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DANNY SOCKO

Il ne tient pas de lampe avec son arme. C'est pour ça qu'il ne me voit pas à depuis la route. Sa collègue sort de la voiture. Elle se dirige vers le cabinet de Milevitch et l'appelle. Le flic fait demi-tour et tous deux entrent dans le cabinet.

J'attends encore un peu, remets le contact, déverrouille le frein à main et laisse glisser la voiture sur les quelques mètres en légère pente qui me séparent de la route avant de lancer le moteur.

Je ne vois pas arriver une petite twingo qui roule trop vite et percute l'arrière de ma voiture par la droite. Je pars en un début de tête à queue sans comprendre. Nos deux voitures sont à l'arrêt. Les flics réapparaissent.

Je remets le contact, cette saloperie de voiture ne veut pas démarrer. L'un des flics, la femme, s'approche avec sa lampe et tape à mon carreau.

- Monsieur ?

Je transpire comme jamais. Contact, moteur, j'écrase la pédale d'accélération, la voiture bondit, un cri sauvage et aigu m'échappe. Les flics s'agitent. J'accélère encore. Je ne les vois pas dans le rétro mais j'imagine qu'ils cherchent à lire ma plaque qui n'était plus là ou à me prendre en chasse. Je disparais dans la nuit.

Je connais bien le coin. Je roule, les phares éclairent la route et les bas-côtés. Il y avait un lac où j'allais souvent enfant. Je m'arrête sur le parking en terre. Puis je change d'avis, il vaudrait mieux que je m'éloigne encore plus.

J'attends une vingtaine de minutes dans le noir et le silence.

Puis à la seule lumière de l'écran de mon téléphone, je prends connaissance du dossier pédopsychiatrique de Matteo Raphaelli. 

Avenue MercedesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant