Tome 2 : Chapitre 8

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15 Août 2020

Jad

J'ai les yeux ouverts depuis presque dix minutes maintenant. Je n'ai pas envie de bouger d'ici, j'ai encore envie de profiter des bras de Ken qui m'entourent, de sa peau contre la mienne, de sa main dans mes cheveux.

J'ai peur d'aller dans le salon, je sais qu'ils sont pratiquement tous ici, je les ai entendu quand je me suis réveillée. J'ai du contrôler la boule dans ma gorge de toutes mes forces. Pas parce que je ne veux pas les voir, je ne veux juste pas voir leur visage triste, j'ai peur que ça déchire complètement mon coeur.

- Ils vont comment ? Je demande subitement.

Il sursaute quand il entends ma voix mais il se détends rapidement, reprenant ses caresses.

- Edna et les gars ? Ils vont.... Il marque une pause, j'imagine que ma question n'est pas évidente. Mal mais bien. En tout cas, si tu as peur de prendre une vague de tristesse en pleine gueule quand tu vas sortir de cette chambre, tu te trompes.

Cette homme arrive à lire en moi d'une manière déconcertante et un an de séparation n'y a rien changé. 

- Je te connais par cœur, t'as peur d'aller les voir et c'est pour ça que tu fais semblant de dormir depuis dix minutes. Tu sais j'ai passé assez de nuit avec toi pour reconnaître ta respiration quand tu dors et quand t'es réveillée.

Je sais pas si c'est plus inquiétant que mignon ou l'inverse, mais ce qui est sûr, c'est qu'il arrive à me décrocher un petit sourire. Et ce n'est que maintenant que je me rends compte que c'est notre première conversation depuis que je suis revenue. Je ne lui ai même pas dit que malgré ce qu'il se passe, je suis contente d'être ici, près de lui, d'être enfin rentré à Paris. Alors je trouve la force de me redresser pour le regarder, je prends le temps de le contempler, il est si beau.

Mon coeur s'accélère, je le sens battre pour de vrai au point de littéralement sentir mon sang couler dans mes veines. Quand il atteint mon cerveau j'ai l'impression de me reconnecter à la réalité. Elle est douloureuse, violente, mais je suis là avec lui, avec eux alors c'est un peu moins dur que la veille.

- Je suis heureuse d'être ici, je fini par lui dire. Avec toi.

Il me dévisage en souriant, ses yeux pétillent, j'adore l'éclat qu'ils ont quand il me regarde. Je sais que ça m'appartient, qu'il ne scrute personne d'autre comme ça.

- Tu m'a manqué, je continue en me rapprochant de son visage.  Quand je te regarde là, j'ai l'impression qu'on s'est vu hier, pourtant ça m'a semblé une éternité un an sans toi, je chuchote en effleurant les contours de son visage avec la pulpe de mon doigt.

Il attrape ma main au vol et les lies entre elles. Ses yeux plongent dans les miens, regardent ma bouche, mon nez, il me passe au peigne fin et je craque. Parce qu'il est beau, parce que je l'aime et que pas même cette histoire n'a réussit à nous séparer. Il est là et c'est tout ce qui compte à ce moment-même. Mes lèvres se rapprochent des siennes, elle les effleurent juste avant que nos souffles ne se mélangent, puis elles se touchent.

Enfin.

Je l'entends soupirer, comme un énorme soulagement, ses épaules s'affaissent et ses bras se resserrent autour de ma taille. Pendant quelques secondes j'oublie tout, plus rien d'autre n'existe appart lui et moi enfin réunis. J'ai l'impression de recevoir plein de déchargent électrique, ça m'envoie une dose d'énergie, sûrement celle que j'ai perdue en le quittant sur ce toit.

On se réapproprie, ses mains glissent dans mon dos tandis que les miennes glissent jusqu'à son cœur. En plus de son coeur qui bat vite, je sens les deux anneaux à travers son pull, nos alliances. Ça ne me surprends pas, mais c'est une autre dose d'amour que je prends volontiers au milieu de ce chaos

- Je t'aime, il chuchote dans mon cou quand nos lèvres se séparent.

