Chapitre 37

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On était le 24 décembre. Tout comme avant-hier, la veille fut bercée entre de bons repas, des ballades, des jeux de société et les révisions. Je m'entendais très bien avec les parents d'Effy, mais j'avoue qu'il me tardait de retrouver mon appartement.

Le lendemain de notre sortie, la mère de ma colocataire avait fait une réflexion sur sa main gonflée, mais je m'étais empressée de la défendre. Visiblement, imaginer sa fille comme une protectrice était difficile, mais elle l'accepta tout de même et n'en reparla plus.

Quant à ma relation avec Effy, elle était toujours la même. On se taquinait, on se draguait, et très souvent on se retenait de s'embrasser ou de se toucher. Le plus compliqué, c'était le soir, quand on était allongées l'une contre l'autre. Même si je n'étais pas certaine de ses raisons à elle, nos cœurs battaient plus vite. Heureusement, il ne restait plus que deux nuits avant de partir.

_ Tu me rappelles pourquoi on fait des magasins un 24 décembre ?

Effy râlait derrière moi, désabusée. Il y avait énormément de monde dans le centre-commercial, et surtout beaucoup de bruit. Je n'en menais pas large non plus, un peu agoraphobe sur les bords dans ce type de situation, mais je ne voulais pas montrer une nouvelle faiblesse devant la fille aux tatouages.

_ Tu n'étais pas obligée de venir, je te l'ai déjà.

_ Oui mais moi aussi j'ai oublié d'acheter des cadeaux pour mes parents.

Je soupirai en entendant cette réponse. Qui oubliait d'acheter des cadeaux de Noël pour sa propre famille ? Moi, j'avais des raisons valables. Je voulais attendre de connaître ses parents pour savoir quoi choisir, et surtout, je voulais être certaine de rester jusqu'au bout. Cette deuxième raison était un peu égoïste, mais je payais avec mon propre argent et je n'aimais pas trop l'idée de dépenser pour rien.

_ Tu t'es décidée du coup, demandai-je en l'observant lorgner sur une boutique de lingerie ?

Elle se tourna vers moi, un peu rougie. Elle devait être drôlement en manque pour rougir devant des nuisettes.

_ Mon père aime beaucoup les livres de Granger, je pensais lui prendre le dernier tome. Et ma mère semble vouloir se mettre au jardinage, je vais lui prendre un livre que j'ai vu. Il est chouette car il y a des sachets de graines avec. Et toi ?

Au moins, elle semblait bien connaître ses parents et je trouvais ça bien. Je connaissais tellement peu mon père que je n'avais aucune idée de quoi lui offrir. Je savais juste qu'il aimait beaucoup le café, alors il ouvrira demain une très bonne machine à café.

_ Tes parents ont l'air amateurs de vin, donc j'ai vu dans un magasin un meuble cave à vin, tu sais, une sorte de frigo spécial... Et puis je me suis dis que quelques bonnes bouteilles seraient bienvenues.

_ Hors de question ! C'est super cher tout ça !

Je la regardai, étonnée. En effet, c'était cher mais j'en avais rien à faire.

_ J'ai énormément de sous de côté, ça ne me dérange pas.

_ Comment tu fais pour avoir autant sans travailler ?

Cette fois, je m'arrêtai. Je n'avais vraiment pas envie de lui expliquer, mais autant le lui dire.

_ Tout l'argent que j'ai gagné en travaillant les étés, ainsi qu'une partie de l'héritage de mes grands-parents... J'ai tout placé et investi. Ce serait un peu compliqué d'expliquer exactement, mais je gagne un très bon salaire chaque mois de mes propres moyens. Pour tout te dire, je ne suis même pas obligée de travailler plus tard.

_ Sérieusement ?

_ Oui. Et ça, c'est sans compter l'argent que me donne mon père en tant qu'enfant unique et adoré... Donc, ne t'inquiète pas. Et ça me fait plaisir, tes parents sont adorables avec moi...

Miss-Parfaite et délinquante à problèmes (histoire lesbienne)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant