Chapitre 29 - Partie 2

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Nda : veillez a bien,avoir lu la première partie du chapitre :)

Pdv omniscient

4 décembre 2020

Maud ne savait plus où se mettre. Sa conscience lui criait que les actes de sa sœur n'étaient pas les siens mais malgré tout, quoi qu’on puisse en dire, Lucille était sa jumelle et ça faisait mal. C’était sûrement égoïste de sa part  mais elle se retrouvait une fois de plus toute seule dans une ville qu’elle connaissait à moitié, tout ça parce que Lucille n’avait pas pu contenir son hypersensibilité liée au rejet de Ken, tout ça à cause de son foutu problème psychologique. 

Maud tenta de se calmer, et respira longuement. Au fond ce n’était pas à sa sœur qu’elle en voulait, elle n’était qu’une victime, un dommage collatéral. Et elle, pleine de conscience, elle subissait.

- Ma soeur jumelle, Lucille, elle a un trouble de la personnalité borderline, elle commença en se raclant la gorge, attirant l’attention de Jad et Ken. C’est complexe mais… 

Elle voulut continuer mais aucun son ne voulait sortir de sa bouche. C’était toujours autant difficile d’en parler, même si elle l’avait déjà fait maintes et maintes fois. 

- Pour faire simple, elle reprit la voix légèrement cassée par l’émotion, les personnes atteintes de ce trouble ont des humeurs très instables qui entraînent des crises émotionnelles. Il y a aussi la difficulté à contrôler leur colère qui entraîne une impulsivité qui peut les entraîner à mettre leur vie en danger et par conséquent, celle des autres, comme une conduite dangereuse, un abus d’alcool et de drogue parfois même des crises de boulimie. La peur de l’abandon en fait aussi partie, ce qui mène à des relations instables et donc du rejet, elle continua en lançant un regard machinal vers Ken. Tout ce qu’une personne atteinte de trouble de la personnalité borderline ne peux pas supporter émotionnellement.  

Ce dernier leva les yeux vers elle pile à ce moment-là et elle regretta immédiatement ce geste non voulu. Elle ne l’avait pas fait pour le faire culpabiliser et pria intérieurement pour que son regard n’ait pas été trop accusateur. 

- Sans oublier le sentiment de vide, l’automutilation puis les idées et les comportements suicidaires. D’où le fait que ma sœur ait été internée d’urgence ce matin. 

Elle chuchota sa dernière phrase, comme si ça lui demandait trop d’effort. Elle ne voulait pas revoir les images de ce matin défiler dans ses pensées, ça lui broyait le cœur, elle en avait vomi de douleur quand elle l’avait découverte dans sa chambre à moitié inconsciente, les poignets maculés de sang.

Elle dut boire pour faire descendre le haut le cœur qui menaçait de se former dans sa cage thoracique puis reprit son récit. 

- On a eu un passé compliqué, c’est ce qui a déclenché ce trouble. Elle a tenté de se suicider deux fois pendant des grosses crises. les deux fois pour des garçons. D’abord elle se vengeait d’une certaine manière parce qu'elle était en colère, puis elle tentait de mettre fin à ses jours. Tout ça c’est relié au rejet de nos parents et au manque d’amour. Ca faisait quatre ans que son état était stable, depuis qu’elle avait commencé ses études vétérinaires, c’était la première fois que je la voyais aussi heureuse et je n’ai rien vu venir. 

Cette fois, elle ne put contenir ses pleurs, c’était trop dur. 

*
A présent, Jad s’en voulait d’être venue jusqu’ici. Si elle avait su que les choses étaient aussi complexes, si elle avait su que dans cette histoire, Ken et elle n’était sûrement pas ceux qui souffrait le plus, elle ne se serait jamais pointé ici. Il ne lui avait pas fallu longtemps pour prendre du recul sur la situation. C’était un mal pour un bien, ou un bien pour un mal, peut-être même que c’était les deux. 

Elle s’avança machinalement vers Maud qui pleurait encore à chaudes larmes et s’accroupit à son niveau. 

- Je suis désolée, je n’aurais pas dû venir ici, si j’avais su. 
- Tu ne pouvais pas savoir, elle articula en sanglotant. Je préfère que tu sois venue ici plutôt que tu sois aller porter plainte, je crois que je l'aurais pas supporté

Vu comme ça, Jad se dit qu’effectivement c’était mieux comme ça mais elle ne pouvait s’empêcher de ressentir une immense tristesse pour Maud. Ils n’avaient plus vraiment grand chose à faire ici avec Ken mais l’idée qu’elle se retrouve toute seule ce soir après tout ce qu’elle avait vécu aujourd’hui lui parut presque insupportable.

- Juste pour m’assurer d’un truc, elle s’adressa à Maud en se relevant, toi tu n’en as pas des idées su_
- Non, elle la coupa, je n’en ai jamais eu. 
- Tu as une ou un ami qui peut passer la soirée avec toi ? demanda Ken qui se leva à son tour.  Tu ne devrais pas être toute seule dans ce genre de moments. 
- C’est gentil de vous en inquiétez, elle tenta de sourire en essuyant ses larmes. J'ai une amie qui va venir dormir chez moi quelques jours.

Jad fut rassuré de la savoir entouré lorsqu’ils partiront d’ici et se dirigea vers le canapé pour prendre sa veste et son sac tandis que Ken semblait déjà prêt à partir. Après des aurevoirs bancals et un bref signe de la main, ils sortirent en silence de l'appartement de Maud, encore remués de cette conversation. Elle attendit d’être dans l'ascenseur pour se réfugier dans les bras de Ken et sentit son corps se détendre presque instantanément, si bien qu’elle aurait pu s’endormir si les portes ne s’étaient pas ouvertes aussi rapidement. Dans un geste doux, toujours en silence, il fit glisser sa main dans la sienne et l'entraîna à l'extérieur du bâtiment. 

 Dans la voiture, la main de Ken n’avait pas lâché celle de Jad et dans un commun accord silencieux, vu qu’ils se connaissaient par cœur, ils firent une halte dans leur restaurant italien préféré pour commander des pizzas à emporter. 

Une fois chez Ken, tout le monde semblait avoir quitté les lieux. Elle eut à peine le temps de poser les boîtes de pizza sur le bar qu’elle sentit les mains de Ken passer autour de sa taille. Il remonta légèrement vers la fermeture éclaire de sa grosse doudoune et la tira vers le bas jusqu’à ce qu’elle s’ouvre en deux. Elle ferma les yeux lorsqu’elle put enfin sentir le souffle chaud de Ken glisser sur son épiderme. Il fit délicatement tomber sa veste par-terre et ses lèvres purent enfin effleurer la peau de son cou et remonter jusqu’à sa mâchoire. Jad sentit un frisson traverser son corps de ses pieds jusqu’à son cuir chevelu et son désir grimpa en instantanément. Elle savait qu’elle n’avait rien à faire, qu’elle avait juste à se laisser faire. Alors il continua, il lui enleva son sweat, et passa sa main sous son débardeur. Un petit gémissement sortit de sa bouche quand il remarqua qu'elle ne portait pas de soutiens-gorge. Rapidement, sûrement parce que l'excitation devenait de plus en plus intense, il lui enleva ce qu'il lui restait de vêtement et lui attrapa les hanches pour l'asseoir sur la planche en bois du bar. Il contempla son corps nu un long moment tout en en se déshabillant à son tour. Jad sentit son bas ventre cogner sous l'effet du regard que Ken portait sur elle, comme s'il allait la manger toute crue. Il se mordit la lèvre inférieure en s'approchant d'elle et fit glisser ses mains sur ses cuisses jusqu'à atteindre ses hanches. Il enfonça ses doigts dans sa chair et la tira encore plus vers lui pour sentir sa peau nue contre la sienne. Ses lèvres se rapprochèrent des oreilles de Jad et son souffle haletant la fit frissonner. 

- T'es la plus belle, il chuchotta, et tu me rends complètement fou. 
- Montre-moi à quel point, elle murmura à son tour en enroulant ses jambes autour de son bassin. 

Elle savait qu'en disant cette phrase, Ken ne tiendrait plus, et ça ne loupa pas. Ses gestes se firent de plus en plus intenses, ses baisers plus prononcés et soudain, comme par magie, le temps d'un instant, les mauvaises nouvelles de la journée devinrent de lointains souvenirs.

On Est Amoureux Qu'une Fois Où les histoires vivent. Découvrez maintenant