Chapitre 91

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_ Pourquoi avec vous, il faut toujours que tout se ramène au sexe ? Ça en devient pathétique...

Martin blêmit, et Ava s'approcha de lui et de Jules :

_ Et pourquoi tout ramener à vous ? Vous êtes de si mauvais coups que vous pensez que les autres gars le sont aussi ?

Le capitaine de l'équipe fit un pas en arrière, effrayé par ma colocataire, mais Jules, lui, serra les points. Il essaya de mettre une gifle à Ava, qui l'esquiva sans mal.

_ Tu veux frapper une fille car elle insinue que t'es mauvais au lit ? Il s'agirait de grandir, Jules, il serait temps... Dire que je me réjouissais d'arriver en avance pour féliciter ma meilleure amie... Au lieu de ça, je vois deux imbéciles incapables de la fermer.

_ Ta gueule, Miss-Parfaite !

Jules voulut la frapper de nouveau, et j'allais très certainement m'en mêler, mais Martin attrapa le bras de son ami et l'obligea à partir. Ava soupira longuement, et mon coeur battait la chamade. Elle n'avait pas bronché, ni sillé d'un sourcil. Impassible, calme. Je l'avais trouvé tellement... classe. Je crois qu'aucun autre mot ne correspondait aussi bien à Ava Rivière.

Moi, par contre, je me trouvais ridicule. Lorsque Jules l'avait insulté, j'avais eu des envies de meurtre. Et j'avais été incapable malgré tout de bouger. Car Ava est intimidante lorsqu'elle est aussi froide, car j'ai peur pour mon dossier... mais surtout car j'ignore comment elle va réagir quand elle me regardera droit dans les yeux. Que vais-je lire dans son regard ? De la peine, de la colère, de la déception ?

La future PDG se retourna finalement, en souriant, et prit Théa dans ses bras. En voyant ce câlin, je ne pus m'empêcher de sourire, et je vis Adam faire de même. L'amitié entre Théa et Ava était vraiment belle. Ma colocataire murmura quelques mots à sa meilleure amie, que je n'entendis pas, puis l'heure du début du cours arriva... On se dirigea alors vers le bâtiment, abandonnant les littéraires, mais je restai un peu en retrait... Ava ne m'avait pas regardé une seule fois... jusqu'à maintenant. Elle me lança un coup d'œil, et me sourit. Mais je la connaissais bien, maintenant. Et je pouvais affirmer qu'elle était vraiment triste, malgré son air enjoué. Et c'était ma faute... Bordel de merde... T'es débile, Effy Campbell !!

***

Les quatre heures de cours se passèrent lentement. Théa semblait dans sa bulle, Ava écoutait à peu près, JB s'endormait à moitié, et moi j'attendais juste que le professeur annonce la fin de cette torture. Ma colocataire faisait une bien meilleure professeure. Hallelujah, l'heure de manger arriva enfin, et on se rendit à la cafétéria. Le manque de sommeil commençait à nous peser, à JB et moi.

_ Vous avez fait la fête ou quoi, demanda Théa en nous regardant ?

_ Effy m'a rejoint au bar à 2h ! On a pas beaucoup bu mais on n'a pas dormi... Et après on a squatté chez Adam.

Ava fit une tête surprise, et c'est Jade qui me demanda :

_ Mais tu devais pas voir une nana ?

_ Hm, si ! Mais je ne suis pas restée dormir. Après... notre affaire, je suis partie.

Théa et Jade me taquinèrent, essayant de savoir comment ça s'était passé, et je ne savais pas du coup comment réagir quand Valentine passa à côté de notre table. Bah tiens, je l'avais oublié, celle-là. Elle fit un petit signe à Ava, qui lui sourit.

_ Le sms parlait d'un jouet ! Dis nous tout !

_ C'était un jouet pas ouf...

_ Eh ! Fait pas ta prude, réagit JB en riant. Elle a dû se servir d'un gode-ceinture !

Cette fois, le visage d'Ava se transforma. Elle baissa un peu la tête, en jouant avec ses petits pois, et Théa réagit aussitôt :

_ Sérieux ? Un vrai ? Alors, c'est comment ?

Bon... je n'avais pas le choix, visiblement. Elles me laisseront jamais tranquille !

_ Bah je l'ai juste utilisé sur elle et c'était... ni bon, ni mauvais... En vrai, c'était pas ouf. Je préfère utiliser mes doigts... ou ma langue...

En disant ça, j'avais regardé Ava discrètement pour voir sa réaction. Elle devint toute rouge, et se mordit la lèvre. Oh putain. Même Samia en menottes ne me donnait pas autant envie qu'Ava qui se mordait la lèvre.

_ Ouais bon, en gros, t'as pas kiffé.

_ Pas trop... Et puis, elle est pas trop mon type, physiquement, finalement. Je préfère les diablesses, moi...

Encore une fois, Ava s'empourpra. Les autres discutèrent alors du gode-ceinture, lorsque ma colocataire annonça qu'elle allait aux toilettes. Sans trop savoir pourquoi, je la rejoins quelques minutes après. Elle était en train de se laver les mains, et je me retrouvai toute bête à la regarder.

_ Heu... Oui, Effy ?

_ Je croyais que c'était une invitation, pardon.

Bordel, je me sentais trop conne là.

_ Une invitation à aller aux toilettes ?

_ Non... Enfin, si... Tu t'es mordu la lèvre et tout, alors...

Elle se mit à rire, et me sourit en se retournant :

_ Tu sais, j'ai un minimum de fierté. Je ne vais pas te tomber dans les bras alors qu'il y a encore quelques heures tu couchais avec une autre. Je te l'ai dit, je ne suis pas qu'une parmi tant d'autres. Je mérite mieux que ça.

Mon coeur rata un battement après cette phrase. Je ressentais... de la peine ? Pourtant, c'est mon ego qui prit le dessus :

_ T'es jalouse, Miss-Parfaite ?

Putain pourquoi j'ai utilisé ce surnom ?! Je vis Ava perdre son sourire quelques instants, jusqu'à ce qu'elle dise, en riant presque :

_ Que je sois jalouse ou non, ce n'est pas le sujet. Le sujet, c'est que si tu veux avoir une vraie invitation, il faut la mériter. Et vu ce que tu as fait hier soir, ce n'est pas le cas.

Je ne savais plus quoi dire. J'étais perdue. Et je me sentais bête et énervée...

_ Donc en gros, tu me dis que je suis pas assez bien pour toi et qu'on arrête là ?

Arrêter quoi, au juste ? Qu'est-ce que tu dis, Effy ? Putain !

_ Eh bien, tu peux le voir comme ça, je présume. Je voulais surtout dire que si tu veux pouvoir de nouveau coucher avec moi, il faut que tu le mérites...

J'aurai pû laisser mon égo continuer, mais c'était inutile et ce n'était pas ce que je voulais vraiment. Je souris en coin, en lui disant :

_ Tu es vraiment diabolique, quand tu t'y mets...

_ N'est-ce pas toi qui a dit préférer les diablesses ?

Elle avait son sourire narquois qui me tuait. Elle passa à côté de moi, et murmura à mon oreille :

_ Bonne chance pour me redonner envie de coucher avec toi, délinquante à problèmes.

Et elle sortit. Je n'osais pas bouger. Wawoooo. Elle était peut-être bien jalouse, en effet, mais j'avais surtout déclenché une Ava démoniaque. Le message était clair : si je voulais l'avoir, je devrais me battre. Ou du moins, un truc du genre... 

Miss-Parfaite et délinquante à problèmes (histoire lesbienne)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant