Chapitre 19

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+point de vue Ava+

Il était déjà 2h du matin, et j'étais assez pompette. Beaucoup de "couples" s'étaient isolés dans les chambres, et les autres continuaient à boire ou à danser. Martin et beaucoup d'autres personnes jouaient à un jeu ridicule ressemblant à action-vérité, et je n'avais tellement pas envie. Celles avec qui j'avais passé la soirée à discuter, Alexia et Jade, étaient vraiment adorables. J'avais adoré leur parler, surtout à Jade qui irradiait d'une bienveillance extraordinaire. Malheureusement, avec Thibault et Gwen, ils étaient déjà rentrés chez eux. Je voyais Théa et Adam sur le même canapé, papotant depuis maintenant des heures, et je n'avais pas envie de les déranger, sentant qu'un déclic était en cours. JB et Effy étaient introuvables, sûrement goûtant au plaisir de la chair quelque part.

Fatiguée et ne voulant pas m'aventurer dans les étages, je sortis, tenant deux grosses couvertures que j'avais trouvé dans le salon. Décembre arrivait et il faisait froid, mais j'aimais ça. C'était un manoir énorme, et il avait une sorte de plateforme tout en haut sur le toit, accessible par un petit escalier de secours. Je montai rapidement, posai les couvertures, puis me rendis dans la cuisine pour récupérer un pack de bière. Personne ne me regardait, et j'aimais ça. Je retournai à ma place, me blottis dans les couvertures, et observai le ciel parsemé d'étoiles, les jambes dans le vide. Avec le froid de dehors, ma bière me semblait presque tiède, mais je m'en fichais. J'étais étrangement bien. Je voyais certaines personnes se rendre dans les voitures, préférant rouler maintenant plutôt que de dormir ici.

De là où j'étais, les pieds se balançant dans les airs, j'eus une impression de liberté sans égal. Et une partie de moi ne pouvait s'empêcher de me dire que si je me laissais tomber, je n'aurais plus à me torturer. Le sourire de ma mère arrêterait de me hanter et les regards des hommes cesseraient de me déshabiller. Le visage d'Effy apparut dans mes pensées. S'en sortirait-elle sans mes révisions ? Aurait-elle la moyenne ? Dans combien de meufs allait-elle encore mettre ses doigts ? Serait-elle triste ? Enfin bon, ces questions puériles trahissant mes sentiments étaient vaines, car jamais je ne sauterai d'ici. Je ne pouvais pas infliger ça à mon père, ni à Théa.. et je ne voulais pas que ma mère ait l'ascendant sur moi. Elle m'avait donné la vie, mais ne me la prendrait pas. Sans m'en rendre compte, mes pensées m'avaient tellement absorbée que j'avais fini ma bouteille. C'est mon téléphone qui me sortit de ma torpeur. En lisant le nom, je soupirai, surtout après mes questions.

Effy : Tu es passé où ?

Moi : je suis dans les étoiles.

Effy : une façon de dire que t'es bourrée ?

Je souris, et écris.

Moi : Non. Sors et regarde le ciel.

Peu de temps après, je l'observai sortir et lever la tête. Elle regardait le ciel quand elle m'apperçut. Sans attendre, elle grimpa les escaliers.

_ Tu vas arraper froid !

_ Tu n'étais pas avec une fille ?

Elle esquissa un sourire, et mon coeur reprit son rythme habituel de quand elle était là.

_ J'évite les filles de l'Université, comme ça pas de mauvaises expériences du genre "je m'attache mais on est dans la même classe donc je te colle". Je déteste les filles comme ça.

Elle se glissa dans la couverture à côté de moi, et resta silencieuse. Elle prit une bière, et j'observai ses lèvres autour du goulot. C'était surtout l'alcool qui parlait, mais maintenant que j'avais conscience de mon attirance pour elle, j'avais envie de la taquiner aussi. Je déclara alors d'un coup :

Miss-Parfaite et délinquante à problèmes (histoire lesbienne)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant