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MATTEO RAPHAELLI

Vendredi 2 avril 2021.

Je ne sais pas ce qui m'a réveillé. Je suis dans une pièce, ligoté à un siège. Une pièce sombre, les murs sont nus, excepté celui face à moi, couvert d'un drap blanc. J'ai du mal à me repérer.

« Ça y est chéri ? Tu es avec moi ? »

La voix de Danny provient de derrière le drap.

- Qu'est-ce que tu fous putain ?

- C'était difficile de te faire sortir de chez toi.

- Gersande !! GERSANDE !!

- Elle n'est pas là.

Il rit. Cet enculé rit. Voilà ce que je pense à cet instant. Il se tient derrière le drap. Je ne sais pas pourquoi.

- C'est quoi ce bordel ?

- Le drap et tout ?

- Ouais !

- C'est pour ta surprise.

- Dunia !

Le son de sa voix me parvient bizarrement. Il n'est pas dans la pièce, il n'est pas derrière le drap. Cette lumière derrière n'est pas celle d'un projecteur qui éclaire la scène mais d'un rétroprojecteur qui projette une image. Comme dans une salle de cinéma. Une caméra le filme quelque part.

- Tu as compris que je n'étais pas là, pas vraiment là, n'est-ce pas ?

- T'es où ?

- La vraie question est : avec qui ?

Dunia est en prison.

- Avec qui es-tu ?

- Bon. Dans ton dos il y a une ficelle, une petite boule en plastique te permettra de l'attraper avec tes doigts.

Je cherche des doigts sa saloperie de ficelle.

- Je ne l'ai pas ! Je n'y arrive pas !

Derrière le rideau sa silhouette s'immobilise. Elle s'agrandit d'autant que sa tête se rapproche de la caméra.

« Ça serait contrariant. Calme-toi et essaie encore. »

Mes doigts attrapent la boule. Je tire. Un déclic. Le drap tombe et sur le mur je vois Danny me sourire. Il s'écarte et crie :

- Surprise !

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