Chapitre 112

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_ Attends, elle t'a dit quoi ?

On était dehors avec JB et Adam. Tout le vendredi, ils m'avaient trouvé bizarre, mais je n'avais pas réussi à leur raconter la soirée de jeudi soir. Mais là, à la boîte LGBT, j'avais trouvé une excuse pour les faire venir avec moi sur le muret à l'extérieur, et j'avais réussi à tout raconté.

_ Je te raconte que je suis retournée au squat, et tu t'en fiches ?

_ Bah, répondit Adam pour JB, c'était vachement courageux de ta part, c'est sûr. Mais là, tu viens de dire qu'Ava Rivière, la future PDG de la plus grosse entreprise française, est amoureuse de toi.

_ Alors que tu venais de lui avouer ton plus gros secret, renchérit le blondinet.

_ Et que tu es justement toi-même accro à elle !

Je rougis malgré moi. Ils avaient raison. Depuis jeudi, je me sentais comme une gamine qui venait d'avoir la déclaration de l'amour de sa vie. Mais je ne me sentais vraiment pas prête pour sortir avec Ava. Je voulais sortir avec elle, j'en avais pleinement conscience maintenant. Mais je ne voulais pas précipiter les choses. Surtout que je savais même pas où je serais dans un mois et demi.

_ N'en parlez pas, d'accord ? J'aimerai prendre mon temps et faire les choses bien.

_ T'inquiètes pas !

Je souris à mes deux meilleurs amis, et on retrouva Théa et Ava à l'intérieur. Et vu le regard chargé de sous-entendus que venait de me faire la meilleure amie de ma colocataire, je pense qu'elles avaient eu la même conversation.

Ce soir-là, sûrement à cause du contre-coup de l'avant-veille, j'avais bu un peu plus que d'habitude. Depuis ma dernière soirée au squat où j'avais frôlé le coma éthylique, j'avais beaucoup calmé la boisson, me contrôlant parfaitement. Mais là, je voulais être pompette. En voyant Ava discuter avec une fille, une pointe de jalousie me piqua. J'avais envie d'aller montrer à toute la boîte qu'elle était à moi, mais je voulais encore attendre avant d'officialiser les choses. Et pourtant, qu'est-ce que j'avais envie...

_ Salut, toi.

Une fille venait de me parler, mais je m'en fichais totalement. Néanmoins, de nature charmeuse, je lui souris. On discutait un petit moment, et au moment où elle posa sa main sur mon bras, je soupirai intérieurement. Ok, bon. Depuis que m'étais rapproché d'Ava, j'avais repoussé plusieurs jolies filles. Mais comment on faisait quand on était presque bourrée ? Paniquée, je fis un mouvement de recul, et chercha Ava du regard.

_ Tu es prise, Effy ? Pourquoi réagis-tu ainsi ?

_ Tu connais mon prénom ?

_ Tu as bonne réputation... J'aimerai bien goûter aux doigts exquis de la bad boy dans les toilettes.

S.O.S Ava ! Je sais pas quoi faire, mon cerveau est trop alcoolisé pour répondre correctement ! J'allais dire une bêtise, du genre oui je suis prise...

_ Pas possible...

_ Pourquoi ? Tu es vraiment prise ?

Oh mon dieu, j'allais dire oui. C'est alors qu'une main se posa sur mon épaule. En voyant Ava, je soupirai de soulagement, jusqu'à ce qu'elle dise.

_ Ouaip, elle est prise.

La fille, qui était rousse et assez petite - je ne l'avais même pas remarqué -, jaugea de haut en bas Ava, avant de pouffer.

_ Tu vas me dire que la célèbre Effy s'est casée avec une bourge comme toi ?

_ Oh mais, je ne vais pas le dire. Je vais te le montrer.

Et, d'un coup, Ava m'attrapa par les bretelles de mon débardeur et me tira vers elle pour me rouler une pelle fougueuse et possessive. Putain de merde, depuis quand j'aimais son côté dominant ? Je glissai une main sur sa fesse, sans même faire attention aux regards des gens. Je crois que la rouquine était partie, mais on était dans notre bulle avec Ava. C'est alors qu'elle m'attrapa la main, et me guida vers les toilettes.

_ Non, Ava...

J'étais presque bourrée, mais j'avais un minimum de lucidité.

_ Si on le fait là-dedans, tu vas encore plus avoir l'impression d'être qu'une parmi tant d'autres... Je ne peux pas te faire l'amour ici...

Elle s'arrêta, et me regarda très sérieusement.

_ Qui a dit que c'était toi qui allait me faire l'amour ?

La phrase me fit directement dessaoulé. J'avais compris. Je devins toute rouge, et murmurai :

_ Pas ici...

_ Alors, rentrons.

Je la suivis, sans même un mot aux copains. Ava semblait décidée et moi, j'étais perdue. Pourtant, tout le long du trajet et de l'ascenseur, j'imaginais ma Princesse me faire du bien, et j'aimais cette idée. J'eus à peine le temps de retirer mes rangers qu'Ava me plaqua sauvagement contre le mur. Elle m'embrassa dans le cou, et plaisanta :

_ Depuis que tu vis ici, ces murs ont souvent été plaqués...

_ J'adore ça...

_ Moi aussi.

Tout en mordillant mon cou, ma professeure commença à me caresser la poitrine à travers mon haut, et j'avoue que juste ça... faisait naître de drôles de sensations en moi. Je sentais que je mouillais déjà, et je me surpris à avoir envie de sentir la langue d'Ava sur moi, et surtout en moi.

Je lui pris alors la main pour l'amener dans sa chambre, par habitude, et tombai avec elle sur le lit, en s'embrassant. Soudainement, l'ambiance fougueuse devint douce et, presque, romantique. Avec des gestes lents et timides, Ava me déshabilla entièrement. Elle était au-dessus de moi et me caressait tendrement, embrassant chaque centimètre de ma peau.

Jamais une personne n'avait pris autant soin de moi. Je sentais l'amour et le désir d'Ava dans tous ses gestes, et cela me faisait fondre de bonheur mais aussi m'embrasait d'excitation. Lorsque finalement, je la vis se baisser pour mettre sa tête entre mes jambes, je frissonnai. Je n'avais jamais connu ça. Et cette vision était... à couper le souffle. Mon bas-ventre me brûlait d'envie.

Ma colocataire me questionna du regard, et pour toute réponse, je lui saisis une main en entrelaçant nos doigts. Le premier coup de langue sur mon clitoris fut bref et timide, mais il m'électrisa. Le deuxième me fit gémir doucement....

Puis tous mes sens se mélangèrent lorsqu'Ava se mit à le suçoter. Petit à petit, je sentis mon corps devenir bouillant, ma poitrine se soulevait tellement ma respiration d'affolait, et mon coeur tambourinait comme un malade. Je sentis alors la langue d'Ava sur ma fente, puis en moi... Putain... Une sensation bizarre montait en moi, et j'avais l'impression de m'envoler. Oh putain de merde... Et d'un coup : une explosion. Mon corps se redressa un peu tandis qu'un long gémissement s'échappa de ma bouche. La main qui tenait celle d'Ava la serra encore plus, et l'autre main martyrisa le pauvre coussin. Wow... putain de... wow... J'étais essoufflée comme jamais, et je me sentais... trop bien. C'était ça, un orgasme ?

Ava se redressa doucement, et vint m'embrasser avec tendresse. Il y avait un petit arrière goût, légèrement différent de son goût à elle. J'avais donc ce parfum, moi... Bien plus comblée que ce que je pensais, je serrai fort la future PDG contre moi.

_ Ça allait, demanda-t-elle timidement ?

_ Je n'ai aucun élément de comparaison mais... ouais, carrément.

Elle sourit, et plaisanta :

_ J'espère un jour être aussi douée que toi.

_ Je t'apprendrais... Mais à propos...

Je la fis basculer, en riant.

_ À mon tour...

Ava éclata aussi de rire, et me serra fort contre elle, et je crois l'avoir entendu murmurer qu'elle m'aimait... et, wow, ça me rendait folle de joie, bordel de merde ! 

Miss-Parfaite et délinquante à problèmes (histoire lesbienne)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant