épaule. 

Avenue MercedesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant