Chapitre 111

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_ Où ?

Elle s'était retournée vers moi, et je pouvais voir dans son regard son inquiétude. Je me levai alors, et lui tendis la main.

_ Tu as confiance en moi ?

_ Tu te prends pour Aladdin ?

La référence au dessin animé Disney m'arracha un sourire. Même si elle n'était pas au max de sa forme, Ava restait toujours aussi taquine et joueuse. Et ça me plaisait.

_ Presque, mais on ira à pied, pas en tapis volant.

Cette fois, elle sourit, et me pris la main.

_ On a un peu de marche, par contre. Quand on arrivera, tu verras, ce sera un peu bizarre, mais ne t'inquiètes pas, d'accord ?

Elle hocha la tête, et on se mit en route. Tout le long du trajet, nous discutions de son père et de Nadya. Elle l'avait juste vu quelques fois, et je me disais qu'il était peut-être temps qu'elles aient une vraie discussion. La fleuriste allait après tout devenir la mère de son futur demi-frère ou sa future demi-sœur... et peut-être un jour, sa belle-mère. Grégoire et elle allaient vite dans leur relation, mais en même temps, ils étaient à un âge où ils ne voulaient pas perdre de temps, et je le comprenais. Alors, un mariage dans quelques mois, ça ne m'étonnerait pas. Au bout d'une heure, le grand bâtiment apparut devant nous. Je fis un long soupir, et m'arrêta.

_ Attends moi ici, je reviens dans deux minutes.

Je m'approchai alors du grillage, et remarquai le vigile au loin. C'est ce que je pensais... Je regardais si mon passage était toujours là quand une main effleura mon épaule. Je fis un bond, et me tournai vers Ava qui demanda :

_ Qu'est-ce que...

Elle s'arrêta quand je plaquai mes mains sur sa bouche, en jetant un coup d'oeil au gardien. Heureusement, il n'avait rien entendu... Je chuchotai alors :

_ Pas de bruit pour le moment...

_ On est où, Effy ?

Je marchai en longeant le grillage, jusqu'à tomber sur le panneau. Ouf, c'était encore là, je le tirai vers moi afin de créer un espace assez grand pour passer.

_ Après vous, princesse.

Sans rien comprendre mais amusée, ma colocataire passa, et je la suivis. Contrairement à avant, c'était pas mal éclairé. Je laissai le temps à Ava d'observer le bâtiment désert et couvert de graffiti, avant de raser le mur jusqu'à un muret qui permettait d'atteindre l'encadrement d'une baie vitrée vide du premier étage.

_ Hop, il faut monter.

_ T'es sérieuse ?

Je lui souris.

_ Vois-ça comme de l'urbex.

Elle soupira, et je lui fis la courte-échelle pour qu'elle escalade le mur. Je me hissai au même endroit à la force de mes bras, réalisant pour la première fois que j'avais perdu du muscle en cessant la boxe. Ava observa alors l'étage en ouvrant grand les yeux. Il y avait assez de lumière qui passait par les chambranles pour éclairer toute la pièce. Rien n'avait changé, si ce n'est que c'était vide. Il y avait encore quelques couvertures et cartons par-terre, des canettes, des ficelles... Au centre, il y avait une table cassée entourée de chaises défoncées, et tout à gauche se trouvait un canapé sûrement plein de puces. Mais ce qui semblait intéresser le plus Ava, c'était les tags partout sur les murs. Elle remarqua alors les escaliers qui menaient à l'étage du dessus, et elle monta.

Ici, il y avait beaucoup de mégots, quelques cartons et tissus pourris au sol. Il y avait une bibliothèque, mais aucune étagère dedans. Pourtant, quelques livres étaient posés dessus. Cette fois-ci encore, ma professeure se concentra sur les tags au murs. Il y en avait de toutes sortes, de toutes les couleurs. Elle s'arrêta alors devant un, un peu plus petit et plus fin que les autres, représentant une forme de loup. Elle se tourna alors vers moi, et observa un des tatouages de mon avant-bras.

Miss-Parfaite et délinquante à problèmes (histoire lesbienne)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant