Chapitre 15

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+point de vue Ava+

Avec le gros exam de la veille, on avait pris du retard dans nos révisions des autres matières. Un autre contrôle approchait, moins conséquent et tout de même important. Mais tout le long du trajet, j'eus l'impression désagréable qu'on nous suivait. Je m'approchai d'Effy et le lui dit, et elle regarda autour de nous. Il n'y avait personne d'étrange.

_ Tu es tellement belle que n'importe qui pourrait avoir envie de te suivre...

Je lui mis un petit coup de poing dans le bras, et elle éclata de rire.

_ Arrêtes de dire des bêtises et dépêchons nous, je déteste ça.

Une fois à la maison, on prépara tout pour travailler. J'avais bien expliqué l'importance de cet examen, et je crois qu'Effy l'avait compris. Elle me dit toutefois :

_ Mais on se prépare un peu tôt, non ? Il n'est que dans un mois.

_ On a pris du retard... Il faut anticiper.

Elle soupira, et s'installa à table. Pour la rassurer, je lui expliquai :

_ En vrai... Je déteste cette matière aussi, c'est pas plus mal qu'on s'en débarrasse.

Elle éclata de rire. J'adorais son rire. Je secouai la tête. Oula, quel verbe je venais de penser là ?

On travaillait depuis un peu moins d'une heure quand j'autorisai Effy à regarder son téléphone. Elle fronça les sourcils.

_ Qu'est-ce qui se passe ?

_ J'ai huit appels manqué de Marie et... trente messages.

Je trouvais ça quand même un peu flippant, et lui demandai :

_ Mais tu ne lui parles plus du tout ?

_ Toute la semaine, elle m'a spammé de fou. Elle m'a avoué il y a quelques jours qu'elle avait bien 16 ans. Je n'ai pas envie de donner de faux espoirs à une gamine psychopathe.

Je souris, même si je trouvais ça un peu triste. Marie devait être bien malheureuse dans sa vie pour s'accrocher autant à quelqu'un. On allait reprendre le travail quand on sonna à la porte. Quasiment personne ne connaissait cette adresse.

_ Tu attends quelqu'un ?

Effy secoua la tête, alors je m'étirai, et allai à la porte. Je regardai par le judas... Marie. Je le dis à Effy, qui soupira.

_ Ne lui ouvres pas...

_ Elle ne mérite quand même pas ça.

J'avais un peu pitié, je crois. J'allais ouvrir, mais Effy se mit à côté de moi, et me dit :

_ C'est que... pour qu'elle arrête de me saouler... je lui ai dit que je sortais avec toi...

Ah. C'était problématique.

_ Et du coup elle est très énervée contre toi...

Je la poussai un peu de sorte à ce que Marie ne la voit pas, mais ouvrit quand même, énervée d'entendre la sonnette pour la cinquième fois en si peu de temps.

_ Marie ? Qu'est-ce qu'il y a ?

_ Où est Effy ?

Je soupirai. Peut-être que je n'aurais pas dû ouvrir, finalement.

_ Occupée. Pourquoi ?

_ Je sais qu'elle m'a menti et qu'elle ne sort pas avec toi, c'est impossible !

_ Une menteuse sait reconnaître une menteuse ?

Elle déglutit, et je savais que j'étais méchante. Mais je n'aimais pas qu'elle soit proche d'Effy...

_ Jamais une fille comme elle pourrait sortir avec une fille comme toi ! Elle est géniale et toi t'es qu'une miss-parfaite alcoolique !

Je me mis à rire, malgré la véracité de ses propos...

_ Eh bien, on sort ensemble, si. Elle n'a flirté avec toi que pour me rendre jalouse. Malheureusement je savais que t'étais qu'une gamine, et ça n'a pas marché.

Je sentais qu'elle avait envie de me taper.

_ Je ne te crois pas ! Effy ne peut pas sortir avec une pute comme toi !

Bon, ça m'énervait. L'insulte était de trop. Et je sentais qu'Effy aussi était saoulée. Alors, guidée par... je ne sais quoi, j'attrapai ma colocataire par le col, la plaquai contre le mur pour que la lycéenne la voit, et l'embrassai avec beaucoup plus de fougue que je ne le voulais. J'avais les yeux fermés, mais je sentais à son immobilité qu'Effy était très surprise. Finalement, rapidement, ce smack se transforma en un baiser passionné. Je sentis ses mains se poser sur mes hanches, et elle m'obligea à la coller davantage. Mon coeur s'emballait comme jamais, et je sentais en moi quelque chose naître. Je ne pensais à rien à part à Effy, son parfum, sa chaleur, et à ses lèvres. Je sentais sa poitrine contre la mienne, malgré nos vêtements, et je voulais goûter sa peau... Réalisant le désir qui montait en moi, je finis par m'éloigner d'elle, et regardai Marie qui était toute rouge :

_ Tu penses qu'on s'embrasserait comme ça si on ne sortait pas ensemble ? Non. Alors retourne dans les jupons de ta mère.

La gamine lâcha un juron, et s'en alla. Je fermai la porte doucement, et me tournai vers Effy. Elle était vraiment choquée et je n'avais qu'une envie : retrouver ses lèvres. Mais je déclarai, en allant vers le couloir :

_ Ne va pas t'imaginer des choses. Ça ne voulait rien dire, c'était pour la faire partir.

Et je m'enfermai dans la salle de bain. Aussitôt rentrée, je m'écroulai par terre, dos à la porte. Mon dieu... Qu'est-ce que je venais de faire ?! Pourquoi avais-je embrassé Effy ? Et pourquoi... était-ce aussi agréable ? J'avais envie de recommencer, de la sentir contre moi et... Je secouai la tête, honteuse. Qu'est-ce qui m'arrivait ? Je me mis un coup d'eau sur le visage, et sortis de la pièce. Effy était de nouveau à table, et lisait un des documents.

_ Tu faisais quoi ?

_ Je me nettoyais la bouche.

C'était méchant. Elle fit une moue, et me dit :

_ Moi, je me rappellerais toute ma vie de ce baiser. C'est un des meilleurs que j'ai eu, voire le meilleur en fait...

Oh que moi aussi, c'était de loin le meilleur baiser de ma vie. Mais je n'allais pas lui dire. Je ne réagis même pas. Je me contentai d'ajouter :

_ Pourtant, c'était seulement pour éloigner Marie. Plus jamais on ne s'embrassera. Tu en as conscience ?

Je sais pas si je lui posais la question à elle, ou à moi. Elle hocha de la tête pour dire que oui, et on se remit au travail. 

Miss-Parfaite et délinquante à problèmes (histoire lesbienne)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant