Miss-Parfaite et délinquante à problèmes (histoire lesbienne)

Chapitre 17

J'avais trop bu. Peut-être car Théa n'était pas là, ou car j'étais énervée contre Effy, ou car Hanna avait une solide résistance à l'alcool et que je suivais son rythme, ou car être bourrée me manquait... Je ne savais pas et je ne voulais pas savoir. Je me posais trop de questions et je voulais simplement m'amuser. Hanna m'avait présenté à son groupe d'amis, que des trans et des non-binaires. Ils étaient sympathiques, et traîner avec d'autres gens me faisait du bien aussi. Bon... certains me draguaient, surtout les filles, mais j'avais l'habitude.

J'observais Valentine, au loin, qui dansait avec une fille. Je m'étais posé pas mal de questions sur elle et sur Hanna. Elles avaient été proches de moi, physiquement, et je savais que je leur plaisais, mais je n'avais rien ressenti de particulier. Effy était la seule à provoquer autant d'émotions en moi. Cette dernière, justement, embrassait une fille. Notre baiser n'était rien pour elle, c'était sûr et certain, maintenant. Enfin, je lui avais direct dit que ce n'était rien, de toute manière... J'enfilai mon verre, et continuai de papoter avec les gens. Puis finalement, vers minuit, je décida de rentrer, laissant seule Effy car je ne me sentais pas bien, et que j'étais trop énervée par elle. Ou contre moi....

Arrivée à la maison, malgré le froid de novembre, j'allai sur le toit et observai le ciel. C'était peut-être le seul endroit de ma ville où on pouvait voir ainsi les étoiles. Je reçus un message peu de temps après.

Effy : Hanna m'a dit que tu étais partie

Moi : Oui

Effy : Pourquoi tu ne m'as pas prévenu ?

Moi : Je ne voulais pas t'empêcher de baiser avec la fille que t'embrassais

En envoyant le texto, je soupirai... Quiconque verrait cette conversation comprendrait que je suis jalouse. Et ça me saoulait profondément. Elle ne répondit pas durant quelques minutes, et finit par écrire :

Effy : ça devient de plus en plus drôle de te rendre jalouse

Ava : je le suis pas, tu fais ce que tu veux de ton cul, comme tu l'as dis la première fois qu'on s'est parlé

Après ça, elle ne me répondit plus. Je n'avais aucune idée de quand elle allait rentrer, ou si elle rentrait, en fait.

Glissant par terre, contre la balustrade, mes pensées s'envolent pour la soirée d'Halloween, la semaine d'après, la fin novembre approchant déjà. Je n'avais aucune idée de comment me déguiser, détestant cette fête. Autrefois, ou dans d'autres pays, elle avait beaucoup de sens et d'importance. Le "dia de los muertos" au Mexique était une belle commémoration des anciens, où on pensait aux êtres perdus... Ici, ce n'était qu'un prétexte pour boire de l'alcool en mettant des costumes ridicules dans le seul but d'attirer l'attention et de coucher avec des gens. Autant dire que ce n'était clairement pas ma tasse de thé. Mais le BDE de l'université avait tellement œuvré pour cette fête que la manquer serait un déshonneur... Ils avaient loué (enfin, mon père, plutôt...) plusieurs manoirs autour de la grande ville pour chaque niveau d'étude. Mais ce qui m'inquiétait le plus, c'était le choix du déguisement. Je devais en choisir un assez "attirant" pour plaire aux gars et tenir ma réputation, mais pas non plus vulgaire. Et je n'en avais aucune idée... Je regardais des idées sur internet quand j'entendis la porte s'ouvrir. Effy monta les escaliers, et me regarda, dubitative.

_ Que fais-tu dehors ?

_ Je regarde les étoiles.

Elle leva les yeux, et sourit. Elle s'installa à côté de moi. Je lui dis :

_ Tu aurais pu rester encore, il est tôt.

_ Je me suis dis que tu serais encore plus énervée contre moi si j'en profitais trop.