Chapitre 53

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En me levant, je me sentais vide et triste. Contrairement à avant, être en froid avec Effy me blessait et me perturbait. Cela ne faisait que confirmer l'ampleur de mes sentiments pour elle.

En arrivant dans le salon, je fus surprise de la voir seule, à sa place sur le canapé, et en train de regarder une série à la mode. Je devins toute rouge, honteuse de mon comportement, et évitai son regard. Mon égo voulait que je l'attaque sur la rouquine, mais j'étais trop gênée pour. Je m'empressai de me rendre dans la partie cuisine quand je remarquai le sac de pharmacie sur l'îlot central.

_ Qu'est-ce... que... ?

_ Des bandages, je suis allé en acheter tout à l'heure. Il faudra bien changer le tien après ta douche, non ?

J'acquiesçai, très étonnée. Je pris mon courage à demain et lui dis :

_ Je suis désolée...

Elle se tourna vers moi, attendant la suite.

_ Tu fais beaucoup d'efforts et je n'aurai pas dû te sermonner devant la jolie fille... Et je n'aurai pas dû te dire que ce n'était pas tes affaires pour Martin... Tu es ma colocataire et mon amie, donc... Désolée...

Voyant que son regard s'était noirci en entendant le nom du rugbyman, je m'empressai de dire :

_ C'était un smack après sa déclaration d'amour, par dessus la table... J'étais tellement choquée de son toupet que je n'ai pas réussi à le repousser. Mais je n'ai pas aimé ni répondu à son baiser. Cette conversation a seulement servi à mettre les points sur les i car sinon il n'allait jamais arrêter de me coller...

Elle ouvrit grand les yeux.

_ Ce n'était pas un gros bisous ?

_ Non ! Bien sûr que non ! Et il sait que s'il me retouche, je porte plainte... C'était un simple smack dégoûtant et insignifiant... Pourquoi avec Théa vous pensez direct que j'ai accepté de faire des choses avec lui... ?

Je n'arrivais pas à comprendre son regard, donc je continuai :

_ Si je dis que j'ai changé, c'est le cas ! Je suis lesbienne, j'en suis persuadée et je le sens au plus profond de mon être. Si un gars essaye de m'embrasser passionnément ou même de faire plus, je le repousserai sans ménagement...

J'avais les larmes aux yeux, repensant à cet air dégoûtée qu'avait eu Effy la veille. Je me retournai et avalai cul-sec mon café, me brûlant la langue. Je détestais être comme ça. Pour le coup, ne rien ressentir à part de la lassitude, c'était plus simple.

_ Olivia n'est pas restée à la maison.

Je me retournai, très étonnée. Effy était debout, appuyée sur le rebord du canapé, et me fixait droit dans les yeux.

_ Je n'avais plus envie et elle était un peu gênée. Je me suis permise de te prendre un peu d'argent pour lui payer le uber.

_ Pas de souci... Je suis désolée... Je ne voulais pas gâcher ta... dose...

Elle haussa les épaules.

_ C'est pas plus mal. Baiser quand on est énervée et déçue, c'est jamais agréable. J'aurai juste été frustrée.

Je baissai la tête, les yeux plein de larmes.

_ Je suis vraiment désolée...

Elle s'approcha de moi, et plaça une mèche de mes cheveux derrière mon oreille.

_ Pourquoi pleures-tu, Ava ?

_ Je ne suis pas une fille facile... J'ai été programmé pour séduire et faire donner envie mais jamais je n'ai couché "facilement"... Et j'étais hypocrite car je baigne dans ce monde depuis petite, mais je fais tout pour ne plus l'être...

Elle glissa ses mains sur mes joues, et me releva la tête.

_ Je suis désolée d'avoir dit ça. J'étais fâchée et je ne le pensais pas.

Je me retenais de pleurer malgré les larmes qui perlaient à mes yeux et les quelques unes qui coulaient déjà sur mes joues, ne voulant pas me montrer faible devant Effy. Je vis son regard se poser sur mes lèvres puis remonter sur mes yeux, et elle sourit avant de m'attraper la main.

_ Qu'est-ce qui s'est passé ?

_ Il a voulu m'intimider mais j'ai été plus forte que lui. Il ne m'embêtera plus et ne cherchera plus à m'appeler bourré.

_ Tu as fais quoi du coup après ton départ ?

_ Roulé... Hôpital... Coucou à Hanna et Laura... Maison... Téléphone Théa.

Elle ouvrit grand les yeux encore une fois.

_ T'es venu à la boîte ?

_ Pas longtemps.

_ Je ne t'ai pas vu.

_ Je sais.

Elle soupira, je ne sais pas pourquoi, et retourna à sa série. Au moins, le malentendu était levé.

_ Donc tout va bien, osais-je demander ?

_ Oui. Et pour toi ?

_ Oui. Mais je parlais de nous.

_ Il y a un nous ?

Elle avait dit ça le regard taquin et les yeux plein de malice. Je compris direct que oui, ça allait bien dans notre relation. Je me sentais soulagée, et souris tendrement. Quoi que me disent ma raison et mon ego, je suis vraiment amoureuse de cette fille aux tatouages. 

Miss-Parfaite et délinquante à problèmes (histoire lesbienne)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant