Avenue Mercedes

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128.

Samedi 6 mars 2021. Commissariat du 16e.

- Vous voulez que je lui nuise ? demande Olympe au procureur. Le commissaire Lange se tient à l'écart et boit son café. Catsolini se prépare pour le procès. En début de semaine un juge d'instruction sera officiellement saisi. L'équipe de Fergusson constituera la commission rogatoire qui poursuivra les investigations. Catsolini sourit :

- Mademoiselle Hemeth, d'abord je souhaite vous remercier d'être là. En tant que vice-procureur de Paris, j'ai pour mission de veiller à l'application de la loi au nom du respect des intérêts de la société. Voici les faits, il y a presque une semaine, une jeune femme, Gersande Hellker, que fréquentait votre ancien fiancé, a disparu. Au cours des recherches, nous avons découvert le corps d'une autre femme, également ancienne petite-amie de Matteo Raphaelli. Après avoir apprécié l'opportunité des poursuites j'ai pris la décision de déclencher ces-dites poursuites en saisissant la juridiction d'instruction. Dans le document devant vous, vous trouverez mon réquisitoire introductif. Je vous épargne les différentes options juridiques sur lesquelles il est possible de jouer. Nous avons besoin de votre témoignage justifiant d'un comportement néfaste de Monsieur Raphaelli. Avant d'accepter, je vous demande de lire attentivement ce document. Dans quelques jours le juge d'instruction décidera de la mise en examen ou non de Matteo Raphaelli. Nous étudierons la possibilité de la mise en détention provisoire. Ou, à tout le moins, de la mise en place d'un contrôle judiciaire. Dans quelques jours, le juge prendra une ordonnance de renvoi de l'affaire devant la juridiction de jugement. Ce sera le procès. Nous y présenterons des témoins. – Il articule bien et laisse un temps. – Vous estimez que votre témoignage pourrait servir à l'instruction, n'est-ce pas ?

Olympe pose la main sur le dossier de Catsolini.

- Est-ce que je peux prendre une heure ou deux pour réfléchir ?

La question semble contrarier le procureur. Le commissaire Lange sourit et acquiesce.

- Bien sûr. Retrouvons-nous dans ce bureau dans deux heures.

- Je peux prendre le dossier ?

- Je préfère que vous le laissiez là. On ne sait jamais. Ces documents sont confidentiels, répond Catsolini.

- Je peux les lire seule avant de faire un tour ?

- Bien sûr, s'empresse de répondre Lange d'un ton rassurant.