Avenue Mercedes

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LOLA FERGUSSON

Soirée du 1er mars 2021. Devant l'appartement d'Antoine Mallet.

Antoine Mallet habitait un trois pièces dans une rue étroite vers Ranelagh, au sud de Passy. Numéro 8. Troisième étage. J'enlevai mes gants en cuir une fois ma Triumph Thruxton R stabilisée sur le trottoir. Je libérai mes cheveux de mon casque.

Il faisait froid, le vent soufflait. Sa fenêtre pouvait être celle allumée, je n'étais pas sûre, j'ai appelé.

- Bonsoir Monsieur Mallet, je suis le lieutenant Lola Fergusson, je vous appelle à propos de votre belle-fille. Je sais qu'il est tard mais j'aimerais m'entretenir avec vous.

Je raccrochai. Je n'ai pas attendu longtemps. Il rappela.

- Allô ? Qu'est-ce que vous voulez dire ?

- Bonsoir, je suis en bas de chez vous.

Un rideau a bougé, un homme est apparu à la fenêtre d'où émanait la lumière.

- Qui êtes-vous ? Qu'est-ce qui est arrivé à Gersande ?

J'ai levé ma carte de police, même si j'étais certaine qu'il ne pouvait pas la voir.

- Je suis de la police. Est-ce que je peux monter ?

- Je ne vois pas ce que vous me montrez. Je ne comprends pas ce qui se passe. C'est quoi cette histoire ?

- Je préfère vous parler en face monsieur.

Il a raccroché. Je ne savais pas quoi faire. Est-ce que je devais appeler Jules ? Est-ce qu'il fallait prévoir une perquisition pour le lendemain à la première heure ? Je ne pouvais pas partir s'il se comportait d'une manière suspecte. Je devrais demander à une voiture de rester ici toute la nuit. Il a rappelé.

- Ma fille a coupé son téléphone. Je tombe sur messagerie. Je descends, vous ne montez pas. Je veux voir votre carte.

Deux minutes plus tard, il était dans la rue, face à moi, habillé avec un pull en laine noire et en jean. Une batte de baseball en main. C'était assez violent comme image. Il regardait derrière lui et derrière moi. Il s'attendait vraiment à devoir se battre.

- Calmez-vous, je suis lieutenant de police. Votre belle-fille a disparu cette nuit.

- Quand ?

- La nuit dernière, entre 1h et 2h du matin. Elle a passé un appel au secours à la police depuis le domicile de sa mère.

- Pourquoi est-ce que je ne suis au courant que maintenant ?

- Écoutez, j'ai besoin de vous.

- Vous attendez une journée entière pour me prévenir ? Vous savez que c'est moi qui l'ai élevée ?

- S'il vous plaît.

J'attendais, le cœur tambourinant. Ses mains serraient sa batte. Il me fit signe de le suivre.