Tome 2 : Chapitre 2

862 44 17
                                    

20 Mars 2020 (soit 2 semaines avant le chapitre 1)

Jad

Mes mains tapent rapidement contre le mannequin en bois. J'aime ces moments au dojo où je peux pratiquer mon karaté, même s'ils me font un peu souffrir au fond mais c'est comme si je frappais la vie en pleine gueule.

Cette conasse.

Enfin bon, je devrais peut-être pas l'insulter, je crois au karma et je veux pas qu'elle me la fasse à l'envers une nouvelle fois. Parce-que je compte bien reprendre ma vie d'avant, là où je l'ai laissé il y à sept mois. Dans mes bons moments, je me dis que c'est déjà ça de passé, puis quand le ciel s'assombrit et que je me retrouve seule, j'ai tendance à penser que ça ne s'arrêtera jamais, que je serais jamais a 100% tranquille.

Je veux retrouver ma vie d'avant.

Une main enserrant mon poignet me stoppe dans la droite que je m'apprêtais à mettre à ce pauvre morceau de bois.

- Dix fois que je t'appelle, me gronde presque Bao en mandarin. T'as vu l'heure ?

Mon visage s'adoucit quand mes yeux croise les siens. Lui aussi il se détends face à mon sourire coupable. Il souffle, passe une main dans ses cheveux et me caresse le visage.

- C'est bon, c'est pas grave, je voulais pas m'énerver, il finit par dire en déposant ses lèvres sur mon front.

Bao, je l'ai rencontré ici même, dans le dojo où je passais tout mon temps après la mort de Jian. Une âme en peine, comme moi à l'époque. Un peu comme moi aujourd'hui. Il est venu me parler le soir même de ma venue ici.

Je suis arrivé à Taipei il y a 3 mois quand la situation me l'a permise. Non pas que je puisse rentrer sur Paris, sinon j'y serais à l'heure actuelle. Mais je pouvais changer de Pays, alors après le désert Canadien, je me suis recluse ici, a Taipei et je l'ai rencontré lui, cette personne merveilleuse. Il m'aide, je l'aide et ça nous suffit. 

- C'est moi, j'ai pas vu l'heure passer, je m'excuse quand même. Tu dois être nerveux aussi.

- J'ai juste envie que ça se finisse, il soupir en me prenant la main pour me tirer vers les vestiaires.

- Ça va bien se passer, je vais faire sensation devant tes parents tu vas voir.

- Ça j'en suis pas sûr. Je suis fils de bonne famille, c'est pas tellement ton monde.

- Tu insinue quoi là ? je m'ofusque en retirant mon tee-shirt.

- Je n'insinue pas que tu viens des bas fond, il se justifie, t'es juste pas gage de finesse et de volupté.

- Je peux être bonne actrice.

- J'en doute.

Je pivote vers lui le regard furieux et lui jette mon tee-shirt plein de transpiration sur la tête.

- T'es mauvaise, je le blâme en finissant de me déshabiller.

Il m'observe en riant et me reluque de la tête au pied.

- T'es grave bonne en fait, il lâche sans aucune gêne.

Je parle, mais je suis en sous-vêtements devant lui.

- T'es en train de changer de bord ou quoi ? Je lui demande, flattée mais un peu surprise. Parce que je préfère le dire de suite, je ne suis pas intéressé

- Je sais, Ken par-ci, Ken par-là. Mais je te rassure, j'aime toujours autant les bites, je constatais juste, il hausse les épaules.

- Tu m'as fait peur, je souffle soulagé. Dis, tu crois qu'un coup de deo et de parfum ça suffit où je prend une douche ?

On Est Amoureux Qu'une Fois Où les histoires vivent. Découvrez maintenant