On Est Amoureux Qu'une Fois

Chapitre 69

6 Juin 2019

Ken

- Revenez ici tout de suite mademoiselle !

D'un pas décidé, Je sors de mon lit où Jad était allongée il y a encore quelques secondes. Ses cris sont surement en train de me percer les tympans mais peu importe c'est beaucoup trop jouissif.

- Arrête Ken, elle hurle de plus belle.

- On a pas fini ce qu'on était en train de faire, je riposte toujours faussement enrager.

- C'est de ta faute, t'as commencé à me pincer les côtes.

Ses éclats de rire redoublent d'intensité quand j'attaqua à courir derrière elle dans tout l'appartement pour tenter de la rattraper. Depuis que j'ai ouvert les yeux à neuf-heures du matin, je fais passer mon stress par le rire et Jad est définitivement le meilleur public que j'ai jamais connu. Ça me fait d'autant plus rire qu'elle fait du karaté depuis qu'elle sait marcher et qu'elle est capable de me mettre la misère en deux secondes. Mais quand j'attaque à lui faire des chatouilles et que je prends ma grosse voix elle devient la pire victime.

- Casse-toi Ken, elle cri toujours hilare alors que je me rapproche dangereusement d'elle.

- Non, je gronde de plus belle en accélérant.

N'ayant aucune échappatoire, elle se laisse tomber sur le grand canapé et se recouvre le corps de tous les plaids présents sur l'accoudoir.

- Tu crois que ça va te protéger ? je me moque.

- Laisse-moi, elle me supplie, il est à peine dix-heures je suis déjà épuisée. Tu me martyrise depuis trente minutes.

- Fais pas genre, tu rigoles depuis tout à l 'heure, j'objecte en essayant de lever les couvertures de son visage.

- Mais je ris de peur, elle se justifie en éclatant de rire.

Je peux pas m'empêcher de m'esclaffer à mon tour parce qu'elle a vraiment un rire de merde mais c'est ce même rire qui fait battre mon cœur toujours un peu plus vite. Je vois quasiment plus ses jolies yeux en forme d'amande tellement que son visage se crispe sous les rires. Elle est tellement belle, elle s'en rend pas compte et je crois que c'est ça qui fait tout son charme.

Je pourrais plus jamais me passer d'elle, elle fait beaucoup trop de bien à mon âme. Souvent je me demande si elle ressent exactement ce que moi je ressens pour elle, si c'est plus ou moins fort que mes sentiments ou si notre amour est une équation parfaite avec un résultat qui s'étend à l'infini, peut importe quel chiffre, pourvu qu'il dure tout une éternité.

La dernière fois, en fermant les yeux je me suis autorisé à penser à un futur que je pensais lointain, quasiment perdu de vue, puis j'ai pensé à Jad parce que même si mon cerveau marche continuellement, elle a toujours une place importante dans un coin. Puis le futur que je pensais presque effacé m'es apparut assez proche, comme si dans quelques années, peut-être quatre ou cinq ans, les choses seraient comme je les imaginaient présentement.

Il y aurait Jad, moi et un petit Être minuscule qui courrait dans un jardin immense poursuivit par deux chiens et trois chats. Au loin, on entendrait des aboiements, assez proches puisque ce sera le refuge pour animaux de compagnie que Jad aura réussi à bâtir avec ce que son père lui a laissé. Elle lui avait promis d'en faire bon usage avant sa mort et lors d'une énième discussion sous l'oreiller elle m'avait avoué qu'elle avait assez d'argent pour vivre aisément au moins deux vies. Ça m'avait étonné sur le coup parce qu'elle n'avait jamais été grande dépensière, du moins depuis que je la connaissais. Je savais que l'argent n'était pas un soucis pour elle et que c'était en partit en relation avec l'activité que son père pratiquait mais je ne m'étais pas douté de cette ampleur. Elle avait ensuite dit quelque chose qui m'avait retourné l'estomac et un peu le cœur aussi mais pas comme quand on vous annonçait une mauvaise nouvelle, c'était plutôt un débordement d'amour ou de joie ou peut être les deux. Je m'en souviens comme si c'était hier, on été rentré de Taiwan depuis une semaine. Elle m'a regardé droit dans les yeux en toute transparence, c'était la première fois que j'arrivais à tout déchiffrer, il n'y avait plus aucune pudeur et je savais qu'elle s'apprêtait à me dire le fond de sa pensée puis elle a dit :