Chapitre 41

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_ Qui aurait cru que tu étais sortie avec le fils de nos amis ! Le monde est petit, tout de même !

Ce soir-là, on grignotait plus qu'on ne mangeait, vu la quantité avalée durant les deux précédents repas. Et comme s'ils relâchaient la pression du repas du midi et de ses codes, les parents d'Effy buvaient un peu trop. Arthur était bien pompette et Fabienne n'allait pas tarder à être ivre aussi. Effy buvait pas mal aussi, mais préférait la bière au vin.

_ On n'est vraiment pas resté ensemble longtemps, seulement un mois avant que je le quitte.

Ils plaisentairent un petit moment sur comment devait être Xavier plus jeune et comment il avait dû vivre la rupture jusqu'à ce que Fabienne demande :

_ Mais donc, tu es bi ?

Je lançai un regard à Effy, ignorant encore ce qu'elle voulait faire croire à ses parents. Je répondis toutefois :

_ Non, je suis lesbienne. Je me cherchais encore lorsque je suis sortie avec Xavier.

Ma colocataire écarquilla les yeux, c'était très certainement la première fois que je le disais aussi clairement.

_ Comment l'ont pris tes parents ?

_ Je m'en suis rendu compte il y a peu, alors ils ne le savent pas encore. Mon père ne devrait pas le prendre trop mal, j'espère... Et ma mère n'a rien à savoir de ma vie à présent, donc elle ne saura jamais.

On en discuta un peu jusqu'à ce qu'ils me racontent le coming-out d'Effy. Visiblement, elle avait compris assez jeune son attirance pour les filles, et faisait énormément de sous-entendus.

_ Enfin, expliqua Effy, je faisais énormément de blagues là-dessus et tout... J'arrive toujours pas à croire que vous ne l'aviez pas compris.

_ Et bien, on n'arrivait pas trop à l'accepter...

_ Ça oui, il a fallu que vous me trouviez au lit avec une fille pour le comprendre. Même si vous avez mis un moment avant de l'assimiler...

Je n'osais pas trop parler, les écoutant calmement.

_ Avec du recul, s'amusa Arthur, c'était marrant de te trouver avec Tiphaine. Dire que nous la payions pour te donner des cours de soutien...

Fabienne renchérit :

_ À croire qu'Effy aime bien les filles qui lui apprennent des choses... N'est-ce pas Ava ?

Cette fois, je ne savais pas quoi dire du tout. Effy me sauva :

_ Je ne sortais pas avec Tiphaine... Je vous l'ai déjà dit.

_C'est vrai, notre pauvre fille préfère papillonner et refuse de se caser... Ava est donc une de ces nombreuses fleurs que tu butines sans attache ?

Quand ma colocataire m'avait dit que ses parents désapprouvaient sa façon de vivre, je ne pensais pas que c'était au point de se faire sermonner le jour de Noël. Je voyais dans son regard les questions qu'elle se posait à ce moment-là : dire qu'on était ensemble ou non. Elle baissa la tête, en serrant les poings, et cela me brisa le coeur. Voir Effy fragile et vulnérable me tordait le ventre et je voulais que ses parents soient fiers d'elle. J'osai alors dire :

_ Si les filles qu'elles côtoyaient sans attache étaient des fleurs, je présume que je suis un autre papillon avec qui Effy peut s'envoler autant qu'elle le souhaite.

Les trois se tournèrent vers moi, et Fabienne sourit comme jamais en comprenant la métaphore, qui d'ailleurs n'avait aucun sens mais ça, ils semblaient s'en ficher.

Miss-Parfaite et délinquante à problèmes (histoire lesbienne)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant