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MATTEO RAPHAELLI

Dimanche 28 mars 2021. Chez Nathan Gazan.

Nathan finit son histoire sur ça.

- Mais tu as dit quoi ? m'inquiétai-je.

- J'ai dit qu'il en était hors de question. Tu crois quoi ? Que j'aurais mis Lucia en danger ? Je l'ai faite venir à Paris pour la protéger. Pas pour qu'elle serve d'appât.

Je ne revenais pas de la lettre.

- Putain, si c'est Danny...

- Ils vont le convoquer et l'interroger. C'est tout ce qu'elle m'a dit. Mais fais comme si tu ne savais rien.

- Je... On ne fait rien ? Je veux dire, c'est énorme, pour Dunia c'est le début de la fin !

- Reste prudent.

Je quittai la maison avec l'impression que Nathan faisait de son mieux. Je ne l'avais pas trouvé sincère dans sa bonne humeur cette après-midi. Il était très soucieux. Je ne savais s'il serait à la hauteur. J'hésitais dans le RER à lui écrire une lettre officielle pour le libérer de sa charge. J'y ai renoncé.

Je fouillai dans l'historique des SMS dans mon téléphone. Je retrouvai la conversation avec Lucia. Elle m'avait donné son adresse à Paris.

Je réfléchis.

Danny ?

Dunia m'avait juré qu'elle n'était pour rien dans la mort d'Edouard à Luang Prabang. Je les avais laissés seuls tous les trois à peine trente secondes peut-être. C'était censé être un accident. Ce salopard l'accusait. Il pouvait très bien avoir poussé son copain dans le vide. Quant à Manon, il ne la supportait pas. Mais Valentine et Olympe ? C'était dur de l'imaginer tuer tout le monde. C'était irréel. Un cauchemar.

Je me rendis rue de Laborde dans le 8ième. Lucia vivait à l'arrière d'une pâtisserie au rez-de-chaussée dans laquelle elle avait trouvé un poste. J'ouvrai la porte et entrai.

Elle vint de l'arrière-boutique, alertée par la sonnette de l'entrée. Des années que je n'avais pas vu ses yeux verts.

- L'antidoté ! murmura-t-elle avec son accent. J'ai souri. 

Avenue MercedesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant