Miss-Parfaite et délinquante à problèmes (histoire lesbienne)

Chapitre 45

_ C'était ouf Ava, vraiment, je n'ai jamais ressenti ça avant.

Théa était dans ma chambre, et me parlait de son rendez-vous avec Adam depuis maintenant une heure. Comme la fois où j'étais venue lui parler chez elle, nous étions allongées sur le lit, les jambes posées sur le mur, et on regardait le plafond.

_ Tu l'aimes, finis-je par demander ?

_ Je crois... Oui. Je n'ai jamais connu quelqu'un d'aussi gentil, de doux, d'agréable... C'est différent des autres gars que j'ai eu, avec lui je veux...

Elle s'arrêta, comme si finir cette phrase était difficile. Je lui attrapai donc la main et la regardai :

_ Te poser ?

Ses yeux brillaient, et elle murmura doucement :

_ Oui... J'aimerai... j'ai l'impression... construire quelque chose avec lui. C'est niais ?

_ Du tout, c'est mignon. Et je t'encouragerai toujours.

Elle me souriait chaleureusement, et j'étais heureuse de passer l'après-midi avec elle. Mais tout à coup, elle me demanda :

_ Et toi alors, avec Effy ?

Je ne savais pas trop comment lui expliquer les derniers événements. Elle savait déjà quasiment, mais je n'osais pas trop raconter les choses un peu... chaudes. J'inspirai longuement pour me donner le courage, et je lui dis :

_ On se taquine beaucoup. Et on se drague beaucoup. On s'embrasse beaucoup aussi... On parle de plus en plus de nos vies, j'ai l'impression qu'on apprend à se faire confiance.

Théa ouvrit la bouche pour dire un truc, mais lancée comme j'étais, je continuai :

_ On a failli faire l'amour plusieurs fois. Enfin, couché ensemble, je doute qu'il y ai de l'amour chez elle. Il y en a de mon côté. L'autre jour elle m'a... touché le haut du corps et c'était... incroyable. Et cette nuit elle est venue me souhaiter bon anniversaire et si mon père n'avait pas appelé, j'aurai été incapable de la repousser.

_ Ola, ola, attends, temps mort, Ava !

Ma meilleure amie se redressa d'un coup, et se mit en tailleur face à moi.

_ T'as dis trop de trucs fous là. Comment ça il y a de l'amour de ton côté ? T'es amoureuse d'Effy ?

Je me mis dans la même position qu'elle, et baissai la tête.

_ Si ce n'est pas déjà le cas, je suis en train d'en tomber amoureuse, oui... J'aime découvrir ses faiblesses et ses défauts, j'aime lui parler et rire avec elle, j'aime l'embêter et la rendre jalouse, j'aime voir son désir dans ses yeux et sentir sa peau contre la mienne... Et je déteste la savoir avec d'autres filles, la voir mater les autres, l'entendre donner des surnoms affectueux à ses cibles... Et surtout... Je suis heureuse lorsqu'elle apprend à me connaître vraiment et qu'elle me sourit malgré ce qu'elle découvre.

J'étais essoufflée, vraiment pas habituée à parler autant. Théa écarquilla les yeux, et me dit en riant :

_ T'es complètement mordue d'elle, dis donc.

J'hochai la tête malgré moi, et me rallongeai. Puis Théa me demanda cette fois :

_ Et donc vous êtes proches ? Physiquement.

_ On se drague et petit à petit on se chauffe et je crois bien qu'un jour aucune de nous deux n'arrivera à calmer les choses.

_ Tu en as envie ?

_ Oui... Non... je ne sais pas. J'ai envie d'elle, c'est indéniable. Mais je veux que ce soit réellement réciproque. Que ce soit mon vrai moi qui l'attire, juste Ava. Pas mon nom, ma réputation ou mon corps.

_ Donc tu veux sortir avec elle ?

_ Ça par contre, je ne sais pas. Dans l'état actuel des choses, non. Je ne pourrais pas sortir avec elle maintenant. Mais si on se rapproche et qu'elle semble vraiment m'apprécier pour ce que je suis et que je lui suffis avec seulement ça... Là oui.

La jeune fille aux cheveux noirs sourit chaleureusement.

_ Tu as vraiment changé, Ava. C'est vraiment agréable de t'entendre parler de ce que tu ressens.

_ Toi aussi tu as changé. Ça fait plaisir de te voir amoureuse et pas juste attirée par le corps de gros nazes qui n'arrivaient même pas à te faire vraiment plaisir.

Elle rougit, et me lança le coussin dessus. Puis, au bout de quelques secondes, elle déclara très sérieusement :

_ J'ai quand même une question.

_ Oui, demandais-je, anxieuse ?

Elle laissa un douloureux suspens m'effrayer avant de demander :

_ Pourquoi il y a des confettis dans ton lit ?

Je devins toute rouge, en me relevant :

_ Oh non, il y en a encore ?! J'ai pourtant tout nettoyé...

Je lui racontai l'intrusion d'Effy la veille au soir, et elle éclata de rire un bon moment avant de comprendre :

_ Vous avez failli faire l'amour dans un lit plein de bouts de papier ?

Cette fois, c'est moi qui lui lançait mon coussin dans la tête, morte de rire à mon tour.