Chapitre 37

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11 juin 2018

« Mais ton absence est la pire des présences. »

*

Ken

Le regard plongé vers la fenêtre de sa chambre, une feuille blanche posée devant lui et son stylo bille à la main, Ken ne parvenait pas à écrire. Ça le rendait d'autant plus fou puisque il n'écrivait même pas pour son album.

Une lettre, tous les jours, c'était le minimum qu'il s'était accordé. Sauf qu'aujourd'hui rien ne venait. Aujourd'hui, il s'était réveillé différemment des autres derniers jours, depuis que Jad était partit sans rien dire après être venue sans prévenir. Aujourd'hui, plus qu'hier, il ressentait le poids de son absence. Ce n'était pas tant sa présence en elle-même qui lui manquait, mais la sensation de plénitude qu'il ressentait quand elle voulait encore de lui dans sa vie. Maintenant que les choses n'étaient plus comme avant, maintenant qu'elle avait totalement disparu de son quotidien il ressentait un grand vide en lui. Il s'était plusieurs fois joué le même scénario où Jad ne revenait pas et il sentait son cœur se tordre systématiquement dans sa poitrine. S'il comptait bien, ça faisait à peine trois mois qu'ils se connaissaient mais l'emprise qu'elle avait sur lui était déjà bien trop présente. C'était une emprise plus douce que ses anciennes relation, plus légère, qui faisait moins mal mais bizarrement beaucoup plus intense.

C'est pour ça qu'il ne voulait pas perdre son temps à ruminer dans son coin, pour l'instant il avait une mission des plus importantes. Premièrement, il devait absolument parler avec ses amis de la situation. Il n'arrivait pas à évaluer la nature de ses sentiments pour Jad. La seule chose qu'il savait c'est qu'il voulait qu'elle fasse partie de sa vie et quand il osait s'imaginer un avenir avec elle il n'avait pas peur. Ça lui faisait tout drôle d'avoir de telles envie avec une femme qu'il connaissait depuis peu, alors peut-être qu'il se voilait la face, peut-être qu'il allait trop vite et qu'il fonçait droit dans un mûr mais il ne pouvait pas se résoudre à la laisser filer. Elle était le genre de femme qui n'apparaissait que très rarement dans une vie et il sentait au plus profond de lui que c'était elle et personne d'autre. Il en était même venu à se demander comment il avait pu tant donné à une femme comme Sofia, il en avait presque honte parfois parce qu'il savait que si Jad était apparu dans sa vie quand il était encore avec elle, il aurait quand même choisit la mannequin. Présentement, la question ne se posait même pas. Jad avait débarqué dans sa vie et un tout autre schéma s'était dessiné, il se sentait plus serein, prêt à enterrer ses peines passées pour aller de l'avant. Il voulait lui aussi être l'homme qu'elle croisera rarement dans sa vie et qui bousculera tout.

- Nek t'es là ?

La voix d'Hakim perça ses tympans et le sortit de ses pensées. Il entendit les griffes de Bulma claquer contre le parquet et la porte grinça quelques secondes plus tard.

- Salut ma grosse, il l'interpella en tendant sa main pour qu'elle s'approche de lui. T'es aussi impoli que ton daron à rentrer sans frapper.

Bulma s'assit devant lui et marmonna un charabia que seul un chien aurait compris.

- Oui je sais c'est ma faute, j'ai fait l'erreur de mettre le double des clés à disposition au studio, il admit comme s'il avait capté ce que disait la chienne de son ami.

Il se leva de sa chaise et sortit de sa chambre pour rejoindre le salon. Tous ceux dont il avait besoin aujourd'hui étaient présent et déjà installé sur le canapé. Hakim, Idriss, Théo, Deen, Moh, Doum's et Alpha étaient occupés soit à boire soit à rouler des joints. Il les salua un par un et s'installa dans son fauteuil qui était resté libre.

On Est Amoureux Qu'une Fois Où les histoires vivent. Découvrez maintenant