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DANNY SOCKO

Nuit du mercredi 10 au jeudi 11 mars 2021. Léognan.

J'ai quitté l'hôtel de Bordeaux pour dîner à l'extérieur. Sur le chemin j'ai acheté des gants avec du cash. Après le repas, je me suis rendu dans une déchetterie. J'y ai pris une barre de fer.

Vers minuit je suis retourné à Léognan. Toute la rue du cabinet de la psychiatre était plongée dans le noir. Pas de lune, pas de lampadaires. On pourrait croire que ça facilite le travail des malfrats mais l'obscurité oblige à allumer une lampe et une lampe qui s'agite dans le noir est toujours suspecte.

Milevitch ne vivait pas là et la surprendre endormie dans un de ses fauteuils était hautement improbable.

J'ai garé la voiture de location dont j'avais enlevé les plaques d'immatriculation au pied d'un immeuble en face du cabinet de la psy. Elle était invisible.

A la porte d'entrée j'ai sorti la barre de fer de l'intérieur de mon manteau, je l'ai coincée entre la poignée et la porte elle-même, et d'un coup sec je l'ai faite sauter, brisant la serrure électrique et déverrouillant ainsi l'accès.

Le bruit de bout de métal tombant sur le trottoir résonna dans la rue déserte. Je poussai le battant et vis le boîtier de l'alarme.

Il s'agissait d'un petit cabinet de province. Il n'y avait même pas d'alarme.

Je me donnais cinq minutes. Je cherchai le dossier de Matteo à la lumière de la lampe de mon portable.

J'ai entendu une voiture passer dans la rue, la pression est montée d'un coup.

A la troisième porte de placard, je trouvais les dossiers des noms de famille commençant par la lettre R. Raphaelli. Enfin je le tenais. Je transpirais à grosses gouttes. J'ai ouvert le dossier de Matteo. En une minute il était photographié dans mon téléphone.

Je cherchai Fergusson au cas où. Rien. Saad. Rien.

Je rangeai le dossier de Matteo, éteignis, terrorisé par l'idée que la police débarque maintenant et excité par ma future lecture.

En ressortant il m'a fallu à moins d'un mètre de ma voiture pour la voir. Je suis monté dedans, j'ai mis le contact en insultant le plafonnier qui ne s'était pas allumé en ouvrant la portière...

J'ai coupé le contact et je me suis immobilisé à la seconde où j'ai vu la police au bout de la rue.

Leur voiture roule au ralenti. Mon cœur accélère. Je m'enfonce dans mon siège. Le véhicule s'arrête devant la porte entrouverte du cabinet.

Un flic sort de la voiture avec une arme à la main et la dirige vers moi. 

Avenue MercedesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant