Chapitre 33

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Contre toute attente, la semaine de révision se passa très bien. Effy était studieuse, bien plus que je ne l'imaginais, et on avait repris nos taquineries habituelles sans pour autant se sauter dessus. Pourtant, repenser à sa main sur ma poitrine était une réelle torture et je voulais vraiment continuer tout ça... Mais je me retenais et essayais de penser à d'autres choses. On était déjà le 20, et on allait bientôt prendre le train pour aller voir sa famille qui habitait maintenant à 2h de route de Toulouse.

_ Tu es sûre que ça ne les dérange pas ?

_ Je te le promets...

_ Et s'ils trouvent que je profite de la situation ?

_ Ils ne se diront jamais ça, calmes-toi Miss-Parfaite !

J'étais vraiment très stressée, et j'avais très peu dormi à cause de ça. J'avais l'impression que je passais un gros cap dans ma vie, avec cette première rencontre avec les parents de la fille qui me plaît. Je me regardais pour la dixième fois dans la glace. Pour cette première rencontre, j'avais mis un pull sans capuche bleu nuit qui laissait sortir le col d'une chemise blanche, une jupe bleue nuit aussi, des collants noirs et de jolies baskets type "converse" blanches venant d'une marque péruvienne agissant pour le bien-être des animaux marins.

_ Ça fait pas trop studieuse ? Ou au contraire pas assez classe ?

_ Ola ola, Ava, arrête de te mettre la pression ! Tu viens en tant qu'amie, même pas en tant qu'amoureuse, ils s'en foutent de ton apparence !

Je déglutie en entendant la phrase. Je me justifiai alors :

_ Oui mais je suis ton prof particulier et un peu comme ta nounou, je dois donner une bonne impression !

Et j'ajoutai, bien plus bas :

_ Et si je venais en tant qu'amoureuse, je ferais bien plus d'efforts.

Elle s'approcha de moi, se colla à mon dodo, et murmura à mon oreille :

_ Car t'aimerais venir en tant qu'amoureuse ?

_ Dis pas de bêtises, ce serait dans tes rêves ça.

Elle m'ebourrifa les cheveux, et je repris mon brossage de cheveux. La seule chose qui dénotait sur moi, c'était la petite marque sur ma joue. Cette toute petite cicatrice qui allait sûrement disparaître d'ici une semaine ou deux était la seule trace de l'altercation avec Dorian. Et je ne voulais vraiment pas être vue comme une délinquante.

_ Faut qu'on y aille si on veut pas rater le train, au cas où le métro soit en panne.

Toutes ses affaires rentraient dans un gros sac à dos. Moi j'avais mon petit sac à dos servant de sac à main et ma petite valise habituelle. On partait seulement 6 nuits, ça devrait suffire. On verrouilla bien l'appartement, et on s'en allai. J'avoue que j'étais beaucoup stressée. C'était la première fois de ma vie que je faisais ça et j'appréhendais un peu. On était enfin dans le train depuis dix minutes quand j'osai demander :

_ Comment... sont tes parents ?

Elle hésita un moment, puis me raconta :

_ Mon père s'appelle Arthur, il est pompier. Et ma mère s'appelle Fabienne, elle est pédiatre. Ils sont ensemble depuis toujours et se sont rencontrés en faisant de la moto, leur passion commune. Ils étaient rarement à la maison... On a été en froid plusieurs années, où je suis allé vivre chez ma grand-mère paternelle. Mais maintenant, ça va mieux.

J'avais entendu sa voix se serrer en parlant de sa grand mère, alors je demandai plutôt :

_ Tu ne vivais pas à Toulouse ?

Miss-Parfaite et délinquante à problèmes (histoire lesbienne)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant