14 novembre 2018
« Si Dieu le veut en t'enlevant tes peurs, je n'ai plus de doutes dans le fond »
Jad
Jad s'était sentie bizarre quand elle s'était engagée dans la dernière rue qui menait au logement de sa mère qu'elle occupait depuis plusieurs semaines. La sensation avait été étrange, elle s'était d'abord sentie observée, puis suivie. Mais étonnamment, la présence qui semblait marcher sur ses pas ne l'avait pas dérangé. Elle avait même eu un sentiment familier en la sentant. Elle s'était retournée plusieurs fois mais personne ne semblait se trouver derrière elle. Alors elle avait continué dans sa lancée jusqu'à arrivée saine et sauve.
Mais quelque chose n'allait pas aujourd'hui, depuis le début de la journée elle sentait que quelque chose était arrivé ou allait se produire mais elle ne savait pas trop comment décrire ce sentiment ni comment l'appréhender. Les émotions, ça faisait plus d'un mois qu'elle n'en ressentait plus, ou alors elles étaient superficielles. L'état dans lequel elle se trouvait s'apparentait à du rien. Juste du vide. Elle était présente parce qu'il le fallait et parce que sa lucidité ne la quittait jamais, mais elle n'était plus vraiment là depuis que Ken était sorti de son champs de vision. Elle ne savait pas que c'était possible d'aimer à ce point, ça faisait mal, c'était atroce.
Elle n'était même plus sûre du schéma qu'elle répétait tous les jours, pourtant l'idée de se dire qu'elle avait un mauvais karma ne voulait pas la quitter. C'était injuste d'avoir couper les ponts avec tout le monde du jour au lendemain, elle s'en voulait mais elle n'avait pas trouvé d'autre solution sur le moment.
Elle avait fait un malaise quand l'accident s'était produit, les pompiers l'avaient emmené elle aussi. Elle s'était réveillée dans une chambre d'hôpital quelque heures après et la réalité l'avait vite rattrapé. Elle avait demandé à la première infirmière qui était rentrée dans sa chambre comment allait Ken, s'il était encore en vie. Elle l'avait rassurée en lui disant qu'il avait dû être plongé dans un coma artificiel et que son pronostic vital n'était pas engagé mais rien n'y faisait, sa décision était prise elle ne reviendrait pas dessus. Elle avait demandé à l'infirmière de ne pas déranger ses amis pour son réveil, qu'ils avaient plus important à penser et elle en avait profité pour partir en douce, et fuir. C'était ce qu'elle avait toujours fait après le décès de son père et de Jian, ça avait été le seul moyen pour elle de fuir la douleur de tous ses proches. Mais il n'était pourtant pas mort lui, elle aurait dû se sentir rassurée, allé le voir dans sa chambre et couvrir son si beau visage de baisés. Mais dans son cerveau tout était clair, elle ne devait plus l'approcher.
Elle décida de chasser les mauvais souvenir et se déshabilla pour entrer dans la douche. L'eau brûlante apaisait légèrement ses maux mais la douleur persistait. Parfois elle doutait, elle ne savait plus trop si sa décision était la bonne, si elle était justifiée. Peut-être qu'il avait abandonné, qu'il la détestait de ne pas avoir été là à son réveil. Peut-être que ce n'était pas plus mal, elle irait se refaire ailleurs, ça n'aurait pas été la première fois qu'elle partirait loin pour éviter les drames.
Mais une force l'en empêchait, quelque chose lui criait qu'il ne fallait pas qu'elle parte, que Paris était sa ville maintenant et que son futur devait se faire ici. Pourtant, une fois son année finit, loin de Naïm et de Ken, elle n'aurait plus rien à faire ici alors elle ne comprenait pas pourquoi elle n'arrivait pas à se projeter ailleurs qu'ici.
Une fois de plus, elle décida de ne plus y penser et tenta de se concentrer sur ce qu'elle avait apprit à la clinique aujourd'hui. Mais la même sensation de tout à l'heure venait de refaire surface. Cette même présence qui la suivait quelques minutes plus tôt.
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On Est Amoureux Qu'une Fois
FanfictionT'as fait rentrer la lumière comme les Pink Floyd, milieu de l'album j'avais plus d'force, à la fin de l'album on a pris l'vol, j'ai compris qu'on est amoureux qu'une fois. Jad et Ken