Miss-Parfaite et délinquante à problèmes (histoire lesbienne)

Chapitre 70

Effy regardait la tablette pour commander ce repas du mardi soir, blasée. Je lui demandai, un peu fatiguée par ma grosse journée avec le rendez-vous de ce midi :

_ Tu n'as envie de rien ?

_ Si.

_ De quoi, alors ?

_ De toi.

Je soupirai, ignorant son air charmeur, et regardai ailleurs. Depuis samedi, Effy me draguait de cette manière quasiment tout le temps, chaque phrase semblait avoir un double sens pour elle.

_ Plus sérieusement ?

_ Oh mais je suis très sérieuse...

Si elle était vraiment sérieuse, elle ne serait pas là assise devant cette tablette. Elle serait sur mon lit, la tête entre... Je secouai la tête, évitant ce genre de pensées le plus possible.

_ Et toi, tu as envie de quoi ?

Je voulais lui dire aussi "de toi", mais j'en étais capable. Je me glissai donc à ses côtés, et regardai l'application.

_ Je ne sais pas tro....

Ma phrase se perdit sur les lèvres d'Effy qui venaient de se poser sur les miennes. Je la repoussai doucement, étonnée. Elle était vraiment très chaude, littéralement.

_ Qu'est-ce que tu fais ?

_ J'ai vraiment très envie de toi Ava...

Ok. C'était pas normal. Effy n'était pas aussi docile, pas aussi rouge. Je posai ma main sur son front. Elle était bouillante.

_ Tu as de la fièvre... Depuis quand tu es malade... ?

Elle ne me répondit pas, mais une pensée me serra la poitrine. Et si c'était samedi soir, quand on était dehors et qu'elle n'était qu'en débardeur ? Une vague de culpabilité m'emporta, car elle m'avait suivie... Je l'aidai donc à se lever, et l'aménai dans sa chambre. Mais, dans le couloir, elle me plaqua contre le mur, en m'embrassant langoureusement. C'était vraiment difficile de lui résister. Sa langue était brûlante contre la mienne, et je sentais la chaleur émaner de son corps. Mais c'était hors de question que notre première fois soit comme ça. Pas avec Effy malade. Je lui attrapai alors la main, et l'obligeai à s'allonger dans le lit.

Évidemment, ce ne fut pas simple aussi, car elle m'entraîna avec elle et me serra contre son magnifique corps en me mordillant l'oreille. Bordel de merde... Pourquoi même malade, elle était aussi sexy ?! Je me relevai difficilement, prenant sur moi le maximum, et l'abandonnai ainsi.

Quand je revins quelques minutes après, avec une serviette et un médicament, elle dormait profondément. Mais elle transpirait beaucoup, et semblait un peu souffrir. Je remarquai alors le paquet vide de mouchoir sur sa table de nuit, et me rappellai de ses quintes de toux dimanche et lundi. Comment avais-je fait pour ne pas remarquer que la fille dont j'étais amoureuse était malade ? Je lui épongeai un peu sa sueur, et retournai me commander à manger. Me consacrer à un projet professionnel, c'était ok, mais jamais au détriment de ceux que j'aime.

***

Le lendemain, je laissai Effy seule à la maison pour la première fois. Je lui avais laissé des médicaments et une feuille expliquant qu'elle était malade, et ne devait surtout pas sortir.

Lorsque je rentrai, le soir, je la retrouvai jouant à Assassin's Creed. Elle semblait être en bien meilleur état.

_ Salut.

_ Salut, infirmière Ava. Merci pour les cachets.

_ Tu m'as soigné bien plus souvent que moi. De nous deux, c'est toi l'infirmière.

Elle se tournai vers moi, de nouveau avec son sourire en coin.

_ Tu veux qu'on joue au docteur ?

Je m'approchai d'elle, et posai ma main sur son front.

_ T'es encore chaude...

Elle me fixait droit dans les yeux, et je compris ce que voulait dire son regard.

_ Arrête avec tes sous-entendus pervers alors que t'es malade !

_ J'ai rien dit, Miss-Parfaite.

_ Tu penses trop fort.

Elle me sourit, et mit pause au jeu.

_ Tu sais que faire l'amour réduit les maux de tête ?

_ Les médocs aussi...

_ Mais les médocs ne sont pas aussi sexy que mon infirmière priv...

Je la fis taire en lui lançant mon pull dessus, et me rendis dans ma chambre, toute rouge, ignorant son rire. C'était beaucoup pour moi. "Faire l'amour", " Sexy", "mon infirmière privée"... C'était trop pour mon coeur peu habitué à tout ça. Je suis vraiment une handicapé des sentiments, bordel.