Chapitre 118

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Putain de wow. Mais c'était quoi cette baraque de fou ? Attends, Effy, relax, ce n'est pas car tu es littéralement devant un château que tu dois autant stresser. C'était marrant juste avant de voir Ava conduire, surtout dans une tenue aussi sexy. C'est ça, rappelle toi de ça...

_ Pourquoi fermes-tu les yeux, au juste ?

_ Je repense à ta tenue sexy...

J'entendis un petit rire.

_ Je suis juste à côté de toi...

_ Ouais mais je peux rien te faire...

On en avait discuté durant le trajet, et même si elle était prête à assumer son homosexualité, elle n'avait pas envie d'avoir à parler de ça ce soir. Comme elle l'avait dit, elle avait imaginé ce projet pour faire plaisir à Louise avant tout, et devoir supporter une soirée de gala était déjà une vraie épreuve pour elle.

Pour ma part, la seule chose que je comptais faire ce soir, c'était être là pour occuper Ava lorsqu'elle s'ennuie ou la tirer de longues conversations chiantes, et profiter du buffet à volonté. Ça me semblait être une très bonne idée et j'aimais ça. Surtout que, concrètement, le concept de cette soirée était.... bizarre. Visiblement c'était réputé dans d'autres pays, mais mettre aux enchères les jeunes musiciens pour un solo d'instrument privé, je trouvais ça assez indécent. Heureusement, l'argent était pour les enfants malades et diverses associations.

_ Je n'ai vraiment pas envie de rentrer...

J'ouvris finalement les yeux, maintenant un peu calmée, me tournai un peu vers Ava. Elle était radieuse, dans cette tenue qu'elle avait choisie la semaine passée. Pourtant, on voyait à son visage qu'elle était... blasée ?

_ Pourtant, c'est toi la reine de la soirée, non ?

_ Moui...

Je souris, et me pencha vers elle :

_ Si tu fais du bon travail, tu auras une récompense en rentrant...

Ma professeure rougit, et finalement ouvrit la portière pour descendre. Je fis de même, et je demandai :

_ Dans ce genre d'événement, normalement, il n'y a pas des chauffeurs ou des voituriers ?

_ Si, mais je n'aime pas trop ça, alors j'ai bien prévenu que je m'en occuperai seule.

Puis Ava se planta devant moi, observa s'il n'y avait personne qui nous voyait, et attrapa ma cravate en faisant mine de la remettre bien.

_ Tu es vraiment... sexy dans cette tenue. Toutes les lesbiennes de la salle vont se jeter sur toi.

_ Mais comme tu l'as dit chez JB, je suis à toi. Je ne les regarderai même pas.

Elle sourit, et fit demi-tour. En approchant du bâtiment, je me rendis compte qu'il était encore plus impressionnant. C'était un château vraiment magnifique, super grand, qui me faisait penser aux châteaux de ouf du 19e siècle que je voyais parfois dans des films ou des séries. Ça devait coûter une blinde, de louer ce lieu. À moins qu'il appartienne à un ami d'Ava. A tous les coups, c'était ça.

Lorsqu'on arriva au niveau des gens, je sentis les regards sur nous. Relax, Effy, ce n'est rien. Ce fut un vieux monsieur qui s'approcha finalement, et serra dans ses bras Ava.

_ Ma petite Ava ! Cette soirée va être grandiose !

_ Je l'espère, Eugène. Permettez-moi de vous présenter ma colocataire, Effy Campbell. Effy, voici le directeur du Conservatoire de Toulouse, Eugène Van Hels.

Le vieil homme me serra la main, en souriant.

_ Tu as bien raison d'amener une amie avec toi, je sens que la soirée va être longue... Est-ce que je t'ai déjà présenté Didier ?

Ava me sourit, et alors qu'on n'était même pas encore dedans, suivit le directeur vers un groupe de personnes qui fumaient. J'avoue que là, j'étais un peu paumée. Que m'avait dit Ava ? Rester un peu à l'écart et venir la sortir du pétrin si elle me faisait un petit signe. Très bien...

_ Je sens que tu vas attendre longtemps...

Je me retournai, en fut étrangement heureuse de revoir Louise. Elle était rayonnante, dans une belle robe bleue. Elle me fit un petit câlin, et en s'éloignant, me regarda de haut en bas.

_ Très belle tenue.

_ Toi aussi.

Elle me racontait sa vie à Paris et les concerts dans les chambres d'hôpital quand Ava nous rejoint finalement. Elle salua elle aussi Louise, semblant très heureuse de la retrouver. La musicienne lui attrapa les mains, et dit :

_ Tu as changé ma vie, Ava. Je ne sais même pas comment te remercier...

_ Tu n'as pas à me remercier, Louise, je suis contente pour toi. Allez, on devrait rentrer.

La blonde fut la première à y aller. Je regardais encore le bâtiment, anxieuse, quand Ava me tapota le bras.

_ Ça va bien se passer, il n'y a aucune raison que ça se passe mal, n'est-ce pas ?

Je lui souris, et on rentra à l'intérieur. Elle avait raison. Qu'est-ce qui pourrait mal se passer, après tout ... ?

Miss-Parfaite et délinquante à problèmes (histoire lesbienne)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant