Avenue Mercedes

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LOLA FERGUSSON

Dès que sa compagne eut quitté la pièce pour la cuisine, Mallet se pencha vers moi.

- Autant que je vous le dise de suite parce que vous finirez par le découvrir. Lorsque sa mère et moi on se séparait, j'ai eu un geste déplacé à l'égard de Gersande.

- Quel geste ?

- J'ai essayé de l'embrasser. Voilà pourquoi notre relation n'est plus la même et qu'elle ne me parle plus. – Silence – Techniquement ce n'est pas ma fille. Mais elle est mineure et j'ai conscience de mon erreur.

Je n'ai pas bougé, n'ai rien dit, me demandant face à qui j'étais. Je me demandais à quel point il avait été attiré par la gamine. Au point de la kidnapper ? Est-ce que cette femme dans la cuisine l'y avait aidé, encouragé ?

- En plus je n'ai pas d'autre alibi que Lise pour cette nuit.

L'ambiance s'est alourdie d'un coup.

- Je vous demande pardon ?

Mallet restait penché en avant sur le canapé. Son regard noir et son corps musclé n'avaient pas grand-chose d'apaisant. Je ne le réalisai qu'après son annonce.

J'ai pensé qu'il pourrait être un de ces tarés de pédophiles avec un garage en banlieue dans lequel il aurait enfermé Gersande.

- Alors pourquoi elle n'aime que les adultes ta belle-fille ? s'exclama Lise en revenant avec trois tasses à café.

Elle s'assit dans le canapé. Elle prit une mine déconfite en nous regardant l'un après l'autre.

- Que se passe-t-il ? Tu l'as dit ? Tu ne m'as pas attendu ? Ah ça tu n'as pas pu t'empêcher ! A moins que ce soit vous lieutenant qui...

Mallet ne cillait pas, de mon côté je ne savais absolument pas quoi faire. Mallet dit :

- Lieutenant, je crois que nous nous sommes mal compris. Gersande est comme ma fille. Je ferai tout pour elle.