Avenue Mercedes

103

103.

- Qu'est-ce que ça veut dire ? murmure Jules.

- Dehors tous, sauf vous, assène le procureur en le regardant.

Lange, Lola et Danny n'entendront que des éclats de voix. La conversation dure moins d'une minute. La porte s'ouvre.

Lorsqu'ils entrent Jules a les bras croisés, il regarde le sol. Lola sait qu'il s'adresse à elle. Entre ses dents chaque mot fuse :

- C'est quoi ce bordel ?

- Je suis désolée. Je ne pensais pas que ce serait officiel. Il devait m'aider.

- Pourquoi il est là, comment tu le connais et qu'est-ce qu'il t'a dit pour que tu aies l'impression de pouvoir me doubler ?

- Je ne voulais pas te doubler, se défend Lola. Arrête, qu'est-ce qui te prend ?

Jules s'approche d'elle, l'index sur la bouche :

- Mens moi une fois de plus...

- JULES ! tonne le commissaire.

- Alors ? insiste Jules encore plus près d'elle.

- Il connaît Matteo Raphaelli depuis l'enfance, j'ai pensé qu'il pouvait nous être utile. Il connaît bien Dunia Saad aussi.

La scène est pénible, Jules est en roue libre. Lola a peur de ce qu'il pourrait faire.

- Il ne le connaît pas. Il est amoureux de lui depuis qu'on a huit ans. Il va tout faire pour nous détourner de Matteo, pour brouiller les pistes, il va effacer les éléments de preuves, il va les communiquer à ce salopard.

- Qu'est-ce qu'il t'arrive ? Pourquoi tu te mets dans cet état ?

Jules se rapproche de Lola.

- Comment tu le connais ?

- Il travaillait à l'AFP, c'était mon correspondant quand j'étais en stage. On a sympathisé et pendant des mois il m'a parlé de Matteo et Dunia. Quand l'affaire a commencé je me suis dit...

- Donc tu sais que ce type était avec moi au lycée et que je n'ai pas confiance en lui. Si tu le connais ? Et toi, Danny tu lui as dit que je ne t'aimais pas ?

Il se tourne vers le Commissaire :

- Il va défendre Matteo.

Danny ose enfin parler :

- Matteo n'est pas votre homme. C'est Dunia. Dunia Saad.