Chapitre 12

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J'avais bien trop mal à la tête pour un vendredi matin. La journée de cours allait être un supplice. En voyant ma tête dans la glace, je me trouvai effrayante. Finalement, je n'allais peut-être pas y aller, tout simplement. Mais je connaissais comment allaient les rumeurs dans un établissement pareil. Si je n'y allais pas, on finirait pas raconter n'importe quoi. Ce qu'on voyait dans les séries sur les riches n'était pas si loin de la vérité. Cela me prit donc un moment, mais je me lavai, me maquillai, me coiffai... Et finalement, mes cernes ne se voyaient même pas. Mon seul souci était Effy. Je ne voulais pas reparler de ce que j'avais évoqué hier. C'était l'alcool qui parlait. Je ne me suis jamais faite violée même si j'ai eu de mauvaises expériences, comme beaucoup de monde. Il fallait que j'en parle avec elle pour pas que ça change notre relation. Justement, je la retrouvai un peu après dans le salon, prête y aller. J'ignorais quand elle était rentrée.

_ Tu n'as pas fait le sport, ce matin.

_ Je n'ai pas eu le temps.

J'étais bien plus froide que ce que je voulais. Mais son regard de pitié me saoulait. Je me mis face à elle, et déclarai :

_ Écoute, Effy, ce que je t'ai dis hier, ce n'était pas important. Rien n'est arrivé ! L'alcool m'a fait exagérer les choses.

Elle m'écoutait, et je ne savais pas quoi penser de son expression.

_ Et je suis désolée d'avoir dit que tu n'étais rien pour moi.

Ah, là, elle avait son sourire charmeur, elle s'approcha de moi, et me demanda :

_ Car je suis quelque chose pour toi, Miss-Parfaite ??

Je devins toute rouge, je le savais.

_ Ma... colocataire... évidemment.

Elle se mit à rire.

_ C'est oublié pour hier soir. Par contre, dans le même sens que tu veux pas que je sois défoncée, moi je ne veux pas que tu sois arrachée. C'est donnant-donnant.

_ Oui, t'inquiètes, la fête d'hier soir a été une vraie leçon.

_ Tu m'étonnes, t'as frolé le coma éthylique à 22h30...

Je lui lançai un regard noir et elle éclata de rire.

***

Arriver au lycée en aussi bonne forme, toute souriante et gentille permit de duper tout le monde. Tous oublièrent l'incident d'hier ou, en tout cas, n'y fit référence. En même temps, notre baiser avait duré moins d'une minute avec Martin. S'il était allé raconter qu'il s'était passé quelque chose, son ego de mâle en prendrait un sale coup. Seule Théa semblait fâchée. Elle ne m'adressa même pas la parole de toute la matinée. À midi, elle était seule dans le parc à côté de l'Université, donc je pris mon courage à deux mains.

_ Théa ?

_ Hm ?

_ Pourquoi tu es énervée contre moi ?

Je la sentais à bout de nerf. Elle se leva, et souffla. Il faisait plutôt froid et je voulais faire quelque chose de gentil. Alors je retira ma veste à capuche et lui mis sur les épaules.

_ Je déteste quand t'es comme ça.

_ Comme... ?

_ Hier soir ! T'étais très très bourrée, t'es partie sans rien dire, t'as juste envoyé « Suis chez moi bisous » ! On a passé une heure à te chercher avec Adam et JB ! Si Effy n'était pas revenue méga énervée, on serait allé à la police ! Et je parle pas des rumeurs chelous qu'il y a eu !

Miss-Parfaite et délinquante à problèmes (histoire lesbienne)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant