Tome 2 : Chapitre 35

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Double update, assurez-vous d'avoir bien lu le chapitre 34 avant ;).
Bonne lecture !

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23 juin 2021

Ken

- Fais chier ! 

Comme un enfant en colère, Ken tapa le bout de sa chaussure contre le mur. Il ignora la douleur lancinante qui se propagea dans tout son pied, essuya le coin de son œil humide et sortit de l’appartement. Elle était complètement débile cette dispute, ils étaient tous les deux à cran ça pouvait se lire sur leur front. La communication entre eux ne pouvait pas toujours être parfaite, parfois les mots dépassaient la pensée ou les actes se faisaient sans trop réfléchir aux conséquences. Pas une seule seconde il n’avait pensé ce qu’il avait dit, il savait très bien pourquoi il voulait épouser Jad et le fait qu’elle se soit absenté pendant trois jours n’allait absolument rien y changer. La vérité c’est qu’il était un peu vexé, beaucoup fatigué et carrément stressé. 

- Jad attends ! 

- Laisse-moi, je suis trop nulle. 

- Arrête de dire des bêtises. 

- C’est un peu toi qui l’a dit. 

- J’ai pas dit ça du tout. Je pensais pas un mot de ce que j’ai dit. 

- Est-ce que tu crois qu’à long terme je vais te rendre heureux ? 

Elle se stoppa dans sa marche pour faire face à Ken les yeux encore humides et fuyants. Elle avait le chic pour poser des questions brutales surtout quand elle avait du mal à mettre des mots sur ce qu’elle ressentait, comme si en posant la pire des questions au début elle pourrait occulter tout le reste.  Il aurait voulu lui essuyer les joues mais il la connaissait trop bien pour savoir qu’elle allait refuser le geste parce qu’elle ne se sentait pas légitime à recevoir une marque d’affection dans ce genre de moment. 

- Tu penses le contraire ? 

Elle haussa les épaules en fixant ses chaussures qui jouaient nerveusement avec les graviers du petit square dans lequel ils se trouvaient. 

- Ça ne répond pas à ma question. 

- Je suis sûr qu’à long terme tu vas me rendre heureux. C’est même pas une croyance c’est une certitude. 

Un petit blanc s’installa entre eux. Tout d’un coup, l’air ne paraissait plus aussi pesant. Ken était toujours étonné des disputes qu’il avait avec Jad. Ca pouvait monter aussi vite que ça redescendait, surement parce que leur mots sonnaient justes et sincères quand ils s’adressaient l’un à l’autre. 

- Je sais que ça n’y change rien mais je suis vraiment désolée de t’avoir mis mal ces derniers jours. 

- Et moi je suis désolé pour ce que je t’ai dit. 

Il soupira en passant une main dans ses cheveux et s’installa sur le banc juste derrière eux. 

- Ca m’a vexé que tu t’éloignes de moi, il reprit. J’ai bien vu que t’étais ailleurs ces derniers temps, j’attendais que tu viennes m’en parler. J’attendais que tu viennes partager ça avec moi parce que moi aussi je suis paniqué et stressé et dépassé par les évênements. Il fit une pause pour inviter Jad à s’assoir à côté de lui puis quand ce fut fait, il attrapa sa main pour la lier à la sienne. En revanche, j’ignorais que tu doutais de pouvoir me rendre heureux. Est-ce que je dois te rappeler que si j’ai grandi et que je me sens adulte aujourd’hui c’est grâce à toi ? Que si j’ai compris que je méritais pas tout ce mal que je me faisais, que si j’ai compris ce que c’était vraiment d’aimer de la manière la plus pure qu’il soit c’est grace à toi ? Et tes absences, tes fuites, ton passé, tes douleurs ça n’arrive même pas à la cheville de tout le bien que tu fais à mon coeur et à mon âme. 

Les doigts de Jad se resserèrent autour de la main de Ken. Il savait qu’il n’obtiendrait pas de réponses et il n’en attendait pas non plus. Juste son petit corps qui se rapprocha un peu plus de lui ça lui suffisait. Il savait Jad timide dans ce genre de circonstances, surtout quand elle se sentait coupable de quelque chose. Il savait aussi que par ses actions dans les jours qui allaient suivre, elle essaira de se racheter avec des petites attentions. Pour toutes ces raisons et parce qu’il avait l’impression de la connaitre sur le bout des ongles tant elle lui avait ouvert son coeur comme jamais personne ne l’avait fait pour lui, il savait pourquoi il allait lui passer la bague au doit. 

- Je t’aime, elle chuchota en passant ses bras derrière son cou.

Il soupira quand son odeur arriva jusqu’à ses narines et comme depuis trois ans, quand ses lèvres rencontrèrent enfin les siennes, il jura sentir son coeur ratter un ou deux battements. Trois jours sans elle c’était déjà trop long. Il se souvenait de leur début de relation, quand il partait des semaines entières. Ca lui faisait mal et il avait vite envie de la retrouver mais maintenant, depuis qu’elle avait du partir loin pendant un an, il avait encore plus de difficultés à être loin d’elle trop longtemps. Alors trois jours c’était long, deux semaines ça devenait dur et un mois, ça lui paraissait l’étérnité. 

- Alors raconte ta soutenance, il changea de sujet pour mettre un terme définitif à cette discussion. 

- Ca s’est super bien passé. D’ailleurs, elle continua en se redressant pour fouiller dans son sac, je voulais te donner ça. 

Elle lui tendit un gros dossier de plusieurs centaines de pages soigneusements reliés et plastifiés. 

- C’est ma thèse, inutile que tu la lise en entier, je voulais juste que tu regardes la première page. Mais pas maintenant, elle se précipita de dire, je me sens encore un peu honteuse.

Elle se pinça les lèvres en fuyant le regard de Ken. Il ne put se retenir de laisser s’échapper un petit rire qui fit froncer les sourcils de Jad et n’y tenant plus, il fonça sur ses lèvres une nouvelle fois. 

- T’es trop belle.

Ses joues devinrent rouges, tellement qu’il pouvait le voir malgré la nuit qui était en train de tomber. 

- On va rejoindre les autres ?    

Il ne lui laissa pas le temps de répondre qu’il l’attira hors du banc, ses doigts toujours liés aux siens. 

- On passe par ma voiture comme ça je dépose ta thèse ? 

- Ok, elle lui sourit. Y’a que le S ce soir ? 

- Non, les autres sont sûrement arrivés. On devait juste faire une petite réunion pour le label avant. 

Il déposa soigneusement le dossier que Jad lui avait confié sur le siège arrière et fit mine de lui attacher la ceinture. Le petit gloussement de Jad signifiait qu’il était sur la bonne voie pour qu’elle arrête de se sentir bête, il avait même presque tout oublié lui déjà. La voiture à peine vérouillé, il reprit sa main et se dirigea vers l’immeuble d’Hakim. Dans l’ascenceur, il comprit que Jad aussi avait presque oublié ces quelques jours de froids entre eux quand il vit que son regard sur lui avait changé. Il adorait quand elle le scrutait  comme ça, et s’il ne détournait pas rapidement le regard dans les quelques secondes à venir il allait vite se sentir à l’étroit. Elle s’avança finalement vers lui, les yeux brillants et juste avant que les portes ne s’ouvrent elle approcha ses lèvres de son oreille droite lui provoquant des frissons qui commencèrent de la naissance de son crane jusque dans ses orteils. 

- Toi aussi t’es trop beau. 

On Est Amoureux Qu'une Fois Où les histoires vivent. Découvrez maintenant