Chapitre 4

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Nous étions au bar depuis quelques minutes, Théa commandait pour tout le monde tandis que j'étais dehors avec les autres qui finissaient de fumer. J'observai Effy qui fumait aussi, un peu plus loin. Elle était venue avec plus de monde, ce soir-là, pas juste ses deux grands potes. Je pris mon courage à deux mains, et m'avançai vers elle :

_ Merci, pour le parapluie.

_ De rien, Miss-Parfaite.

Elle avait un sourire en coin.

_ C'est Nathan qui m'appelle comme ça...

_ Tout le monde t'appelle comme ça. Tu es la seule à venir d'une famille riche, à avoir des notes de ouf et que tout le monde trouve jolie. T'es vraiment une Miss-Parfaite.

Je devins toute rouge, gênée d'entendre ce que beaucoup pensait tout bas. Ma fierté ressortie :

_ Je préfère être une Miss-Parfaite plutôt qu'une délinquante à problèmes !

Et je retournai à l'intérieur.

***

La soirée battait son plein. Fernand, le tenancier du bar, avait augmenté un peu le son de la musique. Ce n'était pas spécialement ce que j'aimais comme musique, mais voir mes... camarades danser me faisait plaisir. Au départ, je m'étais limité à la bière. Mais quand je-ne-sais-plus-qui débarqua avec de quoi faire des téquila-citron-sel, j'oubliai complètement ma promesse à Théa. De toute façon, elle était au comptoir en train de charmer Alessio, son beau barman. Son plan tinder ne s'était pas super bien passé, et elle voulait se changer les idées.. Je ne voulais donc pas l'embêter, et commençai à suivre les autres.

J'adorais ce sentiment. Tout devenait un petit peu flou, mais j'étais encore très lucide. La tequila était mon alcool favori, et avec ces semblants de tequila paf, j'étais ravie. Au loin, je voyais une fille se coller à Effy, probablement sa future conquête.

_ Allez Ava ! Encore un !

On me resservit un shooter, et je passai d'un coup de pompette à bourrée. Et ce n'était pas forcément bien, mais c'était comme ça. Je papotais tranquillement avec d'autres. Julie, une fille de ma classe, me tapota la tête, en riant :

_ Tu es complètement morte, Ava !

_ Naaaaan !

Mon cri fit rire mes camarades, et je crois que d'autres personnes dans le bar me regardaient. Mais je m'en fichais, à ce moment-là, j'étais dans un autre monde, un monde où il n'y avait rien de mal. Puis je remarquai un couple au loin, et je posai la tête sur la table en soupirant :

_ Moi aussi je veux être heureuse et amoureuse !

_ Si c'est une question d'amour, on peut s'arranger, Ava...

La main d'un garçon approcha mon visage de lui, j'eu à peine le temps de réaliser que c'était Dorian, qu'il me roulait déjà une grosse pelle. J'étais faible, avec aucune force, et même si je tentai de m'éloigner de lui, il glissa son autre main sous ma jupe pour me tenir fermement la cuisse. Je n'arrivais pas à m'éloigner, comme spectatrice de la scène. C'est alors que quelqu'un poussa mon « amant » :

_ T'as pas honte de profiter d'une fille alcoolisé Dorian ?!

Celui-ci glissa son doigt sur ma poitrine, en disant :

_ Elle veut bien, regarde...

Mais là, Effy attrapa le garçon par le col et le fit tomber du banc. Celui-ci se releva, en criant :

_ Ça va pas non ?! Espèce de lesbienne de merde !

Il tenta de lui mettre un coup, mais elle l'évita et le poussa encore une fois. JB et la fille d'avant arrivèrent, et le maintenaient pendant qu'elle m'attrapa.

_ Ça va ?

Je ne répondis pas, alors elle me fit me lever et me guida dehors. Son amie lui attrapa le poignet et demanda pourquoi elle s'occupait de moi. Elle ne répondit pas et m'obligea à sortir.

L'air frais me fit automatiquement du bien. J'étais toujours saoule, mais je me sentis mieux. Ou alors le contact avec Effy me rendait heureuse. Je trébuchai, et elle me retenu :

_ Sérieux Miss-Parfaite, t'aurais pas dû boire toutes ces tequila paf !

_ Ahaha, tu m'as surveillé ?

Elle ne réagit pas, et se baissa un peu.

_ Grimpe.

Je m'exécutai, surprise. Elle avait de la force, pour me tenir sur le dos comme ça. Elle sentait drôlement bon, une odeur de monoï douce et chaleureuse, comme elle.

_ Eh, Miss-Parfaite, tu habites où ?

_ Ava.

_ Hein ?

_ Je m'appelle Ava, tu le sais très bien...

Elle se mit à rire :

_ La seule fois où tu m'as vraiment parlé, tu m'as dit que j'étais une délinquante à problèmes.

C'était vrai. C'était pas le meilleur surnom.. J'attendis un peu, ou peut-être pas, je n'avais aucune notion du temps.

_ Merci de m'avoir éloignée de Dorian, Effy... Et pour le parapluie aussi...

J'étais toute rouge et complètement ivre. Elle rigola de plus belle, et je trouvais son rire absolument merveilleux.

_ Tu es mignonne, quand tu es ivre, Princesse.

Je sentis le feu sur mon visage, et mon cœur s'emballa.

_ Ahah, une Miss-Parfaite plaît à une délinquante à problèmes comme toi ?

_ Plutôt, oui.

Je ne réagis pas, même si je savais que mon palpitant battait bien trop vite. Après ça, plus rien.

***

Je me réveillai avec un mal de crâne affreux. J'ouvris les yeux difficilement et ne reconnu pas où j'étais. C'était un appartement tout petit et miteux... J'étais sur un canapé, juste en sous-vêtements, avec une couverture.

_ Ça y est, tu es réveillée, Princesse ?

Surprise, je me cachai avec le plaid, et regardai Effy, qui était en débardeur et en short, assise sur l'encadrement de la fenêtre, en train de fumer.

_ Où suis-je... ?

_ Tu t'es endormie avant de me dire où tu vivais, alors je t'ai amené chez moi. Dire que j'ai dormi par terre...

Je ne répondis pas, trop mal au point. J'étais en sous-vêtement, chez une lesbienne réputée pour baiser tout ce qui bouge, avec la gueule de bois, et en plus de ça sur un canapé.

_ Où est ma robe ?

_ T'es tombé devant mon immeuble et t'étais trempé, j'allais pas te mettre comme ça sans mon lit.

_ Tu m'as rien fait, hein... ?

Elle se releva, le visage fâché.

_ Non, Princesse, bien sûr que non. C'est pas car je suis lesbienne que j'abuse de toutes les belles filles que je vois.

Je rougis, aussi en colère.

_ Oh avec une délinquante à problèmes comme toi, on sait jamais.

_ T'es sérieuse Miss-Parfaite ? Si j'avais su, je t'aurais pas porté sur trois étages.

J'étais très énervée sans trop savoir pourquoi, et en même temps désolée.

_ Mais j'avoue qu'en t'enlevant cette jolie robe noire, j'ai eu envie.

Cette fois, c'était trop. Je lui lança la couverture dessus, et me rhabillai :

_ T'es vraiment la pire ! Sale délinquante à problèmes ! Lesbienne de merde !

Je pris mes affaires et partis en courant. Je ne savais même pas pourquoi j'étais aussi en colère. Mais ma fierté me dictait de m'éloigner d'elle. De toute manière, une « Miss-Parfaite » ne pouvait pas être amie avec une fille comme elle. Je rentrai chez moi, pris un médicament, et alla en cours même si je n'avais pas envie. 

Miss-Parfaite et délinquante à problèmes (histoire lesbienne)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant