Chapitre 103

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+Point de vue Effy+

Bon, Effy, tu te calmes. J'avais déjà vu Ava en sous-vêtements et même nue. Alors pourquoi je suis autant excitée en la voyant en maillot ? Et puis, d'abord, c'était quoi ce maillot une pièce qui ne cache pas une partie du dos et les côtes ? Je la trouvais magnifique. Et encore, magnifique c'était pas assez. Elle était... un mélange de ça, de canon, de sexy et de wawoo bordel de merde. Il n'y a encore que quelques mois, j'aurais très certainement maté Nelly qui était en maillot très court ou Valentine qui était très jolie même si elle était toujours habillée. Pourtant là, bah, je ne regardais pas et ça ne m'intéressait même pas. J'avais juste envie d'embrasser Ava et de l'amener dans une des chambres à l'étage.

Mais je ne pouvais pas penser à ça, pas ce soir. Parce que ce débile de JB semblait vouloir se lâcher alors qu'il était chez ses parents. Ils étaient avec les deux grands frères et sœurs de JB chez des amis à eux à Bordeaux pour le week-end. Je pense que peu de personnes sont au courant, mais la famille Delor est une famille très, très riche de médecins. Son père est très certainement le chirurgien le plus réputé du sud de la France, et sa mère est une neurologue de talent. Sa grande-soeur Amélie, qui a 28 ans, est cardiologue et son grand-frère Clément, âgé de 27 ans, est ophtalmologue. En plus, Amélie est mariée à un autre chirurgien super connu, et Clément sort avec une avocate de renom. Autant dire que c'est une famille qui ne pense qu'au prestige, et à d'autres trucs de merde.

Quand JB avait montré sa passion pour la pâtisserie, ils l'ont très mal vécu et l'ont bridé comme des salauds. Du coup, il a commencé à se rebeller, à faire le con... Et c'est là que ses parents lui ont dit une phrase du genre "Bon, on a deux enfants qui ont réussi, c'est pas grave si toi t'es une merde. Mais faudrait quand même que t'ais un diplôme dans cette superbe université de richou. Comme ça, on pourra quand même un peu parler de toi à nos amis et pas faire genre que tu n'existes pas. Alors, tu finis tes études, et après on te file un très gros chèque et tu feras ce que tu veux.". Ok, ok, je grossissais les traits. Mais l'idée était là. Je détestais ses parents. Et pour couronner le tout, ils étaient homophobes sur les bords... Les conservateurs sont comme ça. Et du coup, voilà où JB en était : il devait cacher sa préférence pour les hommes et se forcer à être avec des femmes, et surtout il luttait pour finir ses études alors que son rêve était de faire de la pâtisserie et d'en vivre.

C'est pour ça que notre projet d'ouvrir un salon de thé "ouverts à tous" mais "gayfriendly" avec une bibliothèque essentiellement LGBT nous tenait à cœur. Lui pourrait faire de la pâtisserie comme il veut, moi je pourrais être une patronne et une vigile en même temps, et Adam pourrait faire son taff de prof mais nous conseiller de la littérature cool. Tout était réfléchi et prêt, et...

_ Tu ne t'amuses pas ?

Julie venait de s'asseoir près de moi, et mangeait une part de pizza. J'avais un petit peu du mal avec elle, peut-être car elle était amie avec les rugbymans de notre classe. Je l'observai longuement, et finit par dire :

_ Si, si, je m'amuse. Et toi ?

_ Oui ! Ça faisait longtemps que je n'avais pas vu Ava et Théa en soirée, ça me fait plaisir.

C'est vrai que depuis quelques temps, Ava fuyait complètement les fêtes où se trouvaient Martin et les autres. Et à part au 42 le jeudi soir, on ne voyait plus du tout les gens de la classe. Elle poursuivit :

_ Vous allez où maintenant, le samedi ?

_ Ah ah, c'est un secret.

Malgré moi, je lui fis un sourire taquin. C'était davantage une habitude qu'une manière de flirter... Mais Ava l'avait vu. Elle me regardait du coin de l'oeil, et semblait jalouse. Bordel, j'aimais bien qu'elle le soit. Je me pris donc au jeu, et tapotai la tête de Julie.

Miss-Parfaite et délinquante à problèmes (histoire lesbienne)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant