Avenue Mercedes

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Il monte dans un fourgon aménagé en bureau de recherches. Il y fait plus froid encore qu'à l'extérieur mais Jules s'abstient de tout commentaire en croisant le regard de la capitaine. Elle pose ses mains sur une carte détaillée du Bois.

- Nous allons couper le Bois en trois zones. La première au sud, sous l'avenue de l'Hippodrome. La deuxième au centre, le triangle entre le 16e arrondissement à l'est, l'avenue de l'Hippodrome au sud et l'allée de Longchamp qui fera l'hypoténuse. Et le troisième triangle : on repart de l'allée de Longchamp qui coupe en diagonale le parc, et on s'occupe de la surface qui monte au nord. Mais il y a peu de chance que son corps soit là. Entre le parc, les Pavillons des Etangs, la Fondation Louis Vuitton et le jardin d'Acclimatation, il y a beaucoup trop de passages. Je ne m'y serais pas risquée. La vraie forêt ce sont les deux premières zones. Nous fouillerons en premier celle du lac. Puis nous irons au sud. Ça vous va ?

Les chiens au loin aboient, les hommes progressent en ligne, séparés les uns des autres de deux ou trois mètres environ. La capitaine veille à ce qu'aucune zone ne soit oubliée. Elle est consciencieuse. Elle tient une carte et colore chaque parcelle fouillée. Jules passe sous un arbre au pied duquel se trouve des dizaines de préservatifs usagés.

Les gendarmes ne sentent plus leurs mains, ils doivent les cacher dans les poches de leurs vestes rembourrées. Pourtant Jules envie leurs uniformes bien plus chauds que ses habits civils et regrette de ne pas avoir demandé une parka. Sa colère est partie, il se sent même plutôt léger.

Après avoir participé à la fouille complète de la partie est du périphérique ainsi que de la zone entre le périphérique et le lac inférieur, Jules envoie un texto au commandant.

Toujours lac inférieur ?

Il suit les gendarmes qui commencent le tour du lac. La capitaine et son équipe remontent par l'est tandis que le lieutenant accompagne l'équipe qui explore les bords de l'ouest.

La végétation y est dense, principalement composés d'arbustes et de ronces. Le téléphone de Jules sonne au bout de dix minutes. Ce n'est pas Lola. Son cœur accélère. La voix du commandant assène :

- On a un corps.