- J'ai toujours envie de me marier avec toi, tu sais ?

- Je sais, on prendra le temps qu'il faut. Et même si t'es revenue, les anneaux ne bougeront pas d'ici.

- Je t'aime Ken Samaras.

* * *

Je suis allé dans le salon. Ça n'a pas été évident, mais je l'ai fait. Ken les a rejoint en premier pendant que je prenais une douche.  Une fois habillée, je suis sortie de la chambre en silence et me suis avancé discrètement dans le couloir jusqu'à avoir une vision d'ensemble sur le salon. Seulement Edna était face à moi, les autres étaient soient de dos, soit dans la cuisine et donc pas dans mon angle, soit sur le balcon. Elle ne m'a pas vu, trop concentrée sur son ordinateur, ça m'a permis de pouvoir les observer avant de faire mon entrée.

J'ai entendue des rires, des voix chaleureuses, des visages souriants, des petites bagarre. C'était presque comme avant que je parte, j'ai regardé mon appartement, des gosses déguisés en adultes et j'ai eu envie de pleurer, cette fois-ci j'ai pas su déterminer pourquoi. Peut-être parce que ça m'a confirmé que ma place était ici, avec lui, avec eux  et que non seulement je n'étais pas seule dans cette mauvaise periode mais Naïm non plus. Une fois que les visites seront autorisés, je sais qu'ils iront tous le voir, avec cette même bonne humeur qu'ils arrivent à se transmettre les uns aux autres, c'est ce qu'ils sont en train de provoquer en moi. Ça me permet d'y croire un peu, je m'autorise à croire que leur force à eux vont aider Naïm à se réveiller, que tous ensemble, on va y arriver.

Alors je fais un premier pas dans le salon et le plancher craque, histoire de m'annoncer.

Edna lâche son téléphone, elle sait bien que je suis ici, tout le monde à eu l'info, mais c'est comme si on venait de lui faire une surprise. Elle manque de tomber de sa chaise quand elle se lève pour venir me voir, elle en fait toujours trop mais qu'est-ce que c'est bon de la revoir.

Ses bras m'entourent rapidement, puis deux autres, et bientôt tout un amas de personnes, une bonne dizaine si mes calculs sont bons.

Je n'ai plus envie de pleurer, plus pour l'instant. Je sais que les jours à venir vont être durs, je ne m'attends pas à autre chose, mais les coups seront plus faciles à encaisser.

Leur visages sont ni tristes, ni compatissants, ni remplis de pitié, ils sont juste eux et c'est tout ce que je voulais.

C'est cette chance-là de les avoir qu'il ne faut pas que j'oublie, elle est précieuse. Je sais qu'ils ne me donneront pas l'occasion de flancher, qu'ils feront en sorte que mes pieds soient toujours bien ancré dans le sol histoire que je me fracasse pas pour de bon cette fois-ci. C'est déjà un peu ce que je ressens à cet instant-là, même si je suis fatiguée, cette inépuisable vitalité qui les habite et qu'ils me transmettent sans vraiment s'en rendre compte.

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Hello !!!

Petit chapitre sur les retrouvailles, pour les prochains chapitre les choses vont un  peu plus bouger !

J'espère qu'il vous a quand même plus 😁

AUSSI : Merci de ouuuuuf pour vos retour sur la demande de ce matin, je vais carrément regrouper toutes les histoires que j'ai pas lu pour les mettre dans une liste de lecture que j'appellerai "recommandations" comme ça tout le monde pourras y accéder si jamais vous aussi vous avez du mal à trouver ou flemme de chercher ahah.

En tout cas il y a grave eu du partage et c'est exactement ce que je voulais donc BIG LOVE pour ça ❤️❤️❤️

Bon weekend, à très viiite ❤️

On Est Amoureux Qu'une Fois Où les histoires vivent. Découvrez maintenant