Avenue Mercedes

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115.

Dimanche 28 février. Restaurant Jules Verne à la Tour Eiffel. Le soir de la disparition de Gersande Hellker.

- Jules ! s'exclame-t-elle pour cacher sa déception. Jules est au bras d'une femme beaucoup plus âgée que lui et couverte de bijoux. Il lui murmure un mot à l'oreille, la femme rit avant de rejoindre une table un peu plus loin. Jules s'approche de Dunia. Il désigne la chaise de Matteo.

- Je peux ?

Elle sourit et l'invite à s'asseoir d'un geste de la main.

- Tu veux boire quelque chose ? propose-t-elle.

- Évidemment !

Lorsque Jules est servi, ils trinquent.

- Ça fait plus de dix ans, dit-il.

- Oui.

- Tu es repartie au États-Unis ?

- Oui.

Il boit.

- Tu n'étais revenue que pour l'été ? Cet été-là ? 2009 ? A ma soirée ?

Dunia a envie de lui parler de Matteo. Mais son instinct la met en garde et elle se contient.

- Non, je suis restée trois ans... Pour ma licence de droit. J'ai passé ma maîtrise à Londres et je suis revenue une année pour faire une école de détectives.

- Détective ?

Il rit.

- Oui. Et je suis retournée à New-York où mon père m'a aidé à monter mon agence. J'en ouvre une à Paris cette année.

- Et bien... Félicitations. Détective Dunia Saad.

Il regarde ses bijoux, sa robe.

- Tu attends quelqu'un ?

- Je te répondrais un non qui sonne oui.

Jules sourit. Il boit, elle l'imite. L'œil de Jules est attiré par quelqu'un derrière elle. Elle se retourne dans un élan d'espoir. La dame qui accompagnait Jules lui fait des signes. Il se lève, elle le retient encore une seconde par le bras.

- Et toi tu fais quoi ?

- Je chasse les méchants maintenant.

Elle exerce une dernière pression sur son bras, comme une caresse. Ils se souhaitent une bonne soirée.