Avenue Mercedes

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Mardi 6 avril 2021. Hôpital Américain de Neuilly.

Depuis la fenêtre des toilettes du troisième étage, aile Nord de l'hôpital américain de Neuilly, Charline observe la nuée d'appareils photos, de perches et de caméras derrière les barrières métalliques à l'entrée de l'établissement.

Charline est infirmière. Elle ne s'est jamais habituée à l'opulence de ses malades. Les souffrances, la vieillesse, la mort, oui, mais pas le côté bling-bling de ses patients. Il lui arrive très souvent de voir des journalistes à l'entrée des bâtiments, attendant la sortie d'une vieille star de cinéma ou d'un politique. Il s'agit surtout de photographes qui offrent leurs services à des hebdomadaires qu'elle considère seulement bons pour les salles d'attente de médecins ou pour les salons de coiffure.

Les parents de la jeune patiente qui suscite autant d'intérêt sont arrivés. Ils attendent dans le couloir que les officiers de police finissent d'interroger leur fille.

Charline jette le papier dont elle s'est servie pour essuyer ses mains. Elle vérifie l'état de sa tresse dans la glace et sort. Elle s'engage dans le couloir presque vide, puis retrouve médecins, infirmières et policiers près de la porte de la chambre de Gersande Hellker. Le médecin principal en charge quitte la chambre au moment où elle s'apprête à entrer.

- Ils commencent à peine. Ils ne veulent personne à l'intérieur.

Charline acquiesce et passe à un autre patient.