Tome 2 : Chapitre 3

818 62 20
                                    

7 avril 2020

Ken

Mon regard fixe toujours le même objet depuis deux jours. Je l'ai même pas encore ouvert, je suis partagé. En fait j'ai peur. Je me demande si le carton est assez gros pour contenir tous les pulls et les caleçons sales qu'elle à récupéré chez moi avant de partir. Je sais pas pourquoi j'ai peur de ce que cette boîte peut contenir. J'ai peur de trouver une lettre de rupture au milieu de tous mes habits.

" J'ai rencontré quelqu'un, je te quitte"

J'ai la nausée rien que d'y penser. Edna me dit que je suis complètement cinglé et elle a complètement raison. C'est pas un hasard si j'ai reçu le colis le 5 avril. Même si elle avait décidé de rompre avec moi elle ne l'aurait pas fait pendant ma période d'anniversaire, c'est pas son genre.

Je crois que l'éloignement me fait douter parfois. Pourtant, il suffit juste que je ferme les yeux et que je repense à notre histoire pour calmer ma parano. Mais ce colis, c'est trop, je m'y attendais pas, j'ai peur des réactions de mon organe vitale.

Depuis qu'elle n'est plus là, il s'est réglé sur une cadence régulière et il s'autorise quelques loopings quand je me laisse aller à me rejouer tous nos beaux moments. Ça me va comme ça. Ni triste, ni débordant de joie, juste en vie.

- Je peux ?

Je sursaute en entendant la voix de Lucille. J'avais complétement zappé qu'elle était là pour bosser avec Edna. La vrai vérité, c'est que j'ai envie de lui dire non, parce que j'étais bien dans mes pensées mais vu que je suis trop gentil, je me décale un peu pour lui laisser une place. Alors qu'elle aurait pu s'assoir sur le fauteuil d'en face.

- C'est quoi ? elle me demande en pointant le carton du menton.

Je la trouve un peu trop curieuse quand même. Qu'est-ce que ça peut bien lui faire de savoir ce qu'il y a là-dedans.

- Pardon, elle semble lire dans mes yeux, ça ne me regarde pas.

Elle sourit timidement et je culpabilise comme un con alors pour continuer dans cette belle lancée, vu que je suis trop bon, trop con, je lui réponds. À moitié, certes, mais je lui répond.

- C'est un colis que j'hésite à ouvrir. Vous avez bien bosser avec Edna ? Je demande plus pour changer de sujet que parce que ça m'intéresse.

Je crois que ça à complètement ouvert les vannes, cette question. Elle commence à me parler de chose que je comprends à moitié. A croire que y'a que quand Jad me parle de ses cours que ça a l'air passionnant. Juste parce que c'est elle et pas Lucille.

Et je l'écoute tellement pas que j'arrive à me rendre compte que les anneaux de mon collier ne touchent plus ma peau. Machinalement je mène ma main au niveau de mon coeur et serre les alliances de toutes mes forces quand elles rentrent en contact avec mes doigts. Je les ranges sous mon sweat de manière à ce qu'ils touchent ma peau, c'est un peu froid mais je me sens tout de suite mieux.

- Ils sont jolis ces anneaux, elle remarque avant qu'ils ne disparaissent totalement sous mes habits. Ils sont à ta famille ?

- Non c'est...

J'ai du mal à continuer ma phrase. Pas parce que j'ai pas envie qu'elle sache. Elle est au courant que Jad existe et ce qu'elle représente pour moi, Edna a déjà fait le travail quand Lucille à commencé à montrer de l'intérêt pour moi. Ça ne semble pas l'arrêter et je suis pas sûr qu'Edna soit au courant. C'est peut-être qu'une impression. J'ai juste du mal à parler d'elle parce que c'est pas le sujet le plus facile à aborder.

On Est Amoureux Qu'une Fois Où les histoires vivent. Découvrez maintenant