Chapitre 107

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Je somnolais en faisant la poussière dans le salon. La maison devait être dans un état irréprochable, sinon les parents de JB allaient encore faire des histoires. Je soupirai :

_ Sérieux, la prochaine fois, on fait la fête ailleurs, trop de stress ici...

_ Ma piscine vaut tous les sacrifices, déclara JB en riant.

_ Vas te faire...

_ Eh !

Il me lança son torchon dessus, et Adam vint se mettre derrière nous pour nous mettre une tape sur la tête. J'entendis Théa dire :

_ Tu trouves pas qu'on dirait un père avec ses deux gosses ?

Ava se mit à rire, et je m'amusai :

_ Ca fait de toi ma belle-mère alors, Théa ?

Elle éclata de rire, et nous aussi. Il était 11h, et il ne restait plus que notre petite bande habituelle. Seule Jade était partie plus tôt, car elle avait un tournoi d'un jeu de stratégie et ne pouvait pas être en retard.

Même si la soirée avait été étonnement stressante, à faire le guet quasiment tout le long, j'étais drôlement apaisée. Je sentais qu'on s'était rapproché, avec Ava, et même si mon égo me disait que c'était une mauvaise idée, j'en étais très heureuse. Et puis, on avait bien rigolé, tous ensemble.

À midi, la maison était propre comme jamais. Malgré l'alcool, il n'y avait eu aucun souci ou désagrément, et je crois même que personne n'a été malade. On avait bien géré ! Finalement, Adam aida Théa à ramener ses cadeaux chez elle, et JB s'endormit sur le canapé avant même qu'on parte. Obligée, on rentra donc avec Ava.

On était silencieuses toutes les deux. J'avoue qu'il s'était passé tant de choses la veille que j'avais un peu du mal à savoir comment réagir. On s'était dit des trucs mignons, embrassés plusieurs fois sans se soucier de se faire voir... Je n'étais pas du genre à me prendre la tête là-dessus, mais là il fallait être honnête : on agissait comme un couple. Et, putain de merde, ça ne me gênait pas. Et puis, Laura et Hanna nous avaient vu ; Adam, JB et Jade avaient compris mes sentiments... J'ai l'impression que ça se concrétise alors qu'on ne dit rien réellement.

_ Le temps passe vite, tu ne trouves pas ?

La question de ma professeure me tira de ma rêverie. Je la regardai tout en marchant, et m'étirai longuement les bras. Elle avait raison...

_ Yep.

_ Dans trois mois, on aura fini les partiels.

_ Aaaarg, ne parle pas de malheur, princesse...

_ Je pensais que tu serais heureuse de savoir que dans trois mois, on avait fini nos études...

Je l'étais, très sincèrement... Mais la fin de l'année voulait aussi dire la fin de notre programme, et donc de notre colocation... J'avais un petit pincement au coeur, en y pensant. Enfin bon, ça ne servait à rien de déprimer là-dessus.

_ Je le suis, ne t'inquiètes pas.

Une fois à l'appartement, on mangea un morceau rapidement, et je fus la première à me rendre sous la douche. La chaleur de l'eau et l'odeur du savon qui me rappelait ma professeure m'apaisèrent directement. J'étais vraiment sous tension depuis la veille et je n'arrivais pas à me détendre complètement. C'est à ce moment que j'entendis la porte s'ouvrir, puis se fermer. Sans même me laisser le temps de réagir, Ava entra dans la douche à l'italienne, entièrement nue.

J'observais son corps, abasourdie par la situation. Je ne m'attendais pas à ça. Je me demandais même si ce n'était pas une hallucination. Ce n'est qu'en sentant ses mains sur ma poitrine que je compris que c'était réel. En même temps, ma colocataire me plaqua contre la paroie de la douche, et le froid me fit frissonner. Mais je n'arrivais plus à bouger. Je regardai le visage d'Ava, qui avait fermé les yeux tout en malaxant doucement ma poitrine, et m'embrassait. C'était la première fois qu'elle me le faisait, et je crois que ça lui plaisait. J'avais envie d'inverser les positions pour l'obliger à arrêter, mais je devais reconnaître que c'était agréable...

Toutefois, lorsque je dus mordre la lèvre d'Ava pour m'empêcher de gémir de plaisir, je compris que je devais changer la donne maintenant. J'attrapai alors les mains de ma colocataire, et la plaqua violemment sur l'autre paroie de la douche. Je plaçai ses mains au dessus de nous, toujours en les maintenant, et mis mon genoux entre ses deux jambes, frôlant son sexe avec ma peau.

_ Eh bien, princesse, tu as essayé de profiter de mon étonnement pour me toucher ?

_ Zut, déclara-t-elle faussement gênée, mon plan est découvert...

Je me mis à lui mordiller le cou, déjà toute excitée. Je l'entendis soupirer de plaisir. Wawoo...

_ Tu es sûre de toi... ?

_ Je t'avais dis qu'on allait attendre d'être à la maison..

Ma respiration était erratique et mon cœur tambourinait dans ma cage thoracique, ou je ne sais pas où, je suis nulle en anatomie... Sauf quand il s'agit du corps d'Ava. Je commençai à lui sucer le lobe de l'oreille, et j'appuyai un peu plus mon genou sur son clitoris...

_ Ici ? T'es certaine...

_ Effy ! Arrête de réfléchir et fais moi l'amour, s'il te plaît !

Oh wow, wow, wow. C'en était trop pour moi. La Ava autoritaire me donnait beaucoup trop envie.

_ Tes désirs sont des ordres, Princesse.

Sans même attendre qu'elle réagisse à cette phrase, je baissai ma jambe et remplaçai mon genou par ma main. Sentir l'humidité d'Ava alors que l'eau nous tombait dessus, c'était incroyable. Tandis qu'une main tenait toujours ses poignets, j'introduisai deux doigts en elle pour entamer des vas et viens.

Même si j'essayais de maintenir ses deux mains au-dessus de nous, elle en glissa une le long de mon bras pour venir caresser mes cheveux. Je soupirai d'aise, me délectant de ses gémissements de plaisir. C'est alors qu'au lieu de lui tenir le poignet, sans m'en rendre compte, je posai ma main sur la sienne, et entrelaçai nos doigts. Je lui faisais vraiment l'amour. Ce n'était pas juste du sexe comme ça, comme j'avais toujours fait. Et pour la première fois de ma vie, au lieu de me faire peur, ce sentiment me rendit heureuse.

Seulement, déclarer ma flamme à Ava maintenant me semblait impossible. Je l'embrassai alors, mettant tout mon amour dans ce baiser, toujours en continuant de lui donner du plaisir. Lorsque ma colocataire jouit enfin, je me mis à sourire en retirant mes doigts. Elle le remarqua, et me demanda :

_ Qu'est-ce qui te fais rire ?

_ Rien, juste, je suis heureuse.

Elle baissa la tête, et murmura, comme si elle hésitait à poser cette question :

_ Car tu couches avec la Miss-Parfaite tant convoitée... ?

J'ouvris un peu les yeux. Elle avait toujours cette peur, hein... J'ignorai totalement comment la rassurer, alors je lui dis :

_ Seulement, je ne couche pas avec toi, princesse.

Elle me regarda, étonnée.

_ Comment ça ?

Je l'embrassai tendrement, puis lui dit en la regardant droit dans les yeux :

_ Je fais l'amour avec toi, Ava. C'est différent.

Ma colocataire ouvrit grand les yeux, en rougissant, mais je m'éloignais déjà d'elle.

_ Que veux-tu dire par là ?

Je haussai des épaules, en sortant de la douche et en m'emparant de mon peignoir et de la serviette.

_ Hop, j'ai fini, à ton tour !

Et je sortis de la salle de bain. Dans ma chambre, je tombai sur le lit, à bout de souffle. Mon coeur me faisait mal tellement il battait la chamade. Hey, Effy, c'était clairement une mini-déclaration !!

Miss-Parfaite et délinquante à problèmes (histoire lesbienne)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant